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25 de avril de 2022 Twitter Faceboock

Pas une de plus
Impunité : deux policiers acquittés en appel après le viol d’une touriste canadienne
Phil Adrian

La justice acquitte, une fois de plus, deux policiers dans l’affaire du viol du 36 quai des Orfèvres datant de 2014. La décision prise par la Cour d’Assise, applaudie par les proches des policiers, est une énième preuve de l’impunité dont bénéficie la police dans la cadre des violences sexistes et sexuelles.

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Alors qu’ils avaient été jugés coupables et condamnés à 7 ans de prison en première instance en 2019, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été acquitté vendredi, et déclaré innocents du viol en groupe de la canadienne Emily Spanton.

Pour rappel des événements, le soir du 22 avril 2014, la touriste canadienne explique dans un témoignage s’être faite aborder dans un pub par plusieurs policiers de la Brigade de Recherche et Intervention (BRI). Ils lui auraient proposé de lui faire découvrir les locaux de la direction régionale de la Police Judiciaire, ce qu’elle aurait accepté après de nombreux verres. Elle en ressortira en état de choc, dénonçant et accusant plusieurs de ses agresseurs pour « viol en réunion ».

Depuis, les deux agresseurs accusés n’ont pas cessé de nier les faits, alors même que des relevés d’ADN confirment leurs rapports sexuels avec la touriste. De plus, les messages échangés entre les policiers montrent également que les actes perpétrés n’apparaissent en rien comme consentis, appelant d’autres collègues à rejoindre « une touseuse [partouzeuse] ».

Comme toujours quand il s’agit d’affaire de viol, et particulièrement quand des policiers sont en question, la santé mentale de la plaignante est toujours mise sur la table. L’acquittement des deux policiers initialement condamnés s’est fait en appel sur la base d’un diagnostic de la plaignante, E.Spanton, comme « borderline », ou « d’humeur changeante ». Une défense qu’a aussi utilisé l’avocate de Antoine Quirin, Me Anne-Laure Compoint, qui profite sans gène de la condition mentale de la victime : « elle était une femme malade, en dépression, qui prenait des médicaments tous les jours ».

Une défense honteuse lorsque l’on sait les stigmates et l’angoisse que subissent les victimes de viol au moment du dépôt de plainte ou lors des démarches qui suivent. Le traumatisme s’accompagne de la charge mentale de voir sa parole remise en doute, et de devoir affronter ses agresseurs sur le terrain judiciaire.

A la fin des trois semaines de jugement, les deux policiers ont été applaudis par leurs proches et collègues, tandis que Emily Spanton sortait du tribunal en larmes. Comment être surpris du faible nombre de plaintes pour violences sexistes et sexuelles quand on voit l’impunité dont bénéficient les violeurs dans les tribunaux, en particulier quand ils sont policiers ? Ainsi, cette affaire apparaît comme un témoignage glaçant qui prouve une fois de plus que les institutions de l’Etat organisent, reproduisent et légitiment toutes les violences faites aux femmes.

 
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