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6 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Législatives
NUPES : EELV investit et recycle Cédric Villani, ancien espoir de LREM
Matthias Lecourbe

Dans sa récente carrière politique, le mathématicien Cédric Villani a déjà soutenu Hidalgo, puis Emmanuel Macron en 2017 avec qui il est, élu député sous l’étiquette LREM. Le voici à présent investi par EELV pour représenter la NUPES dans une circonscription de l’Essonne.

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Crédit photo : afp.com/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

Les premières candidatures aux législatives de la NUPES, alliance électorale conclue principalement entre LFI, EELV, le PS et le PCF, viennent d’être annoncées. Sans surprise, on assiste déjà à un recyclage de certains profils très droitiers parmi lesquels on peut citer celle de Jérôme Lambert, membre du Parti socialiste qui avait soutenu la manif pour tous, celle d’Aurélien Taché, ancien député LREM, ou encore celle de Cédric Villani.

Ce dernier est mathématicien et directeur de l’institut Henri-Pointcaré, prestigieux institut de recherche en mathématiques du Vème arrondissement. Villani a fait ses débuts en politique en 2014, président alors le comité de soutien à la candidature d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Il avait ensuite affiché son soutien à Emmanuel Macron pendant les élections présidentielles de 2017 et avait par la suite était investi par LREM dans la 5ème circonscription de l’Essonne où il se représente aujourd’hui, cette fois-ci investi par EELV.

Il est devenu en tant que parlementaire président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques et a eu l’occasion d’émettre publiquement diverses opinions sur le système éducatif français. Commentant les résultats d’une enquête PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves) évaluant le niveau catastrophique des élèves français en mathématiques, il avait expliqué que ce faible niveau était dû à… l’immigration. Plus tard, dans un rapport sur l’enseignement des mathématiques en France, alors qu’un tiers des professeurs des écoles n’aimaient pas enseigner les mathématiques, il a préconisé qu’on multiplie par cinq le temps consacré aux mathématiques dans leur formation, moyen paternaliste de faire subir aux enseignants les dysfonctionnements structurels du système éducatif.

Cela n’est d’ailleurs pas très étonnant au vu de son parcours d’étudiant à Louis Le Grand puis à l’ENS avant de devenir directeur de recherche : il est un universitaire représentant l’élite intellectuelle produite par le système éducatif français, c’est cette excellence qui lui importe et non l’éducation de qualité pour le plus grand nombre.

Le personnage a finalement été exclu en 2020 de La République En Marche après avoir refusé de retirer sa candidature dissidente à la mairie de Paris face à Benjamin Griveaux. Il a brièvement appartenu à un groupe parlementaire de centre-gauche qui s’est rapidement dissous. Il semble toutefois avoir retrouvé rapidement une place, au côté des verts cette fois, pour les prochaines législatives sous l’étiquette NUPES.

La candidature de Cédric Villani est une expression, pas si ponctuelle, de ce que donne un regroupement d’appareil tel que l’orchestre aujourd’hui la France Insoumise. L’accord s’annonce avant tout comme un moyen de se refaire une santé pour toute la gauche institutionnelle et en premier lieu pour le Parti socialiste, discrédité par le quinquennat Hollande et réduit à 1,75 % des voix aux présidentielles. Pour justifier de l’accord, les cadres du PS et de LFI proclament la rupture de ce qui reste de la Vieille Maison vis à vis du mandat de François Hollande, EELV fait comme s’ils n’avaient jamais flirter avec les pouvoir en place. Cette candidature est un exemple de la reconduction de politiciens institutionnelles, qui naviguent au grès des opportunités, aujourd’hui sous la bannière de la NUPES.

C’est que la NUPES n’est pas différente d’autres expériences « d’union de la gauche » par en haut telles que la Gauche Plurielle : il s’agit avant tout d’une stratégie d’union électorale pour obtenir le plus de sièges possibles et espérer une co-gestion du système avec Macron et son monde. Elle n’est que le nouveau nom de la recomposition en cours de la gauche institutionnelle qui avait été démasquée par d’importantes mobilisations au cours du quinquennat Hollande, et elle n’a rien de plus à apporter à notre classe que ce qu’a été le quinquennat Hollande, la co-habitation Jospin-Chirac, ou les mandats de casse sociale de Mitterand. Il ne faut avoir aucune illusion quant à la possibilité d’un changement par les urnes, c’est à nous de s’organiser, par en bas, face aux attaques à venir pour le quinquennat Macron II.

 
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