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La Izquierda Diario
4 de novembre de 2021 Twitter Faceboock

Inégalités salariales
Capitalisme et patriarcat : depuis le 3 novembre 9h22, les femmes travaillent gratuitement
Cléo Rivierre

Selon Les Glorieuses, à partir du 3 novembre à 9h22, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année en raison des inégalités salariales. Ces inégalités hommes-femmes qui se sont encore accentuées ces dernières années, sont le résultat de nombreux facteurs, dont la sur-féminisation des emplois précaires.

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Selon la newsletter féministe Les Glorieuses, à partir du 3 novembre 2021 à 9h22, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année en raison des inégalités salariales. Cette donnée, calculée à partir de l’Office européen de statistiques Eurostat, s’est accentuée ces dernières années, comme le résume Télérama : « en 2018, les femmes avaient symboliquement cessé d’être rémunérées le 6 novembre. En 2019, c’était le 5 novembre, en 2020 le 4 novembre. Cette année, c’est donc dès le 3 novembre ». S’il existe plusieurs méthodes de calcul, qui ne donnent pas toutes exactement le même résultat, il n’existe aucun doute sur le fait que les inégalités salariales subsistent en France.

Pour expliquer l’écart, plusieurs facteurs. Premièrement, le plus évident, l’inégalité salariale à poste égal dans les entreprises. Il existe en effet un écart de 5 à 7% de salaire entre les hommes et les femmes à poste égal. De plus, les femmes ont tendance à moins accéder aux postes à responsabilités, mieux rémunérés. Mais les femmes ont aussi tendance à travailler moins d’heures en moyenne : selon Les Glorieuses, « les inégalités de salaires entre femmes et hommes pour un même volume de travail sont faibles au début de la vie active, mais elles ont tendance à s’accroître tout au long de la carrière professionnelle, notamment après la venue du premier enfant. La charge domestique étant plus lourde pour les mères que pour les pères, les congés, les arrêts de travail ou les réductions de volume horaire créent un premier écart conséquent d’évolution professionnelle ».

Un facteur supplémentaire qui explique en grande partie que l’écart salarial réside dans le type de professions occupées par les femmes et les hommes. À l’instar de ce qui a été mis en avant par le mouvement des Gilets jaunes, puis la crise sanitaire, les femmes sont majoritaires dans un ensemble de secteurs à la fois absolument essentiels et absolument méprisés – un mépris qui s’exprime par des salaires très bas. Elles sont en effet très nombreuses dans les professions du soin, de la santé, de la petite enfance et de l’entretien, tels que les postes d’aides-soignantes, d’infirmières, d’aide à la personne, d’assistantes maternelles, d’agent d’entretien, etc. Ces postes sont précaires et sous-payés alors qu’ils impliquent souvent un certain niveau de formation, de responsabilités et de risques psychosociaux.

Une situation qui témoigne de l’imbrication du capitalisme et du patriarcat. Le système patriarcal présente en effet comme « naturelles » les fonctions de soin et d’entretien pour les femmes – invisibilisant ainsi l’effort réalisé pour ces employées. De plus, ce système économique, basé sur la course aux profits, conduit à renforcer tous les mécanismes permettant de payer les salariés le moins possible. L’interaction de ces deux facteurs inscrit dans le temps et de manière structurelle les inégalités de salaire entre femmes et hommes.

Il faut également ajouter les inégalités raciales ainsi que les discriminations dont sont victimes les personnes LGBTI, deux mécanismes d’oppression structurelles qui aggravent le phénomène d’inégalités salariales pour les personnes concernées.

Alors, comment sortir de cette situation ? À terme, seul un mouvement social d’ampleur pourra y mettre fin définitivement, en s’attaquant aux racines du capitalisme et du patriarcat pour renverser ces deux systèmes et les remplacer par une société sans exploitation ni oppression. Et dès aujourd’hui, nous devons revendiquer l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, dans le public comme dans le privé ; mais aussi la revalorisation de tous les salaires, avec 300€ d’augmentation de salaire pour toutes et tous, ainsi qu’un SMIC à 1800€. Ces mesures doivent être financées avec l’argent des grands capitalistes, dont les profits ne cessent d’augmenter.

 
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