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La Izquierda Diario
2 de décembre de 2021 Twitter Faceboock

Au Nord on vaccine, au Sud le virus mute
Variant Omicron. Les grandes puissances s’accaparent les doses de vaccins : exigeons la levée des brevets
Inès Rossi

Avec le variant Omicron, une nouvelle vague épidémique se propage, et les puissances impérialistes ferment leurs frontières. Les multinationales pharmaceutiques sont responsables du faible taux de vaccination dans les pays pauvres, ce qui crée un terrain propice pour l’émergence des variants.

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Crédits photo : MARCO LONGARI / AFP

Le variant Omicron se répand, peu à peu, dans le monde entier. Rien ne semble arrêter sa progression en Europe, et un premier cas de variant a été détecté en France, à la Réunion. S’il reste encore peu connu, l’OMS alerte d’ores et déjà qu’il présente « un risque accru de réinfection ».

L’émergence de ce variant survient alors que la 5e vague de Covid s’installe bel et bien en France, et pourrait aggraver une situation déjà difficile. Olivier Véran, ministre de la Santé, a annoncé 47 000 nouveaux cas positifs en 24 heures, contre 30 500 mardi dernier, 20 000 le mardi précédent, etc. (voir graphique ci-dessous)

Face à ce phénomène pourtant prévisible, les pays impérialistes sont retombés dans leurs vieux réflexes. En France, Macron a annoncé l’ouverture des rappels de vaccination à toutes les personnes majeures, sans aucune préparation ni concertation avec les personnels de santé, créant des listes d’attente monstres pour les créneaux de vaccination, et empêchant des personnes à risque de s’inscrire. Aucune mesure sanitaire supplémentaire n’est prévue, et surtout pas la généralisation du télétravail. De nombreux pays, comme les États-Unis ou le Japon, se sont empressés de fermer leurs frontières aux pays d’Afrique australe. Une réaction que déplore Antònio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui déclare que « le peuple africain ne peut pas être tenu pour responsable du niveau immoralement bas du nombre de vaccins disponibles en Afrique, et ne devrait pas être pénalisé pour avoir identifié et partagé des informations scientifiques et sanitaires essentielles avec le monde.  »

En effet, ce sont ces mêmes puissances impérialistes qui sont responsables de la situation actuelle. Ce n’est pas un hasard si le variant Omicron a été identifié en Afrique du Sud. Alors que les grandes puissances en sont déjà parfois à administrer 3 doses de vaccins à leurs populations, le continent africain est moins bien loti. Seuls 10% de la population ont reçu au moins une dose, et seuls 4% de la population ont un schéma vaccinal complet. En Afrique du Sud, 42,9% de la population a reçu un vaccin, laissant une marge suffisante pour que le virus circule en masse, ce qui crée un terrain favorable à l’apparition de nouveaux variants.

La réalité, c’est que des pays représentant 16% de la population mondiale se sont accaparés 70% de la production de vaccins contre le Covid en 2021. Une répartition plus équitable des doses de vaccins peut paraître plus logique, mais le capitalisme n’est pas un système logique. La santé étant un marché comme un autre, il est dans l’intérêt des laboratoires ayant mis au point des vaccins de les vendre aux plus offrants : ils ont ainsi privilégié les contrats avec les pays en mesure de payer, et ont gagné des millions de dollars.

Début novembre, Pfizer a estimé que les ventes du vaccin Covid-19 qu’il a développé avec BioNTech en 2021 atteindraient 36 milliards de dollars, et prévoit 29 milliards supplémentaires en 2022, surpassant toutes les prévisions. Au troisième trimestre de l’année, les ventes de vaccins d’AstraZeneca ont atteint 1,05 milliard de dollars.

Conséquence : le monde entier est enfermé dans ce cercle vicieux où le virus continue à circuler, pour préserver les profits des grandes entreprises, où de nouveaux variants ne cessent d’émerger et nécessitent une réadaptation des mesures sanitaires, et où des milliers de morts et de maladies auraient pû être évitées.

Pour briser ce cercle vicieux, il faut augmenter la production de vaccins de manière exponentielle et rendre les doses largement disponibles dans le monde entier. C’est pour cette raison que la lutte pour la levée des brevets est urgente. Mais cette lutte ne peut être laissée aux États capitalistes, ou aux grandes instances comme l’ONU qui ne vont pas plus loin que des déclarations. Afin que les habitants les plus précaires des pays impérialistes et les population des pays pauvres ne payent pas le prix fort de la pandémie, il faut exproprier les grandes entreprises pharmaceutiques qui font de la santé un enjeu financier.

 
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