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28 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Grand succès pour le lancement !
Anasse Kazib 2022 : 450 personnes dans une ambiance de feu au meeting du candidat révolutionnaire
Paul Morao

Plus de 450 personnes dans une salle chauffée à blanc. Hier soir, Révolution Permanente lançait la campagne Anasse Kazib 2022 à Paris lors d’un meeting d’exception. A la tribune, les interventions de Assa Traoré, Sasha Yaropolskaya, Anasse Kazib et tous les invités se sont succédées, entrecoupées des slogans scandés par la salle dans une ambiance électrique.

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Retrouvez le meeting en vidéo sur Révolution Permanente

450 personnes et « cinq années de lutte » condensées pour le meeting de lancement de la campagne d’Anasse Kazib

Hier soir, la salle était indéniablement pleine à craquée dès 19h à l’Espace MAS. Plus de 450 personnes étaient présentes, venues participer à ce meeting de lancement de campagne et assister aux interventions des nombreux invités. Mais plus que le nombre, c’est la composition de la salle, qui d’emblée, attirait l’attention. A la tribune, Elsa Marcel, militante à Révolution Permanente et animatrice de la soirée, égraine la longue liste des secteurs présents en guise d’introduction.

« On est fiers de voir des délégations de différents secteurs du monde du travail qui ont fait tourner la société pendant la pandémie. Les travailleurs de Neuhauser qui ont imposé à leur patron de redistribuer la nourriture pendant la pandémie, les grévistes de Transdev, les agents de l’Infrapôle en grève depuis 7 mois, les travailleurs de SKF à Avallon en lutte contre les licenciements, les salariés de Onet, les militants du CSP Montreuil réprimés récemment » détaille-t-elle sous les applaudissements de la salle. « A leurs côtés il y a des dizaines de travailleurs de la RATP, de la SNCF, de raffineurs, de profs, des étudiants de Paris 1, Paris 5, Paris 8, Nanterre ainsi que plusieurs collectifs de familles de victimes de violences policières. On veut une campagne à l’image de cette salle » complète-t-elle avant de conclure sous les slogans scandés depuis la salle.

Dans le public, on s’étonne autant qu’on s’enthousiasme de cette salle bigarrée. « D’habitude dans les meetings révolutionnaires il faut compter les jeunes, là c’est l’inverse, c’est les vieux qu’il faut compter » s’amuse une militante d’extrême-gauche dans la salle. Un autre glisse n’avoir jamais vu une un meeting aussi « cosmopolite ». C’est Assa Traoré qui répondra probablement le mieux à la tribune au « mystère » de cette composition. « Anasse je le connais depuis cinq années qu’il milite à nos côtés. Ça fait cinq ans que je milite, depuis la mort de mon petit-frère, et c’est cinq ans de visages et cinq ans de lutte que je vois aujourd’hui » raconte la militante anti-raciste lors de son intervention.

Défendre une candidature révolutionnaire et ouvrière face à la radicalisation à droite du champ politique

Tout au long de la soirée, les interventions se succèdent pour revendiquer la candidature d’Anasse Kazib et celle d’un projet révolutionnaire, anti-raciste, écologiste, féministe face à la radicalisation à droite du champ politique. Entre chaque intervention les slogans abondent, scandés depuis la salle, évoquant le souvenir de chacune des luttes dont ils sont issus : « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas », « la force des travailleurs, c’est la grève », « tout le monde déteste la police », « le capitalisme détruit la planète, détruisons le capitalisme ». L’atmosphère est électrique, la température élevée, l’enthousiasme et la détermination palpables.

