http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
7 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Ouverture des frontières !
Xénophobie. L’Union européenne finance des commandos armés pour chasser les migrants en Croatie
Alexis Taïeb

Une enquête, réalisée par des journalistes de sept pays différents, révèle les agissements ultra-violents d’unités spéciales aux bords des frontières croates et grecques. L’Union européenne. qui fait mine de s’émouvoir, est responsable de ces opérations.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Xenophobie-L-Union-europeenne-finance-des-commandos-armes-pour-chasser-les-migrants-en-Croatie

Une enquête, réalisée pendant 8 mois par des journalistes de sept pays appartenant à 8 médias différents, révèle toute une série de vidéos démontrant en image des violences exercés par des forces de répressions sur des migrants afin de les repousser des frontières croate et grecques, toutes deux portes vers l’Europe, vers la Bosnie-Herzégovine ou la mer Égée. Une politique anti-migrant d’une violence extrême et dénoncée par des ONG depuis des années, qui serait financée par l’argent de l’Union européenne et qui ferait « système », d’après les médias réalisateurs de l’enquête et notamment le journal Der Spiegel, cité par France info.

Dans une vidéo publiée par le média Lighthouses Reports, relayé par Libération, on voit des hommes cagoulés en noir frapper violemment à coups de matraque des migrants en fuite. En une du journal, on voit un homme avec des marques sanglantes sur le dos.

D’après l’enquête, publiée mercredi soir par le Spiegel en collaboration avec d’autre médias, dont Libération, ces agissements seraient menés par des professionnels membre « d’unités spéciales ». Ceux-ci agiraient cagoulés avec des uniformes sans insigne afin de dissimuler leur identité : "Ils opèrent pour la plupart en secret – et sont payés par les citoyens européens" écrit le magazine.

D’après les différentes sources, six fonctionnaires auraient confirmé l’appartenance de ces hommes à la police dans le cas Croate après visionnage des vidéos. La preuve que ces agissements ne sont pas le fruit de comportements isolés inconnus des autorités mais bien une politique consciente menée par le gouvernement croate, bien qu’il nie en bloc et fasse mine de demander une enquête sur ces violences.

Dans l’ombre du gouvernement croate, l’Union Européenne, qui finance ces opérations extrêmement couteuses. Cette dernière a d’ailleurs déclaré, par le bais du porte-parole de la commission européenne, que ces violences sont illégales et doivent faire l’objet d’une en-quête, hypocrisie colossale de sa part comme le révèle l’enquête.

En effet, l’opération « Koridor », débutée en 2016 et dont font partie les agents filmés dans la vidéo relayée par Libération, a bénéficié d’ample financement de la part de la Commission européenne. Une facture qui s’élèverait à 6,8 millions d’euros pour les seuls dix commissariats frontaliers concernés, laissant imaginer les sommes astronomiques que cela doit réellement représenter. Ainsi, les agents concernés par ces opérations recevraient des versements supplémentaires sur leurs salaires et seraient logés lors de leur déplacement vers la frontière pour effectuer ces opérations, des coûts justement pris en charge en partie par l’UE.

Pour le cas grec, de multiples vidéos sont disponibles sur les réseaux sociaux et on été collecté pour l’enquête. Sur 635 vidéos, quinze d’entre elles montrent des hommes masqués similaires à ceux que l’on a pu voir en action près de la frontière croate. Aucune coordination entre les deux pays n’a pu être démontrée. Cependant, des agents locaux affirmeraient que ces hommes font également partie « d’unités d’élites, tous deux membres des garde-côtes : la « division sous-marine » et les « opérations spéciales », rapporte le journal Libé-ration.

France info ajoute, en citant toujours le journal allemand Le Spiegel, que ces gardes-côtiers seraient chargés de renvoyer les demandeurs d’asile à la mer dans des bateaux oranges, ces derniers financés encore une fois par l’Union européenne.

Une hypocrisie qui tente de masquer la responsabilité européenne de ces flux migratoires

L’Union européenne peut toujours faire mine de s’étonner, pourtant, c’est bien elle qui est la première responsable de cette politique ultra répressive et raciste. Pour cause, c’est bien le fait des pays occidentaux qui n’ont que faire de la vie des millions de personnes habitant ces régions convoitées par les capitalistes, ces mêmes-là qui ont fait subir guerre sur guerre à ces pays depuis des dizaines d’années afin d’y défendre leurs intérêts géopolitiques dans la région et d’y extorquer les ressources habitant ses sols. Dernier exemple en date : le re-trait chaotique des troupes américaines d’Afghanistan après une guerre de vingt ans à la-quelle l’Union Européenne et particulièrement la France ont pris part, et qui se solde par l’arrivée au pouvoir des talibans, 1 millions de morts et 37 millions de déplacés dans la ré-gion. Et les migrants que l’on voit fuir dans la vidéo publiée par Lighthouse Reports seraient d’origine pakistanaise et afghane, deux pays du Moyen-Orient.

Ainsi, l’Union européenne peut toujours faire mine de s’étonner, d’une part, elle est directement impliquée dans ces politiques anti-migratoires comme nous avons pu le voir plus haut, et d’autre part, elle est la première, avec son allié les États-Unis dans le cas présent, à être responsable de ces flux migratoires.

A l’image du mur de 40 km érigé par la Grèce pour bloquer un potentiel flux migratoire afghan résultant des interventions impérialistes, de la chasse aux migrants afghans dans les rues de Paris, ou encore des dernières déclarations du gouvernement Macron sur les visas algériens, tunisiens et marocains, les brigades anti-migratoire de Croatie ou de Grèce s’inscrivent dans la politique impérialiste de l’UE et montrent sa volonté de de se transformer en forteresse dans cette période de crise économique, sociale, et écologique. Une forteresse qui régule-rait tout de même à sa guise les flux de migrants en fonction des besoins du patronat, l’Europe n’ayant jamais hésité par le passé à faire appel à l’immigration comme une variable d’ajustement pour les capitalistes en fonction des besoins de la production.

Cette politique brutale s’appuie sur un discours intérieur xénophobe et sécuritaire comme le montre Macron agitant la prétendue « l’hydre islamiste » depuis le début de son quinquennat. Face à cette violence raciste d’Etat et de l’UE, la voie est celle de la lutte contre les discours racistes et xénophobes qui la justifient, contre les interventions impérialistes dévastatrices de la France et de l’Europe mais également la lutte pour l’ouverture des frontières et l’accueil sans réserve des réfugiés !

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com