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La Izquierda Diario
5 de janvier de 2022 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
La sélection avant tout : l’UFR Droit de Paris 8 exige un justificatif pour les sessions de substitution
Noah Rapa

Ce mardi, un compte Twitter d’étudiants publiait un mail d’un membre de l’UFR Droit de Paris 8 expliquant aux étudiant.es que les sessions de substitution pour les partiels ne seraient ouvertes qu’aux étudiants en possession d’un justificatif d’isolement. Une décision qui s’inscrit dans la politique des universités et du gouvernement : maintenir la sélection coûte que coûte, et ce aux dépends de la santé des étudiants.

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Dans un tweet publié par le compte Étudiants en confinement ce mardi, l’auteur du mail (professeur ou membre de l’administration) tient d’abord à rappeler que les partiels sont maintenus en présentiel, expliquant d’un ton ferme : « il est hors de question de faire des examens en distanciel dont les raisons évidentes vous sont connues : la triche ». Une situation qui a lieu dans tous les établissements universitaires et que de nombreux étudiants dénoncent depuis les déclarations de Vidal. En effet, alors que chaque jour, le nombre de contaminations compte des taux records, en maintenant les partiels en présentiel, le gouvernement et les universités mettent la santé de nombreux étudiants en danger, les obligeant à s’entasser dans des amphithéâtres où il existe un risque accru de se faire contaminer. Et pour cause : des salles d’examens inadaptées aux règles sanitaires, des capteurs de CO2 inexistants, aucune distribution de masques ou d’auto-tests... ces conditions font légion dans l’enseignement supérieur depuis le début de la crise sanitaire.

Mais le pire est à venir. Pour les étudiants malades du Covid, chaque université est censée organiser des sessions de substitution. Mais à Paris 8, dans l’UFR Droit, « la session de substitution n’est ouverte qu’aux étudiants ayant une attestation d’isolement » ! Le mail se voit obligé d’ajouter : « aucun autre justificatif n’est accepté, pas même une attestation positive à la covid. » Lorsqu’un cas positif est détecté, l’assurance maladie est censée l’appeler pour lui délivrer un certificat d’isolement. Or, ces services sont en réalité débordés et un agent peut recevoir des milliers de dossiers par jour. Il faut donc rappeler l’assurance maladie, et attendre parfois plusieurs heures... Lorsqu’un agent vous répond, il arrive de tomber sur le mauvais service et de devoir rappeler un autre numéro. Il faut donc parfois plus d’une journée pour juste se doter d’un certificat d’isolement.

Et encore, le certificat d’isolement n’est pas accessible à tout le monde ! Une étudiante témoigne ainsi dans les commentaires du post d’Étudiants en confinement : « Help ! Ils demandent une attestation d’isolement sauf que celle qu’on peut faire sur Ameli est réservée aux salariés. J’ai demandé à un médecin G (mon médecin traitant ne me répond plus depuis 1 semaine) qui m’a dit que ce n’était pas son rôle de faire ce genre de certificat. J’ai aussi appelé l’Assurance Maladie (1h46 d’attente, ça va) qui m’a répondu que la seule attestation possible est celle pour les salariés, j’en ai donc fait une. Mais je sens que la fac ne va pas l’accepter, auriez-vous une solution ? J’en ai marre de stresser entre 2 diarrhées. »

Par ailleurs, l’isolement n’étant pas obligatoire pour les cas contacts vaccinés, l’université pousse ainsi de nombreux cas contacts à se rendre aux partiels, quitte à ce qu’ils soient positifs et à ce qu’ils contaminent leurs camarades de classe. Plus encore, le mail précise que « tous les justificatifs seront contrôlés auprès de l’Assurance maladie qui délivre les attestations d’isolement », mettant ainsi le secret médical à la poubelle.

En réalité, l’université montre une fois de plus que sa priorité n’est clairement pas celle de protéger les étudiants, mais de rester encore et toujours plus dans la logique de sélection, quitte à mettre les étudiants en danger. Dans un contexte sanitaire aussi tendu qu’aujourd’hui, avec des étudiants sous pression des examens et vivant dans la crainte de se faire contaminer, il s’agit de dénoncer cette logique de sélection coûte que coûte et de revendiquer l’annulation des partiels et la validation de l’ensemble des étudiants pour éviter la création de nouveaux clusters tout en permettant à chacun de poursuivre ses études. Plus largement, il s’agit de revendiquer des moyens et des embauches massives dans l’enseignement supérieur à commencer par des tests, des masques FFP2 et du gel hydroalcoolique gratuits pour tous ceux qui fréquentent l’université. Ces moyens doivent être alliés avec la mise en place de protocoles sanitaires par le bas, par les étudiants en lien avec les travailleurs de l’université.

 
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