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La Izquierda Diario
20 de avril de 2022 Twitter Faceboock

Catastrophe économique et écologique !
Entreprise criminelle : Engie rejette sciemment 2,5 millions de m3 de gaz dans l’air par an
Lisa Mage

Une enquête de RMC dévoile la pratique scandaleuse d’ENGIE, qui alors que les prix de l’énergie explosent, gaspille volontairement plus de 2 millions de mètres cubes de méthane chaque année dans l’atmosphère. Un scandale économique qui se couple aux effets dévastateurs pour l’environnement de cette pratique.

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Crédits photo : Capture d’écran BFMTV

C’est presque passé inaperçu. Mercredi 9 mars dernier, dans l’émission Apolline Matin, la journaliste Marie Dupin révèle une vidéo scandaleuse où l’on peut voir une « mise à l‘évent », opérée dans l’un des dix sites français de Storengy. On y voit un gigantesque panache de gaz lâché volontairement dans l’atmosphère avec un bruit assourdissant. Une pratique, extrêmement polluante, qui rejetterait environ 2 500 000 mètres cubes de méthane dans l’atmosphère chaque année.

Cette révélation est un double scandale dans la période actuelle. D’une part alors que le prix du gaz flambe sur fond de la guerre en Ukraine et la baisse des salaires ; pendant ce temps, la directrice générale de GRDF, Laurence Poirier-Dietz, invitait la population à baisser le chauffage pour l’hiver 2022-2023 en raison de potentielles coupures d’approvisionnement en gaz russe ; Bruno Le Maire, lui, appelait la population à faire « des efforts » et qui refusait d’envisager un « quoi qu’il en coûte » face à l’augmentation des prix, cette vidéo révèle toute l’indécence de ces propos alors que la précarité énergétique explose.

Comme l’explique Thierry, ancien salarié ENGIE à la retraite : « On rejette des milliers et des milliers de mètres cubes de gaz alors que ce n’est pas nécessaire (…) parfois, on peut perdre jusqu’à la consommation d’énergie d’un village entier en hiver ». Au contraire de ce qu’affirme ENGIE en réponse à ce documentaire en affirmant qu’il n’est pas possible d’éviter cette procédure, l’ancien salarié va plus loin : « On pourrait récupérer au moins deux tiers du méthane et le rejeter dans le réseau, mais, pour gagner du temps et donc faire des économies, on le rejette dans l’atmosphère ». Ainsi, alors que la majorité de la population paye les conséquences de la spéculation et l’inflation exorbitante qui s’en suit, cette pratique montre toute l’irrationalité de la logique capitaliste cherchant le chemin le plus court à l’accumulation des profits d’une minorité, et ce au profit des besoins de la population.

Si officiellement cette méthode est utilisée pour enlever les impuretés du gaz et nettoyer les installations, elle sert donc en réalité à gagner du temps et de l’argent dans l’entretien des cuves. Dans le même temps, ce gaz cause une pollution atmosphérique trente fois plus importante que le CO2, c’est l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre de 50 000 voitures. Alors que Marie Dupin précise qu’« ici on ne parle que d’une filiale d’ENGIE, (…) cette pratique est très répandue », la quantité de méthane rejetée dans l’atmosphère est donc, sans aucun doute, bien supérieure aux chiffres annoncés par l’enquête. De fait, les salariés et ex salariés parlent d’une « pratique courante » qui sert souvent, seulement à gagner du temps dans un souci de faire toujours plus de profit, alors que le gaz pourrait être réutilisé. Pourtant, d’autres solutions existent et sont techniquement possibles, dont la récupération du méthane et son rejet dans le réseau de gaz. Cette méthode diminuerait fortement le rejet de méthane, cependant, comme l’explique Thierry, la « mise à l’évent » et bien plus rapide et donc plus rentable, une énième démonstration de la responsabilité des capitalistes dans le dérèglement climatique. Pourtant, le dernier rapport du Giec précise que le méthane est la deuxième cause de réchauffement climatique. Il représente 20 à 30 % du réchauffement global.

Thomas Lauvaux, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, invité sur le plateau d’Apolline Matin le 9 mars, dénonce la responsabilité des grandes entreprises dans cette pollution sans précédent : « On n’est pas du tout dans de l’accidentel. On parle de milliards de dollars qui sont perdus chaque année, à la fois parce qu’on perd le gaz, mais aussi parce que le coût en matière de changement climatique engendré est sans précédent ».

Tout cela révèle l’hypocrisie du gouvernement qui entend faire payer la crise économique et l’inflation aux travailleurs, tout en laissant les grands patrons détruire la planète. Ces révélations mettent en évidence une situation où les moyens de production sont aux mains d’une minorité dont le seul but est l’accumulation de profits, et ce, sans aucune considération pour la planète. Que ce soit pour faire face à la crise économique et écologique, il est urgent de reprendre le contrôle des industries dans l’intérêt de la majorité de la population en nationalisant sans indemnité et sous contrôle ouvrier les grandes industries de l’énergie !

 
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