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7 de mars de 2022 Twitter Faceboock

International
Guerre en Ukraine. Premières frictions dans l’unité transatlantique
Juan Chingo

L’Allemagne s’oppose à la demande américaine d’interdire les importations de pétrole russe. Une expression des contradictions potentielles de l’unité transatlantique.

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Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est opposé ce lundi aux appels à l’interdiction des importations de pétrole et de gaz russe dans le cadre des sanctions occidentales contre Moscou, suite à son invasion de l’Ukraine. Dans une déclaration, M. Scholz a prévenu qu’une telle décision pourrait mettre en péril la sécurité énergétique de l’Europe, et que les importations d’énergie en provenance de Russie sont actuellement essentielles à la vie quotidienne des citoyens.

M. Scholz a déclaré : « L’Europe a délibérément exempté les approvisionnements énergétiques de la Russie de sanctions. L’approvisionnement énergétique de l’Europe pour le chauffage, la mobilité, l’approvisionnement en électricité et l’industrie ne peut être garanti d’aucune autre manière pour le moment. Il est donc d’une importance essentielle pour la fourniture des services publics et la vie quotidienne de nos citoyens », rapporte The Guardian.

Les remarques de M. Scholz interviennent un jour après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken ait déclaré que les États-Unis étaient en pourparlers avec leurs alliés européens pour interdire les importations de pétrole russe afin d’intensifier la pression sur Moscou pour qu’elle mette fin à son invasion de l’Ukraine.

Par la suite, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte ont également signalé leur opposition à de telles mesures. Lors d’un point de presse à Downing Street, à Londres, M. Johnson a déclaré qu’il n’était pas possible d’interrompre purement et simplement les importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie du jour au lendemain, ce qui va dans le sens des déclarations du chancelier allemand Olaf Scholz. » Alors que les pays cherchent à s’affranchir de la dépendance énergétique russe, M. Rutte a déclaré qu’il y aurait une « réalité douloureuse et que les sanctions ne devaient pas créer de « risques ingérables » pour les approvisionnements énergétiques européens, tout en soulignant qu’à terme l’Europe devait réduire sa dépendance vis-à-vis de l’énergie russe.

Suite à ces démentis et après avoir augmenté de 18% la nuit dernière à 139 dollars le baril, le Brent est retombé à 123 dollars. Pour autant, il était encore en hausse de 4% ce lundi, ce qui signifie que les pressions inflationnistes restent intenses. Comme je l’expliquais dans « Allemagne : entre le tournant militariste et la nécessité de préserver la paix sociale », si les tensions de la guerre et les risques d’escalade se reflètent dans la tendance à la hausse des prix, la réalité est que, sans le soutien de l’Allemagne, une interdiction par l’UE des importations de pétrole russe semble très improbable, tandis qu’un changement des sources d’approvisionnement en énergie dans l’UE semble difficile et prendra, au mieux, des années.

Toute tentative de la part des États-Unis - moins exposés aux conséquences des sanctions que les pays européens – de pousser plus loin sa proposition pourrait briser l’unité retrouvée des partenaires de l’OTAN.

 
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