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2 de février de 2022 Twitter Faceboock

Gestion coloniale
Mesures d’interdiction de déplacement : le gouvernement décrète l’état d’urgence sanitaire en Kanaky
Irène Karalis

Ce mercredi, Gabriel Attal a déclaré la mise en place de l’état d’urgence sanitaire en Kanaky. Une mesure qui s’inscrit dans la continuité de la gestion coloniale de la crise par le gouvernement.

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Crédits photo : NICOLAS TUCAT / AFP

Ce mercredi, à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé la mise en place de l’état d’urgence sanitaire en Kanaky. « Sous l’effet du variant Omicron, la circulation de la Covid-19 connaît une augmentation considérable » sur ce territoire, a-t-il expliqué pour justifier la décision prise par le gouvernement. « La vague épidémique actuelle de Covid-19 constitue une catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population, justifiant que l’état d’urgence sanitaire y soit déclaré », a-t-il ajouté.

Effectivement, après avoir été relativement épargné par la crise sanitaire, l’archipel connaît depuis janvier une deuxième vague de contaminations due au variant Omicron. Au 1er février, le taux d’incidence sur la dernière semaine était de 1468 cas pour 100 000 habitants, soit une hausse de 40%. Si pour l’instant, ce regain de l’épidémie n’a pas encore provoqué de débordement des hôpitaux, ces derniers sont déjà sous tension, le nombre de personnes hospitalisées ayant augmenté, avec 26 personnes hospitalisées mardi. La couverture vaccinale étant également plus faible, les risques de développer des formes graves du Covid-19 sont également plus élevés.

C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé de décréter l’état d’urgence sanitaire en Kanaky. Une disposition qui « permettra au haut-commissaire de la République de prendre des mesures d’interdiction de déplacement hors du domicile », en plus de l’interdiction des rassemblements de plus de trente personnes. Une fois de plus, le gouvernement choisit la répression et les mesures restrictives pour gérer l’épidémie, à l’image des confinements successifs imposés à la population depuis le début de la crise.

En décembre, l’annonce de la mise en place de l’état d’urgence sanitaire en Martinique, à La Réunion ainsi que d’un couvre-feu à La Réunion témoignait déjà de cette gestion coloniale de la crise sanitaire par l’État français. Pourtant, dans le même temps, certaines régions tels que l’Île-de-France font état d’un taux d’incidence égal voire supérieur à celui de la Kanaky, avec un taux d’incidence de 2328 cas pour 100 000 habitants à Paris par exemple. Des chiffres qui montrent un décalage entre la gestion sanitaire dans les territoires colonisés et en métropole.

Cette répression des territoires colonisés par la France s’inscrit dans la droite lignée de la décision du gouvernement français, en décembre dernier, de refuser de reconnaître aux Kanaks le droit à l’autodétermination en passant le référendum en force malgré près de 57% d’abstention. Face à ce mépris colonial, il est impératif de défendre le droit à l’autodétermination de la population kanak ainsi que de toutes les populations opprimées par l’impérialisme français.

 
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