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La Izquierda Diario
5 de novembre de 2021 Twitter Faceboock

Édito
Prolongation du pass sanitaire : Macron entérine son autoritarisme sanitaire jusqu’à l’été 2022
Philomène Rozan

Hier l’Assemblée Nationale a voté la prolongation du pass sanitaire jusqu’à l’été. A l’heure où l’épidémie s’envole en Europe, le Sénat à majorité de droite cherche à se rendre audible en vue des présidentielles en jouant une hypocrite opposition démocratique. L’urgence est à un véritable plan sanitaire et à l’abrogation des lois autoritaires.

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 Crédits photo : François Guillot/AFP

Macron prépare les présidentielles en ancrant sa méthode « d’autoritarisme sanitaire »

 
Ce jeudi 05 novembre, le texte de loi sur la « vigilance sanitaire » est repassé, pour la dernière fois, à l’Assemblée Nationale dirigée par la majorité présidentielle, où il a été adopté. Ce texte est une forme d’aboutissement des attaques autoritaires depuis le début de la crise sanitaire. En effet c’est la prolongation jusqu’à l’été 2022 de « l’état de sortie de crise sanitaire » mise en place le 2 juin, qui a été votée, avec notamment la possibilité pour le gouvernement de maintenir le pass sanitaire jusqu’à la fin juillet. Avec la ratification par l’Assemblée Nationale du projet, Macron aura les coudées franches pendant encore plusieurs mois pour diriger le pays en comité restreint depuis le Conseil de Défense.
 
Le texte de loi ne s’arrête pas là, puis qu’en plus de prolonger ses prérogatives actuelles, il promet une augmentation considérable de la peine encourue pour celles et ceux qui fabriqueraient ou se procureraient un faux pass sanitaire. Celle-ci s’élèvera désormais à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. A l’œuvre, une fois encore, une criminalisation toujours plus importante des personnes non-vaccinées dans la continuité de l’obligation vaccinale en cours dans une partie du monde du travail.
 
Parmi les nouvelles mesures se trouve également la possibilité pour les directeurs d’établissements scolaires d’accéder au statut vaccinal des élèves. Si le gouvernement insiste de son côté sur la possibilité de faciliter la gestion de la fermeture des classes, se dessine finalement la volonté d’étendre une forme plus ou moins atténuée de pass sanitaire à l’école, installant ainsi toujours plus largement une gestion de la crise sanitaire par le tout-répressif.
 
Avec ce projet de loi et l’élargissement des prérogatives du gouvernement jusqu’au lendemain des présidentielles, Macron entend assoir son autorité sur le terrain sanitaire, se positionner comme celui qui a réussi à passer au-dessus de la crise ouverte par le Covid tout en instaurant l’idée qu’il passera les élections du printemps 2022. Il promet quelque part de maintenir le cap et cherche à s’adresser à sa base sociale en portant et en réaffirmant l’« autoritarisme sanitaire » comme une stratégie pour affronter le Covid. En se maintenant les « plein pouvoir », il ancre sa méthode tout-répressif et donne le ton des semaines et des mois à venir.
 

L’opposition LR cherche à se repositionner en vue des présidentielles

 
La réponse de l’opposition s’est fait entendre ces derniers jours et c’est presque l’ensemble du Sénat qui s’est opposé jeudi au passage de la loi, exigeant que l’imposition du pass sanitaire soit limitée au 28 février. Philippe Bas le rapporteur Les Républicains a assuré, comme le relate 20 Minutes que : «  Le Sénat ne s’oppose pas à ce que les instruments de la lutte contre l’épidémie soient prolongés », mais demande « que ce soit sous le contrôle du Parlement ».
 
Le Sénat, avec une union des rangs de gauche comme de droite, cherche à mettre en difficulté le gouvernement en incarnant un soi-disant contre-pouvoir démocratique face au coup de force du gouvernement. Une façon pour la droite traditionnelle d’user de sa majorité au Sénat de ne pas laisser Macron s’en tirer à si bon compte sur le terrain sanitaire en se passionnant à la fois pour le pass sanitaire, mais en critiquant la prolongation en force au-delà des présidentielles. Derrière ce tour de passe passe, LR cherche à se rendre audible sur le terrain sanitaire - tout en montrant patte blanche sur la question du pass sanitaire – pour reconquérir la base sociale de droite que Macron cherche à consolider.
 

Abroger toutes les lois liberticides et exiger des moyens pour un plan sanitaire

 
Mais à l’heure où l’épidémie repart à la hausse en Europe, inquiétant l’OMS et où Macron entend renouer avec l’exercice de l’allocution dans la semaine qui arrive, l’urgence d’une véritable alternative à la stratégie sanitaire autoritaire du gouvernement se fait sentir.
 
Alors que le gouvernement se gargarise d’un pass sanitaire qui serait bien accepté par la population, le nouvelle vague qui pourrait prendre forme pourrait bien rappeler que les mesures répressives ne sont pas un rempart face au virus. Face à cette situation il ne s’agit aucunement d’encadrer et d’accompagner les mesures liberticides du gouvernement en limitant dans le temps la portée de la loi, mais bel et bien d’exiger la fin de toutes ces lois autoritaires et notamment la fin du pass sanitaire et la fin de l’obligation vaccinale qui s’impose sous peine de licenciement.
 
Et alors que l’épidémie n’a pas encore opéré une envolée difficilement rattrapable en France, il est nécessaire de rendre à nouveau les tests gratuits pour tous et toutes et d’opérer une campagne très large pour être en mesure de mesurer la vitesse de propagation du virus mais également de l’endiguer. L’immunité collective est encore loin d’être atteinte, et la défiance d’un gouvernement qui a choisi depuis le début de l’épidémie de répondre par la répression n’a aucunement permis de résoudre la crise sanitaire.

Plus que jamais, il est nécessaire que les organisations du mouvement ouvrier en finissent avec la politique de l’autruche - qui permet au gouvernement d’imposer son autoritarisme sanitaire avec une facilité déconcertante, il s’agit tout au contraire, face à un rebond épidémique qui s’annonce, et qui pourrait toucher prioritairement les personnes non-vaccinées, d’opposer un plan sanitaire alternatif à la hauteur.

 
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