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4 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Bac Blanquer
Plans Locaux d’Évaluation : Blanquer impose aux profs le service après-vente de sa réforme du bac
Christa Wolfe

L’école, du primaire au lycée, préoccupe manifestement le gouvernement : entre le discours de Marseille, qui annonçait la loi Rilhac passée fin septembre, et les décrets publiés cet été pour la (dés)organisation du bac, on voit que le service public d’éducation est à nouveau la cible de la classe dominante.

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Crédits photo : REMY GABALDA - AFP

Au lycée, alors que les réformes s’enchaînent depuis 3 ans – Parcoursup, réforme du lycée, réforme du bac – le ministère a publié cet été des textes concernant le passage du bac au contrôle continu. Dans plusieurs disciplines, sinon toutes, les injonctions du ministère en terme d’évaluation font l’effet de "vœux pieux" : avec la multiplication des groupes, l’augmentation du nombre d’élèves, la réduction des horaires par matière, qui sont les suites évidentes des réformes depuis 2017, on se dit qu’il manque au ministère une connaissance - même superficielle - de la réalité du terrain. Après avoir imposé ces nouvelles conditions, le ministre Blanquer semble maintenant ignorer la manière dont les établissements les ont mises en œuvre.

Les profs en première ligne, boucs-émissaires du ministère

Les Plans locaux d’évaluation (PLE), qui arrivent en cette rentrée dans les établissements, exigent en effet des professeurs qu’ils explicitent les règles de leurs futures évaluations, sous le prétexte d’un souci de "transparence" vis à vis des élèves et des familles. Étrange exercice d’explicitation, lorsqu’on le rapporte à l’opacité de plus en plus grande des décisions de l’administration, comme, par exemple, lors du bac 2021.

Le ministère installe ainsi les professeurs en situation de devoir répondre aux pressions de la hiérarchie et des parents. Il s’agit, pour le ministre Blanquer, de faire porter la responsabilité des parcours scolaires aux professeurs, puisque de leurs notes dépendra la réussite ou l’échec des élèves, alors même que la disparition du baccalauréat national en épreuve terminales, au profit du contrôle continu, est un pas supplémentaire dans la casse du cadre national de l’éducation, amplifiant les inégalités et dessinant une école à plusieurs vitesses.

Les réformes du lycée : une attaque profonde contre le système éducatif

Quel désastre, en effet, quand on tire le bilan des décisions prises depuis 2017 et qui, toutes, ont conduit à aggraver les inégalités. Quel scandale, encore, quand on constate que le ministère laisse des établissements entiers dans des situations difficiles, voire dangereuses, lorsque les CPE, les infirmiers, les AED, les professeurs, sont en sous-effectifs, comme c’est le cas dans de nombreux établissements. Et c’est donc sans aucun moyen supplémentaire, mais les épreuves du bac en moins, que le ministère charge désormais les professeurs de rétablir "l’équité" qu’il s’acharne à détruire en amont.

Quelle hypocrisie, enfin, quand le ministère prétend protéger les professeurs contre les craintes des élèves et des familles - répondant, en cela, à une demande de l’UNSA - alors que durant la crise sanitaire, c’est par en bas que l’on a vu se constituer des alliances fortes entre familles et professeurs, autour de la centralité du service public d’éducation et la dénonciation des réformes Blanquer.

Le jeu consisterait donc désormais, dans une situation où les confinements ont encore approfondi les inégalités d’accès à l’éducation, à faire des professeurs les seuls responsables de la réussite ou de l’échec scolaires. Car il s’agit, pour le ministère, de dissimuler les conséquences de sa politique de casse de l’Éducation nationale quant aux destins scolaires des élèves, lorsqu’il instaure la concurrence entre les établissements, lorsqu’il génère du stress avec Parcoursup, outil décidément opaque, lorsqu’il désarticule les groupes-classes, bref, lorsqu’il organise un véritable chaos à l’école. Un chaos délibéré, responsable de nombreuses souffrances, et qui ajoute une pièce supplémentaire dans la destruction du service public.

 
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