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La Izquierda Diario
20 de avril de 2022 Twitter Faceboock

Ennemie des travailleurs
Augmentation des salaires : pourquoi la mesure de Le Pen est une arnaque pro-patronale
Théo Agapé

Même si la finaliste d’extrême droite à la présidentielle cherche à se positionner par un discours populiste et une image dans les médias plus « présidentiable » comme étant la candidate du « pouvoir d’achat » proche des travailleurs, ses propositions pour augmenter les salaires, en plus d’être minimales, sont en réalité bel et bien au service du patronat.

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« Il est temps que le travail paie », ne cesse de réitérer la candidate à l’élection présidentielle depuis le début de sa campagne. Cette rhétorique populiste et électoraliste vise à draguer à la fois sur sa gauche pour tenter d’attirer une partie de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon qui proposait une augmentation du SMIC de 200€ net, mais également sur sa droite avec une phraséologie qui rappelle le « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy.

Celle qui s’opposait à une augmentation des salaires en septembre 2021, expliquant qu’« Augmenter les salaires, c’est faire peser une charge sur des entreprises qui sont dans de grandes difficultés économiques », semble avoir trouvé en deux mois la solution pour ne pas faire payer les entreprises tout en s’adressant à son électorat populaire. « Dès 2022, et pendant cinq ans, dans le cadre d’un contrat d’entreprise, pour toute hausse de salaire de 10% accordée à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le SMIC, les entreprises seront exonérées de cotisations patronales sur cette augmentation », écrit Marine Le Pen dans une tribune publiée dans Les Echos en novembre dernier.

Cette proposition hypocrite s’appuie sur le bon vouloir des patrons pour augmenter les salaires de leurs employés : difficile à croire dans un contexte où de nombreuses grèves inédites ont éclaté ces derniers mois, face aux miettes proposées par les directions autour des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) comme chez Leroy Merlin, Décathlon, Séphora… alors même que ces groupes annonçaient des profits historiques de plusieurs milliards d’euros ! Ces profits records, Marine Le Pen n’entend pas sûrement pas les toucher avec cette proposition.

De plus, même en envisageant une augmentation de 10%, cette mesure apparaît bien plus qu’insuffisante dans un contexte où le taux d’inflation ne cesse d’augmenter : « selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 4,5 % en mars 2022, après +3,6 % le mois précédent », expliquait l’INSEE dans son dernier rapport. Une tendance qui devrait continuer de s’accentuer avec la guerre en Ukraine qui intervient après plus de deux ans de crise sanitaire ayant mis à mal toute l’économie mondiale. Les 10% annoncés paraissent donc bien dérisoires…

Enfin, en proposant aux entreprises de ne pas payer de cotisations patronales sous condition d’augmenter les salaires de 10% de leurs employés, Marine Le Pen s’engage de fait, à ce que l’État prenne en charge indirectement l’augmentation des salaires, et, par effet de vases communicants, de réduire les recettes de l’État et donc ses potentiels investissements, notamment dans les services publics déjà bien à la peine : dans tous les cas, c’est en réalité l’ensemble des travailleurs qui vont, une fois de plus, payer la facture.

Une telle mesure n’a rien d’étonnant pour celle qui en février dernier rétropédalait sur la retraite à 60 ans pour rassurer les patrons. En plus de n’avoir rien à nous mettre sous la dent concernant l’augmentation des salaires, l’unique proposition de Marine Le Pen concernant les salaires n’est qu’une réponse de plus aux exigences du patronat, qu’elle entend bien servir pendant son éventuel quinquennat. En dépit de sa volonté d’apparaître sous un vernis « plus social », la candidate du Rassemblement National défend un programme néolibéral et raciste dont les travailleurs seront les premières victimes. Des idées nauséabondes pour notre classe qu’il faut continuer à combattre en s’organisant dès à présent, dans la rue, dans nos lieux de travail et d’étude pour imposer par en bas une riposte populaire qui défende réellement les intérêts des travailleurs.

 
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