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La Izquierda Diario
24 de novembre de 2021 Twitter Faceboock

Violences faites aux femmes
Régulariser les sans-papiers victimes de violences conjugales ? Darmanin faux féministe, vrai xénophobe
Enora Lorita

Ce mardi, Gérald Darmanin a annoncé vouloir régulariser les femmes en situation irrégulière victimes de violences conjugales. Une tentative d’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes qui s’inscrit dans la surenchère xénophobe des candidats aux présidentielles à droite, alors que le gouvernement est le premier responsable des violences que les femmes migrantes subissent.

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Crédits photo : Eric FEFERBERG / AFP

Selon France Inter, ce mardi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de régulariser les femmes sans-papiers victimes de violences conjugales.

Cette annonce intervient quelques jours après l’énorme succès de la marche contre les violences patriarcales qui a réuni des dizaines de milliers de personnes à Paris ce samedi. Au-delà de cette manifestation, des phénomènes de libération de la parole émergent depuis quelques années autour du #MeToo dans de nombreux secteurs. C’est cette levée de l’omerta qui pousse le gouvernement, à quelques mois seulement des élections présidentielles, à devoir se positionner sur ces questions.

Opération d’instrumentalisation des questions féministes

En effet, si Emmanuel Macron avait annoncé que l’égalité femmes/hommes serait la grande cause de son quinquennat, force est de constater que le bilan est bien maigre. Plus encore, avec un ministre de l’Intérieur accusé de viol, l’image du gouvernement en matière de féminisme est plus qu’entachée. Conscient de la politisation de la jeunesse sur les questions féministes, l’annonce de la régularisation des femmes victimes de violences conjugales est donc une tentative pour le gouvernement de redorer son image sur ces questions.

De plus, derrière cette annonce, le gouvernement opère une nouvelle fois une instrumentalisation des questions féministes à des fins racistes. En effet, mettre l’accent sur les femmes en situation irrégulière victimes de violences conjugales est en réalité une façon de renforcer l’idée que les hommes immigrés seraient davantage coupables de violences sexuelles, et qu’il faudrait sauver les femmes de ces hommes. C’était la même opération d’instrumentalisation qui avait conduit Marlène Schiappa, en septembre 2019, à faire de l’expulsion des hommes étrangers coupables de violences sexuelles son combat.

Le vrai visage du gouvernement en matière d’immigration

Si le gouvernement tente de se forger une image progressiste, la réalité de la politique migratoire menée par Macron est bien différente. En effet, la loi asile et immigration, prise en 2018 par le gouvernement Macron, est venue attaquer drastiquement les droits des personnes migrantes et les possibilités de régularisation. Cette politique s’accompagne également d’expulsions violentes et de traitements inhumains. Pour rappel, il y a un an jour pour jour, un camp de migrants était brutalement démantelé par le préfet Lallemand en pleine trêve hivernale Place de la République à Paris. Il y a une semaine à peine, à Grande-Synthe, dans le Nord de la France, près de 1500 migrants étaient évacués à l’aube par 300 CRS.

Cette gestion raciste et autoritaire montre bien l’hypocrisie des annonces de Gérald Darmanin, notamment lorsque celui-ci affirme « ces femmes hésitent peut-être trop souvent à aller dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie et à saisir le procureur de la République ». Si ces femmes ne vont pas dans un commissariat, c’est parce qu’elles subissent quotidiennement le racisme policier, les contrôles au faciès et vivent avec la peur de l’expulsion.

Cette annonce est donc une opération de com’ pour le gouvernement qui tente de se faire une place sur les questions féministes et notamment sur les violences sexuelles et sexistes qui mobilisent la jeunesse, tout en stigmatisant les hommes immigrés. Une opération de com’ qui s’inscrit dans la course à la surenchère xénophobe dans le cadre des élections présidentielles, dans lequel chacun des candidats à droite tente de se positionner sur la question des femmes. Contre cette instrumentalisation du féminisme à des fins racistes, il faut à l’inverse exiger la régularisation de tous les sans-papiers, mais aussi abroger l’ensemble des lois racistes et autoritaires.

 
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