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La Izquierda Diario
2 de mai de 2022 Twitter Faceboock

La police tue !
Meurtre policier : le syndicat Alliance mobilisé pour défendre l’impunité des forces de répression
Phil Adrian

Suite à la mise en examen d’un policier pour "homicide volontaire" après la mort de deux jeunes hommes à Paris le soir du second tour, des manifestations de soutien ont été appelées partout en France par le syndicat d’extrême-droite Alliance. Ces derniers revendiquent toujours plus de défense et d’impunité pour les crimes commis pendant le service, avançant la « présomption de légitime défense ».

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Le soir du second tour a été marqué par la mort de deux personnes sur le Pont-Neuf à Paris. Un peu avant minuit, la police a ouvert le feu avec un fusil d’assaut sur un véhicule en plein centre de Paris, laissant deux jeunes hommes noirs de 25 et 31 ans pour morts et faisant un blessé grave. La mise en examen du tireur le 27 avril pour "homicide volontaire" a provoqué une l’indignation du syndicat de police Alliance, connu pour sa proximité avec l’extrême droite. Dès le 29 avril, le syndicat Alliance a appelé à se rassembler partout en France pour protester contre cette mise en examen, et revendiquer une « présomption de légitime défense », en somme un droit de tuer dans l’exercice de leurs fonctions.

À Paris, un rassemblement important a été organisé sur la place Saint-Michel, à quelques centaines de mètres de l’emplacement de l’homicide. Selon les intervenants, le rôle de la police et son exercice de « protection » justifie l’utilisation d’armes létales. Pour Patrice Ribeiro, membre du syndicat Alliance, « ce policier n’a fait que son travail », en abattant ces deux personnes, prouvant combien l’impunité est normalisée.

Ces rassemblements s’inscrivent dans un contexte lourd, au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron qui a promis de doubler les effectifs policiers sur le terrain, et d’allouer toujours plus de moyens aux forces de répression. Mais l’institution policière en demande toujours plus, en revendiquant que ses droits à la violence soient sans conséquence judiciaire. Pour Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance : « En cas d’usage de l’arme face à une atteinte de l’intégrité physique d’un policier, la loi doit le protéger sans équivoque, et la légitime défense, reconnue ».

Seulement, de nombreux crimes ont été commis par la police et laissé impuni sans même que cette reconnaissance d’une « présomption de légitime défense » soit formellement acceptée. C’est le cas de Jean Paul, tué par la police le samedi 26 mars suite au tir d’un policier à Aulnay-sous-Bois et de bien d’autres cas emblématique comme celui de Zineb Redouane ou encore le cas d’ Adama Traoré, pour lequel les trois gendarmes mis en cause dans sa mort ont été décorés en 2019.

 
Des rassemblements qui interviennent quelques mois avant les élections professionnelles de la fonction publique, pendant laquelle les policiers seront amenés à élire leurs représentants syndicaux. Ainsi, chaque occasion de se rendre visible et radical doit être prise pour les syndicats qui cherchent à asseoir leur domination au sein des institutions. Dans ce sens, des messages vocaux de cadres d’Alliance ont fuité et montrent que ces rassemblements sont surtout pensés dans une démarche politique. La victimisation tenu par le syndicat dans les prises de parole publiques est vite rattrapée par la violence avec laquelle ces policiers instrumentalisent l’affaire actuelle.

Dans le même temps, une contre-manifestation était organisée en réponse à celle des policiers pour dénoncer l’impunité dont bénéficie l’institution policière, et rappeler les difficultés auxquelles font face les familles des victimes des meurtres policiers pour obtenir justice et vérité. Le rassemblement a été immédiatement réprimé, avec des interpellations musclées et une pluie de contraventions pour participation à une manifestation non déclarée.

Amal Bentounsi, figure de la lutte contre les violences policières, a notamment été interpellée avec deux autres manifestants.

Encore une fois, la police ne manque pas une occasion de nous rappeler les passe-droits dont elle bénéficie, et la violence avec laquelle elle défend son discours contre ceux qui en sont victimes. Il n’y a bien sûr rien à attendre du gouvernement ou des institutions pour aller dans le sens des victimes des violences policières. En tant que bras armé de la classe dominante, la police s’assure toute la protection qu’elle souhaite pour ne jamais subir les conséquences de ses actes. Il est donc urgent de se mobiliser aux cotés des familles des victimes pour dénoncer l’impunité des forces de l’ordre, et se battre pour exiger la justice et la vérité pour toutes les victimes de violences policières.

 
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