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4 de mars de 2022 Twitter Faceboock

2022
"Il faudra travailler plus" : Macron, candidat "chef de guerre" sociale
Nathan Deas

Dans une lettre aux Français, transmise jeudi soir à la presse régionale, Emmanuel Macron a rompu un secret de polichinelle. Le chef de l’Etat, qui veut surfer sur la guerre en Ukraine pour se poser en « chef de guerre », sera bien candidat à sa réélection. Et nous promet déjà des attaques anti-sociales.

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La seule incertitude véritablement maintenue résidait dans la forme que prendrait l’« annonce ». Il y a quelques semaines encore, on promettait dans l’entourage du candidat un meeting en grande pompe à Marseille. Quelques jours plus tard, les ambitions ont été sérieusement revues à la baisse. Puisque c’est par un court texte transmis à la presse régionale peu avant 20h- car il ne faut pas négliger la grand-messe du journal télévisé du soir – que le locataire de l’Elysée a officialisé son ambition de briguer un second mandat.

A un mois du premier tour, le président entend surfer sur la terrible invasion de l’Ukraine pour se poser en « chef de guerre » au-dessus de la mêlée, quelques mois seulement après avoir abandonné le costume de chef « épidémiologiste ». Sur le fond, Emmanuel Macron promet une continuité nouvelle et à l’instar de ces prédécesseurs ne dit rien d’autre que « j’ai changé », promettant de faire du neuf avec du vieux, quelque peu raccommodé et retapé.

Se félicitant des réformes menées malgré les « accumulations de crise », le chef d’Etat concède ne pas "avoir tout réussi ». « Il est des choses qu’avec l’expérience je ferais sans doute différemment » écrit-il. Mais ajoute d’emblée, écourtant une auto-critique à peine consommée, « les crises que nous traversons depuis deux ans montrent que c’est bien ce chemin qui doit être poursuivi ».

Un chemin pavé de mauvaises intentions. Pas vraiment une surprise là non plus. Dans la deuxième partie de sa lettre, Emmanuel Macron liste les axes forts de son programme à venir qu’il promet de détailler sous peu. « Il nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production » explique-t-il. Et de poursuive sur la réforme des retraites qu’il souhaite faire passer au pas de charge. « C’est à la condition de cette reconquête productive par le travail que nous pourrons préserver et même améliorer ce modèle social auquel nous tenons tant et qui a fait ses preuves. ».

Dans une logique de « devoirs » offrant des « droits », expliquant vouloir mettre l’accent sur « méritocratie républicaine », Macron reprend une nouvelle fois à son compte le vocable de la droite conservatrice dure et un triptyque « travail, mérite et responsabilité ». L’évocation d’un principe de solidarité et des services publics vient contrebalancer l’ensemble pour ménager une jambe « gauche » de plus en plus vacillante. Macron nous dit vouloir investir en faveur de l’école et de la santé, du « grand âge » et du « handicap » mais cache mal un appel à retourner au « travail » et à privilégier les profits qui préfigure de nouvelles attaques contre les travailleurs, les chômeurs et les retraités.

Cette candidature officielle, est venue confirmer ce que nous savions tous officieusement. Après 2022 comme avant, Macron promet une offensive de grande ampleur contre notre camp social dans la continuité de son premier quinquennat.Un quinquennat marqué cependant par des explosions importantes de lutte de classe qui, quelle que soit l’issue de la présidentielle, joueront à nouveau une partition centrale dans les années à venir.

 
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