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La Izquierda Diario
14 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Pride
Projection du film Pride au Mirail : travailleurs et étudiants unis pour penser les luttes LGBTI
Adrien Belarc

Ce mercredi, le Poing Levé Mirail a organisé un ciné débat autour du film Pride auquel une cinquantaine d’étudiant.e.s ont assisté. L’occasion de voir une expérience de lutte et d’alliance des homosexuel.le.s britanniques avec les mineurs en grève et d’en tirer des leçons pour nos luttes futures.

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A quelques jours de la marche des fiertés où le collectif Le Poing Levé et Du Pain et Des Roses sont intervenus dans le cortège radical, nous avons organisé la projection du film Pride sortie en 2014 et réalisé par Matthew Warchus sur la grève des mineurs de 1984 en Grande-Bretagne et leur alliance historique avec les militant.e.s lesbiennes et gays londoniennes.

Margaret Thatcher, alors à la tête du pays, entend bien casser la force des mineurs qui avait été la cause de la chute du gouvernement conservateur de Edward Heath après les grèves de 1972 et 1974. Après s’en être pris au droit de grève sur le terrain légal, elle entreprend de fermer une vingtaine de mines, menant au licenciement de milliers de mineurs et la plongée dans la pauvreté de leurs familles. Une grève est déclenchée le 12 mars 1984 avec la participation de 80 000 mineurs à l’appel de l’Union Nationale des Mineurs (NUM).

A cette période-là, et malgré la dépénalisation de l’homosexualité, la répression était monnaie courante pour toutes celles et ceux qui déviaient de la morale hétéronormative anglaise. En effet, la police avait l’habitude de faire des descentes dans les lieux communautaires homosexuels comme la librairie Gay’s the word où prend place une partie de l’action du film.

Le film décrit le moment où quelques militant.e.s lesbiennes et gays se retrouvent pour des collectes d’argent à destination des mineurs et fondent une association de soutien aux mineurs appelée Lesbian and Gay Support the Miners (LGSM). Malgré l’homophobie du quotidien et les refus des représentants syndicaux à accepter l’argent collecté, ils se lient à des petits villages gallois dans lesquels la communauté des mineurs les accueille d’abord avec réticence puis, au fil du film, avec chaleur.

La cinquantaine d’étudiant.e.s venue pour voir Pride est resté ensuite pour échanger sur les impressions du film et les parallèles à faire avec la situation actuelle. Basé sur une histoire réelle, même si représenté de manière romancée, Pride est un film fort et émouvant qui montre que les divisions qui existent entre celles et ceux qui sont exploités et opprimés sont entretenues par les discours politiques et la couverture médiatique haineuse faites par les Tabloids anglais de l’époque qui représentaient autant les mineurs que les homosexuelles comme des « ennemis de l’intérieur ».

En réaction, Rozenn, militante à Révolution Permanente et au Poing Levé, a raconté avoir été touché par le film qui lui a rappelé la lutte qu’elle a mené au sein de son entreprise : « A Chronodrive, on a fait la première grève de l’histoire de l’entreprise, c’était une grève féministe ! Pour que cette grève puisse exister, on a dû aller chercher des organisations syndicales et féministes pour mettre à l’ordre du jour cette mobilisation. Et souvent les organisations syndicales mettent peu à l’ordre du jour les revendications féministes, et les organisations féministes luttent beaucoup dans la rue mais on les voit peu dans le monde du travail. Du coup, on est allé dans ces différentes organisation pour réussir à créer une alliance entre elles et le jour de la première grève, 200 personnes étaient présentes avec des organisations féministes et ouvrières. C’était une alliance forte qui me rappelle ce film et on a vu qu’on avait un ennemi commun avec les travailleurs hommes de notre entreprise, c’est à dire celui qui nous sucrait les primes, qui nous précarisait à longueur de journée et qui n’écoutait les revendications des femmes forcées à travailler à côté de leur agresseur et harceleur. »

En effet, au même titre que le syndicat des mineurs était réticent à l’alliance entre ouvrier et homosexuel dans le film, les directions syndicales actuellement prennent peu en charge les revendications des mouvements féministes et LGBTI+ pourtant partie intégrante de la lutte des travailleurs pour une meilleur vie. Par sa grève où hommes et femmes étaient présents contre son licenciement, Rozenn a montré comment il était possible de se battre dans les organisations syndicales et féministes pour qu’ils intègrent dans leur conception les alliances entre les secteurs contre un ennemi qui est commun aux deux mouvements !

Sur ce sujet, la présence dans la salle d’ouvriers de l’aéronautique qui étaient à nos côtés lors de la marche des fiertés de samedi dernier montre que les alliances entre les différents secteurs n’appartiennent pas au passé et sont encore réalisables. C’est notamment ce que montre l’intervention de Gaetan.

La situation ne paraît pas très loin de celle que nous vivons actuellement avec l’identité de genre des personnes trans qui est devenue sujet à débat avec une transphobie alarmante présentée sur les plateaux télé ou encore sur l’islamophobie quotidienne présentée comme légitime par le gouvernement. Pour combattre cette offensive réactionnaire et défendre les luttes LGBTI anticapitalistes au Mirail et au-delà, rejoins le poing levé !

 
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