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La Izquierda Diario
19 de janvier de 2016 Twitter Faceboock

Les vérités sur la politique extérieure française que Valls a dû avouer
Attentats. L’humoriste Jérémy Ferrari clashe le Premier ministre en live
Philippe Alcoy

« Vous avez dit qu’on était en guerre. Non, non. Vous êtes en guerre. Votre gouvernement est en guerre. Nous, on n’est pas en guerre. Nous on se fait tirer dessus quand on va voir des concerts ». Voilà la réplique de l’humoriste Jérémy Ferrari à Manuel Valls lors de l‘émission « On n’est pas couché » sur France 2 samedi dernier. En juste quelques minutes, Ferrari a dit quelques vérités au Premier ministre sur la politique de son gouvernement suite aux attentats et sa tentative de récupération politique ainsi que sur la politique internationale néfaste de la France, notamment en Afrique et au Moyen-Orient.

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Des millions de personnes auraient rêvé de dire ces quelques mots au Premier ministre ou au président Hollande et de démasquer leur hypocrisie. « Moi ce que je vois simplement, c’est que vous êtes venu nous parler de deux choses ce soir après les événements : un livre sur vos plus beaux discours après les morts, c’est formidable, on trouve ça génial, ça va nous aider ; et la deuxième chose, c’est une loi qui ne concerne personne [déchéance de la nationalité] (…) des 4 terroristes, il n’y en a qu’un qui est concerné  », il a continué.

Ferrari s’est aussi attaqué à l’hypocrisie du « défilé des dictateurs » le 11 janvier 2015 suite aux attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher : « Comment vous expliquez qu’Ali Bongo [président du Gabon, fils de l’ancien dictateur Omar Bongo] se retrouve au [premier rang] d’une marche pour la liberté d’expression ?  ». Embarrassé, Valls a essayé de répondre tant bien que mal en donnant des exemples, plus que douteux, d’autres chefs d’État « démocratiques » : «  Dans cette manifestation, celle du 11 janvier, il y avait des chefs d’État et de gouvernement ; vous retenez Ali Bongo, moi je retiens, et le président de l’Autorité Palestinienne, et le Premier ministre israélien, et surtout un autre africain, élu lui, Ibrahim Boubacar Keita… », « Ah parce qu’il n’est pas élu Ali Bongo finalement ?  » demande l’humoriste ; «  Non… Pas comme on l’entend  ». Et le piège s’est refermé sur le Premier ministre.

Cette affirmation, reconnaissant que le président gabonais, ami très proche de l’impérialisme français, est arrivé au pouvoir de façon irrégulière, a provoqué la réaction du gouvernement du Gabon. Son ambassadeur en France a été immédiatement rappelé pour protester contre ces déclarations du premier ministre français. Il faut savoir qu’en 2016, il y aura de nouvelles élections présidentielles dans le pays africain et que Valls lui-même devrait se rendre dans le pays pour un autre de ses « voyages d’affaires ».

Mais le Premier ministre ne s’est pas arrêté là, il a voulu ajouter un peu de cynisme à ses déclarations et a fini par reconnaître d’autres agissements courants de l’impérialisme français. Ainsi : « Des soldats [français] se sont faits trouer pour aller soutenir un pays où il n’y a pas un seul intérêt économique (…) pour libérer ce pays qui allait être sous l’emprise du terrorisme… ». A cela, Ferrari a répondu en demandant «  Quand on attaque le Mali, il n’y a pas de pays derrière qui ont des intérêts par contre ? ». « Si  », rétorque Valls, «  il y en a un notamment, le Niger (…) et il y a un intérêt fondamental, l’uranium pour nos industries, pour le nucléaire… Mais il n’y a aucune honte à le dire…  ».

Et voilà qu’en voulant vendre la « plus démocratique et noble » des guerres, Valls n’a fait que s’embourber davantage ! Ce n’est un secret pour personne que la France intervient au Mali pour des intérêts économiques (directs ou indirects), géopolitiques et militaires. Or, de l’entendre aussi sincèrement de la part d’un représentant de cette caste politique parasitaire, prête à tout pour garantir les profits des multinationales hexagonales, c’est très rare.

Quant à Jérémy Ferrari, des millions de personnes en France le remercient sans aucun doute aujourd’hui car il a pu dire au moins partiellement quelques vérités à ce premier ministre arrogant qu’est Manuel Valls. Son interpellation aura contribué, au moins un peu, à démasquer ce gouvernement répressif et à la botte du patronat.

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