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31 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Santé
Santé : Macron nous enfume avec sa « mission d’information », il faut des moyens massifs pour l’hôpital !
Paul Morao
Irène Karalis

Alors que la situation de l’hôpital est plus catastrophique que jamais, Macron était ce mardi en visite à Cherbourg pour tenter de désamorcer la colère. Or, sa seule réponse à une situation sur laquelle les soignants alertent depuis des années est une énième « mission d’information ». Un enfumage face auquel il faut lutter pour arracher des moyens massifs pour la santé !

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Crédits photo : SAMEER AL-DOUMY / AFP

Crise de l’hôpital : Macron à Cherbourg pour désamorcer la colère

Ces dernières semaines, la colère enfle dans l’hôpital public. A l’approche de l’été, de nombreux hôpitaux voient leurs services d’urgences saturés, à Limoges, Jonzac, Dijon, Chaumont, Rambouillet ou Montluçon. De quoi annoncer une catastrophe potentielle cet été, comme alertent de nombreux soignants et collectifs tels que l’Inter-Urgence.

Dans ce contexte, Macron a choisi ce mardi de se rendre au centre hospitalier public du Cotentin à Cherbourg, après que Élisabeth Borne ait annoncé vendredi dernier, à l’issue d’une réunion avec les ministres, que la santé ferait partie des trois « priorités » du gouvernement aux côtés du pouvoir d’achat et de l’écologie.

De fait, l’hôpital du Cotentin est concerné par les conséquences dramatiques du manque de personnel. Ainsi, face aux difficultés, une ligne téléphonique à appeler obligatoirement avant de venir aux urgences a été mise en place récemment à partir de 15 heures et jusqu’à 8h30 du matin. Des difficultés que près de 300 manifestants, travailleurs et usagers, étaient d’ailleurs réunis pour dénoncer sur place. « On ne peut pas laisser les hôpitaux se casser la gueule sans rien faire. Financer nos hôpitaux, ça doit être une priorité. » témoignait notamment Lucie, habitante de Cherbourg, auprès de La Presse de la Manche.

Une « mission d’information » : Macron nous enfume

Pourtant, alors que les revendications des soignants et les problèmes de l’hôpital sont connues et largement répétées depuis trois ans, Macron s’est livré à Cherbourg à un énième enfumage. Sur place, le Président a en effet rencontré les soignants et pris part à une table ronde. Or, à l’issue de la journée, Macron a finalement annoncé en guise de réponse à la situation de crise… une « mission d’information d’un mois » sur l’état des services d’urgences. En complément, une conférence réunissant « tous les acteurs de la santé » sera lancée à l’été.

Alors que les services d’urgences ont connu un mouvement massif touchant plus de 75 services en France en 2019 et que les hospitaliers se mobilisent régulièrement depuis la pandémie, Macron fait donc mine de découvrir le problème et d’avoir besoin d’une étude pour en saisir les tenants et aboutissants. Un nouvel enfumage qui permet de repousser à plus tard la réponse à la situation d’urgence qui frappe l’hôpital, tout en affichant des gages en direction des soignants à deux semaines des législatives.

Ces derniers n’ont évidemment rien à attendre d’une énième « mission d’information » qui sera d’ailleurs dirigée par François Braun, président de Samu-Urgences, chef des urgences du CHR Metz-Thionville, mais surtout référent santé du programme électoral d’Emmanuel Macron. En guise d’avant-goût, Macron s’est d’ailleurs félicité à Cherbourg du filtrage mis en place pour faire face à la pénurie de personnel en qualifiant cette dégradation claire du service public de solution « très innovante ». Un véritable éloge de l’austérité.

La situation on la connaît, il faut exiger une augmentation des moyens, des salaires et des embauches !

Dans ce cadre, la pilule risque de ne pas passer aussi facilement, alors que tous les hôpitaux sont en tension et que le personnel de la santé est à bout après deux ans et demi de pandémie. Après la mascarade du Ségur de la Santé, ce dont ont réellement besoin les personnels de santé et qu’ils réclament depuis des années, ce sont des moyens, des embauches et une augmentation des salaires.

De ce point de vue, les trois semaines d’actions dans les établissements de santé du 31 mai au 17 juin, ainsi que la journée de mobilisation nationale du 7 juin appelé par l’intersyndicale, peuvent permettre de commencer à construire une riposte à la hauteur de la gravité de la situation et ne pas se laisser enfermer dans l’agenda électoral.

Une mobilisation qui doit être menée aux côtés des usagers - comme le sont déjà différents rassemblements qui ont eu lieu en France ce mois-ci à Poitiers, Bordeaux ou encore Oloron-Saint-Marie – mais qui pose plus largement la question d’une riposte générale du monde du travail. Alors que des mobilisations sectorielles et locales ont lieu dans différents secteurs autour de la question des salaires, et que le coût de la vie augmente un peu plus chaque jour, la destruction du service public et sa privatisation signifie un coup de plus porté à la population et en particulier aux travailleurs, aux quartiers populaires et à la jeunesse. En ce sens, il y a lieu de préparer une réponse d’ensemble, pour les salaires et la défense des services publics !

 
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