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6 de mars de 2022 Twitter Faceboock

Du Pain et des Roses
Initialement interdite, la réunion publique de Sasha Yaropolskaya réuni 170 étudiants à Science Po Bordeaux
Révolution Permanente Bordeaux

Initialement interdite par la direction de science po Bordeaux, la réunion publique avec Sasha Yaropolskaya, militante transféministe et cofondatrice de XY Media, la rencontre a pu se tenir et a rencontré un franc succès : 170 personnes ont répondu à l’appel.

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Une victoire importante malgré l’interdiction par la présidence

Dans un premier temps interdite par la direction de Sciences Po, la réunion publique de Sasha Yaropolskaya a finalement pu se tenir ce mercredi 2 mars à Bordeaux. Le moindre que l’on puisse dire, c’est que malgré les bâtons dans les roues de l’administration qui n’a donné son aval que 24h avant le début de la conférence, la militante transféministe à reçu un franc succès dans l’IEP bordelais : ce ne sont pas moins de 170 personnes qui se sont déplacées afin de l’écouter et l’applaudir chaleureusement.

"C’est assez paradoxal et hallucinant, ça me cesse de me choquer... pourtant il en faut beaucoup pour me choquer car je suis Russe", ironise au début de sa prise de parole la militante. "La politique en France c’est injuste, c’est facile quand tu es blanc ou bourgeois puisque la parole vous est accordée facilement, par contre si vous avez un discours antiraciste, féministe, on vous invisibilise."

Un franc succès qui confirme la politisation de secteurs importants de la jeunesse autour des questions LGBTI, et le besoin de trouver une réponse politique radicale pour la lutte contre les oppressions. Particulièrement à Bordeaux, après la mobilisation autour du #SciencesPorc l’année dernière, le succès du meeting d’Anasse Kazib en novembre dernier qui avait réuni 400 personnes dans l’IEP, mais aussi le blocage par 120 étudiants de la conférence de Jordan Bardella, la tenue de la conférence de Sasha Yaropolskaya marque un nouveau moment fort.

Organisée par les associations In.différences et Sexprimons-nous en partenariat avec le collectif Du Pain et des Roses, cette réunion publique accueillait également à la tribune Marie Laure Charchar ouvrière à la blanchisserie du CHU de Bordeaux, secrétaire générale de CGT blanchisserie et mère de deux enfants.

Ukraine, précarité, climat réactionnaire : une riche conférence autour de la lutte LGBTI

Les deux militantes ont toutes deux commencé par discuter de la grave situation en Ukraine bouleversée par l’offensive de Poutine suite à plusieurs mois d’escalade militaire avec l’OTAN. Marie-Laure exprime : « Nous devons nous opposer à la guerre, les troupes militaires russes doivent se retirer immédiatement de l’Ukraine, les bases militaires de l’OTAN d’Europe de l’Est doivent être immédiatement démantelées, non aux sanctions qui vont appauvrir des millions de personnes. » Une transition nécessaire permettant à Sasha Yaropolskaya, réfugiée politique russe, de faire l’état des lieux de la situation du peuple ukrainien et russe, en proie à l’escalade militaire qui ne cesse de croître, mais aussi la peur d’être enrôlé dans l’armée à cause du service militaire obligatoire : "Il y a le service militaire obligatoire qui est de un an, pour les personnes trans qui viennent changer d’état civil [...] dans le contexte actuel, où on envoie des gosses de 18 ans sur le front pour faire la guerre, et parfois leurs mères ne savent même pas [...], l’angoisse dans laquelle vit la population russe, et notamment les personnes trans, d’être mobilisés dans une armée, mais même des hommes hétéro ou cis, [...] ils subissent des violences de l’armée".

Pour Marie-Laure le 8 mars doit être l’occasion de mettre en lumière les secteurs du monde du travail qui subissent l’austérité, les femmes en particulier : « Aujourd’hui, les femmes occupent notamment les postes les plus précaires dans les secteurs qu’on appelle 1ère et 2ème ligne. C’est le cas de la santé et l’hôpital public, mais plus largement dans les secteurs de la grande distribution, le ménage, ... Ce sont les femmes qui sont le plus touchées par toutes les réformes d’austérité, cumulant souvent des emplois à temps partiels, aux écarts de salaires, et qui touchent souvent bien moins la pension de retraite, et d’autant plus avec la réforme promise par Macron. »

Sasha est revenu sur les conditions de vie des personnes LGBTQI, et plus en général des femmes, majoritairement précaires, toujours plus vulnérables face aux politiques d’austérité par les gouvernements successifs. Elle raconte notamment les vagues de suicides et l’impuissance face à ce phénomène : "des gens de notre âge se suicident, la raison principale c’est leur marginalisation de la société".

Ça a été l’occasion pour Sasha Yaropolskaya de rappeler et réaffirmer avec forces la nécessité de l’accueil inconditionnel de tous les migrants, sans exception, bien loin des surenchères réactionnaires dans le contexte de l’élection présidentielle.

Si la réunion publique s’est terminée par un échange avec le public, l’objectif donné par les intervenantes était celui de rappeler le rôle de franges des secteurs les plus précaires des travailleurs de 1ère et 2ème ligne qui se sont mobilisés, mais aussi de la jeunesse qui a joué un rôle de premier plan dans les dernières mobilisations, contre le racisme d’état, les violences policières, les violences sexistes et sexuelles ou pour l’avenir pour le climat.

A quelques jours du 8 mars," la nécessité de s’organiser"

En guise de conclusion, la cofondatrice de XY média interpelle la salle et affirme l’importance de s’organiser politiquement afin de répondre au contexte réactionnaire actuel. Au cours des échanges, l’importance de la jonction du mouvement LGBTI avec la classe ouvrière, les classes populaires et tous les autres mouvements de lutte contre les oppressions, en particulier le mouvement anti-raciste, a été mis en lumière.

Et alors que le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, arrive à grand pas, cette réunion publique a aussi été l’occasion d’y discuter son contenu. L’occasion pour le collectif Du Pain et des Roses d’avancer sa position d’un féminisme lutte de classe, anti-impérialiste et internationaliste, à rebours de celui de Schiappa et son gouvernement.

C’est dans cette optique que le 8 mars prochain, du Pain et des Roses Bordeaux organise un cortège afin de porter ces positions ainsi que d’exprimer dans la rue la nécessité de la formation d’un bloc de résistance pour l’avenir.

 
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