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2 de février de 2022 Twitter Faceboock

#AnasseKazib2022
Reconversion des parrainages : « tout est fait pour empêcher les petits candidats de se présenter »
Yann Causs

Depuis ce week-end, près de 200 bénévoles sont sur les routes de France pour assurer les premières reconversions des parrainages pour la candidature d’Anasse Kazib. Des militants témoignent des nombreuses difficultés auxquelles ils s’affrontent.

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Ce lundi 31 janvier, la période de transformations des « promesses » en « parrainages » s’est ouverte et a définitivement lancée la dernière ligne droite dans le recueil des 500 parrainages requis pour se présenter à l’élection présidentielle en avril. Mardi, le premier décompte officiel a été publié par le Conseil Constitutionnel révélant les 16 premiers candidats en liste, parmi lesquels figure Anasse Kazib. Chaque mardi et jeudi cette liste sera complétée jusqu’au 4 mars, date limite de la validation des parrainages.

Une première liste déjà révélatrice du fonctionnement anti-démocratique de la Vème République. Pour les partis bien installés, la démarche est une formalité : Macron comptabilise déjà 105 signatures (dont 40 parlementaires), Hildalgo en réunit 48, pendant que Pécresse et Roussel en rassemblent respectivement 34 et 30. Rappelons qu’en 2017 François Fillon et Benoît Hamon avaient réuni tous deux plusieurs milliers de parrainages, une dynamique qui semble appelée à se répéter en 2022 pour les grosses écuries.

Pour les petits candidats la situation est différente, la période de reconversion ressemble à un véritable parcours du combattant. Début janvier, Anasse Kazib soutenu par Révolution Permanente annonçait avoir recueilli plus de 200 promesses de parrainages grâce à un effort considérable d’environ 200 bénévoles étudiants, travailleurs, chômeurs ou retraités. Dans la course contre la montre qui s’est engagée, les premières semaines sont déterminantes comme l’explique Irène, étudiante à Saint-Denis en région parisienne et sur les routes du Jura depuis ce week-end pour la candidature du cheminot : « il y a un enjeu de reconvertir le plus vite possible les promesses pour montrer aux quelques 1.400 maires qui hésitent encore à nous parrainer que nous avons un projet sérieux. C’est pour cela que nous sommes partis dès ce week-end pour rencontrer les maires du Jura qui souhaitent nous parrainer pour assurer la reconversion avec eux, la moindre rature ou petite faute sur le formulaire invalide la signature. De plus les formulaires sont nominatifs, la moindre erreur qui invaliderait le formulaire entrainerait le rallongement des procédures, le marie devrait refaire la demande auprès de la préfecture. Concrétiser les parrainages avec les maires, les envoyer en recommandé au Conseil Constitutionnel est d’une grande importante afin que nous puissions suivre en temps réel l’évolution. Ce n’est pas pour nous une simple formalité, c’est toute une démarche qui demande beaucoup d’investissement. »

En effet, loin de bénéficier de la visibilité des médias la candidature d’Anasse Kazib est largement passée sous silence : pas de passage télé, pas de radio, de reportage ou même de présence dans les sondages. Une situation qui rend plus compliquée l’obtention des parrainages et surtout rend les promesses plus vulnérables à la pression que peuvent recevoir les maires. « J’ai rencontré ce week-end une des premières maires à nous avoir promis une signature dans le Jura qui avait accepté de nous parrainer et de nous accorder son soutien démocratique car notre investissement en tant que jeunes l’avait touchée », raconte Irène. « Elle a décidé de retirer sa promesse car elle a appris que les parrainages étaient publics, publiés par le Conseil Constitutionnel et qu’elle ne pouvait pas se permettre de parrainer un petit candidat ouvrier, issu de l’immigration et figure publique des derniers mouvements sociaux en France, au risque d’en sentir les conséquences au niveau des financements que reçoit sa commune. » Cet exemple n’est pas une exception, il y a deux semaines Anasse Kazib dévoilait une vidéo d’un maire annonçant retirer son parrainage pour les mêmes raisons. Ainsi chaque promesse n’est pas assurée et représente une véritable bataille pour la reconversion. Dans la Meuse, un maire nous confie que le syndicat des maires du département a envoyé un courrier à l’ensemble des élus afin de ne pas parrainer car ils sont rendus publics.

