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3 de janvier de 2022 Twitter Faceboock

Violences patriarcales
Trois féminicides depuis le 1er janvier : un début d’année déjà marqué par les violences patriarcales
Olive Ruton

L’année 2022 débute avec 3 féminicides dès le 1er janvier. Après que 113 femmes ont été tuées en raison de leur genre en 2021, nous ne pouvons laisser ne serait-ce qu’une femme de plus mourir sous les coups des violences sexistes et sexuelles !

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Crédits photo : AFP - Dominique Faget

En seulement 24 heures, trois femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. La première, Eléonore Places, a été tuée lors de la soirée du nouvel an par son compagnon alcoolisé, qui a « violemment sorti la victime de l’appartement et lui a donné plusieurs coups de couteau sur le palier » selon le rapport du parquet de Saumur, en Maine-et-Loire. L’homme était déjà visé par deux procédures judiciaires pour violences conjugales sur la victime. Dans la matinée, en Meurthe et Moselle, une femme de 56 ans est morte, poignardée par son conjoint lors d’une dispute conjugale. Et pour clôturer cette liste macabre, une femme de 45 ans a été tuée ce même jour par son ex-mari, et retrouvée morte dans le coffre de sa voiture.

Si les périodes de vacances voient sensiblement s’accroître les violences faites aux femmes et notamment les violences conjugales, on voit depuis des années le nombre de féminicides dépasser la centaine chaque année, soit un tous les trois jours en moyenne. Durant l’année 2021, 113 féminicides ont été comptabilisés. Concernant les deux dernières années écoulées, la crise sanitaire et les confinements successifs sont allées de pair avec une hausse considérable des violences faites aux femmes, dont le féminicide est l’expression la plus violente. Pour rappel, sur l’année 2020, les dépôts de plainte pour viol avaient augmenté de 11%, et on notait une hausse des violences intra-familiales de 9%. Pendant le premier confinement, en mars 2020, l’augmentation des violences conjugales signalées s’élevait à 32%.

Face à de tels chiffres, la ligne du gouvernement qui avait pourtant prétendu faire des femmes la cause numéro 1 du quinquennat ne change pas. Aucune mesure pour venir en aide aux victimes – on se souvient de la ligne téléphonique comme « solution » mise en place pendant le confinement – ainsi qu’une relégation à la police des affaires de violences sexistes et sexuelles. La police a largement démontré qu’elle n’était d’aucun recours pour les victimes de violences, entre les femmes battues a qui ont a répondu qu’on ne pouvait rien faire, sans compter celles qui venaient déposer plainte pour viol et à qui les policiers attribuent une part ou la responsabilité entière de l’acte. D’ailleurs, deux tiers des victimes de féminicides en 2021 avaient déjà alerté la police de leur situation.

Ainsi, non seulement l’État et la gestion qu’il propose n’est aucunement efficace pour lutter contre les violences faites aux femmes, mais participe de plus à les légitimer et les favoriser. La précarité, grandissante en particulier depuis deux ans, de nombreuses femmes travaillant majoritairement dans des secteurs comme la santé ou l’éducation, et conséquence des contre-réformes néolibérales et attaques au code du travail dont est responsable le gouvernement, contraint des milliers de femmes victimes de violences conjugales à rester dans leur foyer, faute de pouvoir survenir à leurs propres besoins ou ceux de leurs enfants, devant ainsi choisir entre les violences ou la précarité.

Contre le fléau des violences faites aux femmes et pour mettre un terme à la sinistre liste des féminicides, déjà glaçante pour ce début d’année, il faut imposer des mesures d’urgences qui viennent véritablement en aide aux victimes de violences. L’indépendance économique de chacune et chacun doit dans ce sens être une priorité, avec un revenu minimum de 1800 euros indexé sur le coût de la vie. À cela devrait se rajouter des fonds massifs pour la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles dans des centres spécialisés.

Ces nouveaux féminicides rappellent la nécessité de nous organiser pour arracher au gouvernement les moyens effectifs de résoudre les situations de violences et de précarité dans lesquelles se trouvent les femmes, les enfants ainsi que les personnes LGBTI. Cette lutte ne peut se faire qu’en alliances avec tous les secteurs dominés et exploités de notre société, organisés dans le combat contre les racines du patriarcat incarné dans l’Etat, la police ainsi que toutes les institutions juridiques et carcérales.

 
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