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La Izquierda Diario
4 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Victimes on vous croit
Femmes droguées au GHB en soirée à Nancy : pour la police, c’est la faute des victimes !
Adrien Belarc

Interpellée sur les témoignages d’intoxication au GHB à Nancy, la directrice de la police de Meurthe-et-Moselle a rejeté la faute sur les femmes victimes. « Je n’ai jamais vu une femme "victime" dans ma carrière de GHB qui buvait de la Badoit ou du Coca » a-t-elle notamment osé affirmer.

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Crédits photo : Capture d’écran Conseil municipal de Nancy

Suite à plusieurs récits de témoins et victimes des effets du GHB lors de soirées dans la ville de Nancy, Laetitia Philippon, directrice de la police du département de Meurthe-et-Moselle a été interpellée par des élus le 27 septembre dernier lors d’un conseil municipal. Cette dernière aurait alors fait des déclarations scandaleuses. « Concernant les femmes victimes de GHB, je vais peut être être dure mais je n’ai jamais vu une femme « victime » dans ma carrière de GHB qui buvait de la Badoit ou du Coca » a notamment déclaré la policière expliquant : « c’est toujours une question d’alcool à la base ».

Une manière de mettre en cause les jeunes femmes qui dénoncent avoir été droguées, mais aussi de nier l’idée même d’intoxications au GHB. « Il est très rare que l’on trouve dans les prises de sang des traces de cette drogue. Est-ce que cela a été une réalité ou pas ? On ne le saura jamais » a-t-elle encore ajouté.

De fait, le GHB est difficile à détecter puisque les traces restent dans les urines 12h et seulement quelques heures dans le sang Mais pour la policière, cette difficulté suffit à balayer d’un revers de les multiples témoignages de jeunes femmes présent sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Plusieurs femmes ont en effet témoignées et mettent en garde sur Twitter sur les dangers en boîte de nuit, conseillant d’avoir « toujours un œil sur ce qu’on met dans son verre ».

Ces déclarations ne sont pas sans rappeler les témoignages concernant le commissariat de Montpellier où la police demande aux victimes de viols si « elles ont joui »-. Ces différentes affaires révèlent le fonctionnement profondément patriarcal de la police, qui nie, efface et décourage la parole des victimes. En ce sens, ce n’est pas du côté de Laetitia Phillipon ou de toute l’institution policière derrière elle qu’il faut chercher des solutions contre les violences sexistes et sexuelles mais bien en comptant sur nos propres forces pour arracher à l’État des moyens pour la prise en charge des victimes de violence.

 
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