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2 de décembre de 2021 Twitter Faceboock

Urgence sanitaire
5e vague, variant Omicron : la gratuité des tests doit être rétablie d’urgence !
Olga Hagen

Depuis ce matin, le variant Omicron a été détecté chez trois personnes en métropole, dont une résidant en Île de France. Dans le même temps, la cinquième vague liée au variant Delta continue de se répandre et exerce une tension accrue sur les hôpitaux tandis que le déremboursement des tests se confirme être une politique criminelle empêchant des milliers de personnes d’accéder à des soins sanitaires de base ou d’appréhender la réalité du rebond épidémique. En France et à l’international, plus que jamais, revendiquons la gratuité des tests !

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Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP

En pleine 5e vague liée au variant Delta, trois cas de variant Omicron en France

En pleine cinquième vague, le variant Omicron fait parler de lui depuis plusieurs jours, et pour cause : ce nouveau variant du Covid-19 vient d’apparaître en Afrique du Sud, et s’étend petit à petit sur s’ensemble du globe à l’image du variant Delta.

Ce matin, un cas a été découvert en Ile-de-France : celui d’un homme, âgé entre 50 et 60 ans, de retour d’un séjour au Nigeria (où le taux de vaccination est actuellement de 1,7%). Il n’était pas vacciné, et ne présentait pas de symptômes au moment du test. Sa femme a également été testée positive et « un séquençage est en cours pour vérifier s’il s’agit également du variant Omicron » d’après l’ARS. Puis, ce midi, un nouveau cas a été détecté dans le Haut-Rhin : une femme âgée entre 40 et 50 ans, de retour d’Afrique du Sud, qui par contre présentait un « schéma vaccinal complet » d’après l’ARS, dont la deuxième dose datait de juillet 2021.

Si les connaissances relatives à ce nouveau variant sont encore limitées - certains spécialistes à l’instar du virologue Yves Van Laethem dressent l’hypothèse que ce dernier soit moins virulent que le Delta même si les dernières études confirment sa dangerosité - son émergence pose néanmoins l’absence totale de prévention s’agissant de la détection précoce de nouvelles souches qui profitent d’une couverture vaccinale très faible dans la plupart des pays liée à l’existence de brevets.

En outre, Jean-François Delfraissy, médecin à la tête du Conseil scientifique ainsi que les experts du Conseil estiment que le variant ne s’installera véritablement en France et en Europe qu’« au » « début de l’année 2022 ou fin janvier 2022 ». Cependant, il déclare chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC que « dans une certaine mesure », le variant devrait « prolonger l’épidémie ». Autrement dit, si la priorité doit rester la lutte contre la cinquième vague et le variant Delta, on devrait « voir ce variant Omicron changer et prendre le dessus sur le variant Delta ».

Pour éviter la flambée épidémique et la multiplication des variants, imposer la gratuité des tests et leur séquençage !

La 5e vague est bien installée. En Ile de France, le taux d’incidence est de 350 pour 100 000 habitants et ce sont 60 départements qui sont passés au-dessus de la barre des 200 pour 100 000 habitans. Une situation qui inquiète dans les hôpitaux, où des soignants disent « avoir presque plus peur de cette vague que la première ».

Dans ce contexte, le déremboursement des tests étant en vigueur depuis le 15 octobre dernier pour les non vaccinés, et donc les plus à risque, brouille le tableau et empêche d’avoir une vision claire de la courbe réelle de l’épidémie. De fait, rendre les tests payants a diminué leur nombre : le nombre de tests était de 600 000 par jour fin juillet, contre 400 000 par jour fin novembre. Le chiffre a même chuté à 300 000 début novembre. Impossible donc, de garantir un suivi fiable de l’évolution de l’épidémie.

Bien qu’il reste remboursé en cas de symptômes, il doit être prescrit par un médecin au préalable, rallongeant le délai entre l’apparition des symptômes et le test, et donc augmentant le nombre de cas contacts potentiels. En effet, comme l’indique l’épidémiologiste Pascal Crépey de l’université de Rennes dans l’Obs, « Dans une période de rebond épidémique, pendant laquelle l’enjeu est de s’assurer que tous les outils de lutte contre le Covid-19 sont au maximum de leur efficacité, il faut pouvoir s’assurer que les personnes infectées, quel que soit leur statut vaccinal, soient détectées le plus rapidement possible. En étant positives plus longtemps sans s’isoler les personnes malades peuvent potentiellement contaminer plus de monde. »

Alors que l’épidémie reprend, que les variants se multiplient, le dépistage massif est donc un enjeu fondamental pour prévenir le risque d’une envolée des contaminations et il est nécessaire de dénoncer la politique criminelle du gouvernement, dictée par les intérêts du Medef. Dans un contexte d’élections présidentielles, Macron veut incarner une ligne infaillible et tente d’éviter toute mesure qui serait analysée comme un recul, à l’instar de l’annulation du déremboursement des tests qui a été proclamée en Allemagne face à la cinquième vague.

En outre, le faible taux de séquençage des tests en France affaiblit davantage la stratégie de prévention et de traçage des chaînes de contamination. Comme l’indiquait sur BFMTV Philippe Froguel, généticien et professeur au CHU de Lille et à l’impérial College de Londres, « La France a toujours mal fait dans le dépistage des nouveaux variants. On a toujours un mois de retard (…) Dans la plupart des autres pays, on fait travailler ensemble les centres de génétiques humaines, les centres hospitaliers ». « “La surveillance des nouvelles variantes est une étape clé pour mettre fin à la pandémie. Mais nous ne pouvons le faire que si suffisamment de cas sont séquencés et signalés rapidement. Et l’effort de séquençage varie énormément d’un pays à l’autre » indique quant à lui Edouard Mathieu cité par Le Huffington Post.

Pour prévenir la naissance de variants et leur généralisation ainsi que circonscrire le rebond épidémique et accompagner les mesures vaccinales qui permettent de protéger la population contre les formes graves, il est fondamental de revendiquer la gratuité des tests, qui n’auraient jamais dû être déremboursés ainsi que leur séquençage pour prévenir la naissance de nouveaux variants. Une revendication qui doit aller de pair avec un programme de prévention plus large, par l’investissement dans des dispositifs de purification d’air et d’aération à l’école et dans les lieux publics, mais également des moyens massifs dans la santé - matériels et humains -, affaiblie depuis trop longtemps déjà et dont la crise s’est amplifiée durement avec le Covid-19.

 
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