« Parce qu’il y a une forte abstention dans la jeunesse on voudrait faire croire qu’on ne s’intéresse pas à la politique » pointe Philomène Rozan, étudiante à l’Université de Paris et militante à Révolution Permanente, avant de décliner les luttes auxquelles a pris part la jeunesse, le choc de la pandémie et le dégoût d’une gauche adaptée à la politique sécuritaire et islamophobe du gouvernement. Adrien Cornet, figure de la lutte de Grandpuits, dresse le tableau dramatique de la crise écologique, évincée du tableau par les outrances racistes de Eric Zemmour. Confronté au greenwashing de Total, le raffineur de Grandpuits démonte l’arnaque du « capitalisme vert » des multinationales. Tous deux défendent le programme de Révolution Permanente : un revenu étudiant à hauteur du SMIC, l’expropriation des secteurs stratégiques de l’économie pour planifier la sortie des énergies fossiles…

Sasha Yaropolskaya, militante transféministe et réfugiée politique russe revient sur son parcours et sur l’articulation nécessaire entre lutte contre la transphobie d’Etat et lutte contre le capitalisme et l’ensemble des oppressions. Avec humour elle décrit l’état politique dramatique du pays : « les choses vont mal en France. Et quand une russe vous dit que les choses vont mal politiquement, c’est que les choses vont vraiment très mal. L’extrême droite a complètement monopolisé les discours politiques et a le champ libre dans tous les médias nationaux qui sont possédés par des milliardaires ». Face à cette situation, elle explique : « je suis fière de dire que je soutiens la candidature d’Anasse Kazib mais aussi le parti des travailleurs, des étudiants, des militants que je vois constamment sur le terrain, dans les manifs, sur les piquets de grève ».

Assa Traoré développe de son côté l’histoire des luttes qu’elle a partagées avec Anasse Kazib. « Je suis entrée dans la lutte car mon petit frère a été tué. Ça fait 5 ans qu’on partage nos combats avec Anasse Kazib. Tu as toujours été à nos côtés » raconte la militante anti-raciste avant de faire applaudir les travailleuses et travailleurs d’Onet, présents dans la salle, dont la grève avait été l’occasion de véritable rencontre avec le cheminot. « Adama ne reviendra plus. Mais nous sommes les voix vivantes de ceux qui sont morts entre les mains de la police, ceux qui sont en prison, ceux qui vivent la précarité. Anasse fait partie de ces voix vivantes et on le soutiendra jusqu’au bout » termine-t-elle son intervention, invitant d’autres collectifs de victimes à monter sur scène.

Finalement, Wynnessa Merabet, gréviste et syndicaliste au dépôt Transdev de Vaux-le-Pénil clôt le bal des interventions. « Si on a fait 40 km pour le meeting avec mes collègues alors qu’on est épuisés et en grève depuis 7 semaines c’est parce que Anasse est un pilier pour notre grève à Transdev. Il m’appelle au quotidien, me donne des conseils. On est avec Anasse et on le sera jusqu’au bout. » explique-t-elle. D’autres grévistes la rejoignent sur scène avant de laisser la place à Anasse Kazib.

Anasse Kazib 2022 : une candidature ouvrière et révolutionnaire

Les « Anasse président » ne manquent pas de surgir quand le cheminot s’empare du pupitre. Anasse Kazib embraye : « la participation à une échéance aussi anti-démocratique que l’élection présidentielle est un défi immense pour une organisation toute nouvelle comme la nôtre. Et présenter un jeune prolo racisé comme moi dans une présidentielle qui s’annonce particulièrement marquée par les discours racistes et xénophobes peut paraître un peu trop subversif... ». Mais c’est précisément pour cette raison qu’il se porte candidat. Pour faire exister une autre voix, à rebours des discours réactionnaires hégémoniques, comme une anti-thèse absolue de Zemmour.

« Notre France n’est pas celle des rois et des grands hommes, idéalisée par Zemmour, mais la France des sans-culottes, des communards, des esclaves insurgés de Saint-Domingue, des grandes grèves de 1936 ou encore de la grève générale de 68, des processus de lutte que les Sarkozy ou Zemmour voudraient rayer de l’histoire » assume-t-il à rebours de tout roman national, avant de développer la campagne politique qu’il entend mener : révolutionnaire, ouvrière, féministe, écolo, anti-raciste.