Dans le même sens, plusieurs militants témoignent de la saturation de certains maires de petites communes qui, suite aux nombreuses sollicitations auxquelles ils font face, décident de retirer leur signature. Au début de la période de reconversion ce phénomène ne fait que renforcer la difficulté d’obtenir des parrainages après plusieurs mois de recherche. « Aux pressions institutionnelles se rajoute l’agacement des maires saturés par les visites des équipes militantes des différents candidats. Beaucoup en ont marre, sont à cran et ne veulent plus entendre parler des parrainages », explique un militant sur les routes de Normandie. Dans cette phase finale, la concurrence dans la recherche des parrainages se fait d’autant plus sentir. « La sous médiatisation de notre campagne et de notre candidat amène des maires à être influencé par les tentatives des autres équipes de nous décrédibiliser et installe le doute chez les élus qui voulait nous parrainer. Aucune promesse n’est assurée », raconte un travailleur à la RATP.

Ainsi de multiples pressions s’accumulent sur les élus de la ruralité qui dénoncent régulièrement la déconnexion de leurs préoccupations et les trahisons des politiciens professionnels. Pour cause, la casse des services publics se fait aussi sentir pendant la phase des reconversions, en particulier au niveau de la poste. « Alors qu’ils devaient recevoir entre le 29 et le 31 janvier le formulaire pour la reconversion des signatures, beaucoup de mairies de campagne ne l’ont toujours pas reçu », explique Jahan responsable des parrainages d’Anasse Kazib en Nouvelle-Aquitaine. « La poste étant ce qu’elle est aujourd’hui avec de moins en moins des moyens à sa disposition n’a pas pu assurer la livraison à temps des formulaires dans certains cantons, c’est le cas dans les Landes, dans les Pyrénées Atlantique mais aussi dans le Jura par exemple. Au-delà des trajets pour rien et de la perte d’argent en carburant engendré, c’est embêtant car nous ne savons pas quand ils vont le recevoir… quand il n’est pas perdu ! ». Une difficulté qui peut apparaitre anodine, mais qui dans le cas de la candidature du cheminot, peu médiatisée, est un nouveau frein dans le suivi important de l’évolution des parrainages.

À ces difficultés, s’ajoutent des complications conjoncturelles. D’une part la crise sanitaire entraine l’annulation de tournées mais aussi de rendez-vous avec des mairies pour cause de contamination. En ce moment même, plusieurs maires ayant promis leur parrainage à Anasse Kazib sont hospitalisés, dont un malheureusement en réanimation.

Tout un ensemble d’obstacles loin d’être partagé par l’ensemble des organisations en lice pour la présidentielle : « d’un côté c’est le parcours du combattant pour les petits candidats entre les pressions sur les maires mais aussi les difficultés financières - en quatre jours les frais peuvent dépasser les 300€ en essence et péages -, de l’autre côté des personnes comme Macron, qui ne s’est même pas déclaré candidat, récoltent des milliers de signatures », dénonce Irène. « Les 500 parrainages sont un processus anti-démocratique qui vise à empêcher les petits candidats de se présenter. »

Pourtant, malgré ces difficultés, il est possible d’aller jusqu’au bout. Alors que nous comptons 250 promesses de parrainage, avec une politique offensive la possibilité de connaître une croissance rapide jusqu’aux 500 n’est pas exclue. La mobilisation autour de la candidature Anasse est dès à présent importante, près de 200 bénévoles sont sur les routes afin de faire convaincre les quelque 1.480 maires hésitants d’accorder leur signature au cheminot. « La clé est dans la démultiplication du nombre de tournées, si les nombreux soutiens se mobilisent il est possible d’atteindre les 500 et d’imposer la candidature historique d’Anasse Kazib à l’élection présidentielle », synthétise Léo, responsable national des parrainages.

Comme l’explique en pleine tournée Anasse Kazib lui-même : « nous sommes à portée de main des 500 parrainages, ce serait historique, imaginez un ouvrier issu de l’immigration candidat dans un pays comme la France. Porter la question de l’augmentation des salaires, du partage du temps de travail, de la retraite à 55 ans pour les métiers pénibles, du service public, des transports gratuits et de la question écologique. On voit à quel point ils essayent d’étouffer, de décrédibiliser ma candidature alors que nous sommes largement dans la course et pas si loin de candidats comme Zemmour ou Mélenchon. »

Pour nous aider à imposer une candidature au visage de notre camp et de nos luttes, rejoignez la campagne d’Anasse Kazib en vous inscrivant sur http://www.anassekazib2022.fr/ pour faire un don, prêter une voiture, participer à une tournée ou contacter votre maire. Avec vous tout est possible !

 
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