« Pendant que nous avons vu des membres de nos familles en réanimation, parfois mourir, pendant que nous et nos collègues avons continué à travailler pour faire tenir l’humanité, souvent la boule au ventre, eux se sont planqués et ont amassé des richesses sans bouger le petit doigt. » Avec humour il dépeint Pierre Mestre, patron d’Orchestra qui a liquidé son entreprise endettée pendant la crise avant de la racheter, licenciant au passage des centaines de salariés. Face à la crise climatique, à la crise sanitaire, aux inégalités monstrueuses et à la minorité qui en profite, Anasse Kazib exalte à l’inverse la force des travailleurs, de la première et de la seconde ligne, et de tous les opprimés, ainsi que leur capacité à changer le monde.

Hong-Kong, le Liban, l’Algérie, le Chili, l’Équateur, la Colombie, la Palestine, le Soudan, le Liban, et plus récemment les États-Unis avec une vague de grève historique : le cheminot égraine en ce sens les pays traversés par des luttes d’ampleur ces dernières années dans le cadre d’un nouveau cycle de la lutte de classes. En France, il revient sur la Loi Travail, le mouvement contre la réforme ferroviaire, les Gilets jaunes, applaudis intensément par la salle, et la grève des transports contre la réforme des retraites.

« C’est pour diviser la force que nous représentons que les réactionnaires comme Macron, Le Pen et Zemmour sont là. Car ils savent que la jeunesse et la classe ouvrière aujourd’hui est composée d’ouvriers blancs mais également d’ouvriers issus de l’immigration comme moi. Et ça leur fait mal quand un cheminot qui s’appelle Anasse, qui a grandi à la Cité rose à Sarcelles, qui est petit fils de tirailleur marocain, fils de chibani de la SNCF, défend la jeunesse et les prolétaires de la France entière qui se font exploiter par Emmanuel, Édouard, Marlène ou Jean-Baptiste. » explique-t-il avant de dérouler le programme qu’il portera.

SMIC à 1800€ nets, abrogation de toutes les lois sécuritaires et liberticides, véritable plan contre les violences faites aux femmes, libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah, transformation démocratique radicale, mandats révocatoires, dissolution de tous les corps spéciaux de la police, ouverture des frontières et liberté d’installation… De quoi faire défaillir la droite et l’extrême-droite, mais aussi trancher vis-à-vis de la « gauche » de gouvernement.

Mais pour que cette voix se fasse entendre, un obstacle de taille, les 500 parrainages. Sur scène, le cheminot annonce en avoir recueilli 100 à ce jour. Mais pour obtenir les 400 restantes, et malgré la force déployée pour les parrainages avec plus de 60 tournées organisées chaque semaine, il faudra le soutien de toutes et tous pour y arriver. « Nous vous invitons chaleureusement à faire de cette campagne une réalité, à créer un comité de campagne là où vous êtes, à organiser des réunions publiques, à participer à la recherche des parrainages, en faisant un don, ou de tout autre aide dont vous pensez être capable de proposer. Personne ne s’attend à ce qu’on y arrive, surprenons-les ! »

L’affluence au meeting autant que la richesse des invités auront en tout cas démontré que la candidature d’Anasse Kazib est à même de dialoguer largement avec différents secteurs de la population, du monde du travail aux quartiers populaires, dans le cadre de la présidentielle 2022. « On ne parle que de Zemmour dans les médias, Anasse c’est l’anti-Zemmour total » glisse un participant à la fin du meeting. « C’est pour ça qu’il faut qu’il soit candidat, c’est aussi pour ça qu’ils ne veulent pas qu’ils le soient. » A ce propos, on notera l’absence totale de médias pour couvrir l’événement. Ainsi, si les obstacles pour être « sur la ligne de départ » restent nombreux, une chose est sûre, la détermination à aller au bout, elle, ne manquera pas.

 
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