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La Izquierda Diario
9 de juin de 2022 Twitter Faceboock

Les 4 et 5 juin dernier
Plus de 300 militant·e·s lancent le processus de création d’une nouvelle organisation révolutionnaire
Paul Morao

Le week-end dernier se tenait à Paris une Conférence nationale pour la création d’une nouvelle organisation révolutionnaire. Elle a réuni 100 délégué·e·s, représentant plus de 300 militant·e·s en France. Ils appellent à rejoindre le processus pour construire un outil permettant de faire face aux défis de la période à venir.

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Plus de 100 délégué·e·s dans une ambiance enthousiaste et déterminée

Ce week-end, plus de 100 délégué·e·s représentant plus de 300 militant·e·s en France étaient réuni·e·s en Ile-de-France pour la première échéance d’un processus visant à créer une nouvelle organisation révolutionnaire en France. Initiée par les militant·e·s de Révolution Permanente dans le sillage de la campagne d’Anasse Kazib à la présidentielle et de leur exclusion du NPA au printemps dernier, cette conférence nationale visait à préparer un Congrès de fondation qui devrait se tenir à l’automne.

Pendant deux jours, les délégué·e·s se sont succédé·e·s à la tribune dans le cadre de discussions portant sur la situation internationale, la situation nationale et le projet de nouvelle organisation. Parmi eux, des travailleuses et travailleurs de la RATP, de la SNCF, de l’aéronautique, de l’agro-alimentaire ou de la pétro-chimie ainsi que des étudiant·e·s et des lycéen·ne·s ayant pris part aux grandes luttes du quinquennat, du mouvement des Gilets jaunes à la grève des retraites en passant par la lutte de Grandpuits, les mobilisations anti-racistes de juillet 2020 ou les manifestations contre les violences patriarcales.

Dans une ambiance enthousiaste et déterminée, les échanges ont permis de poser les jalons d’un évènement inédit depuis les années 1960 : l’émergence d’une nouvelle organisation révolutionnaire en France en dehors des traditions historiques de la LCR, de Lutte Ouvrière et du lambertisme, comptant avant même sa création plus de 300 membres répartis dans la plupart des grandes villes du pays : Paris, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Metz, Strasbourg, Montpellier, Le Mans, Grenoble, Chambéry, Lyon, Lille, …

Des échanges sur la situation nationale et internationale très riches

Les échanges ont d’abord porté sur de multiples sujets tels que l’exacerbation des tendances militaristes dans le sillage de la guerre en Ukraine, la crise économique mondiale et ses conséquences pour les classes populaires, et bien sûr les récents phénomènes de lutte des classes à l’international. Pour la France, les délégué·e·s sont également revenu·e·s sur la situation du macronisme, l’émergence de la NUPES et ses contradictions mais aussi (et surtout) le bilan des grandes mobilisations du quinquennat auxquelles ils et elles ont pris part.

La discussion a ainsi permis d’esquisser des perspectives sur ce terrain. Tous deux délégués, Anasse Kazib (SUD Rail, RP) et Gaëtan Gracia (CGT, RP) ont évoqué la question de l’inflation, la vague de grèves pour les salaires et la nécessité de soutenir et coordonner ces luttes, sur la base d’expériences telles que la Coordination RATP-SNCF ou la Coordination des travailleurs de l’aéronautique qu’ils ont initiées. De même, un des principaux organisateurs de la grève des travailleurs de Roissy qui a eu lieu ce jeudi 9 juin pour les salaires, délégué lui aussi, est revenu sur la préparation de cette mobilisation historique.

Les étudiant·e·s et lycéen·ne·s, membres pour certain·e·s du Poing Levé – collectif jeune de Révolution Permanente présent dans une dizaine d’universités et lycées –, sont revenu·e·s de leur côté sur leur récente mobilisation pour l’inscription des étudiant·e·s étranger·e·s réfugié·e·s d’Ukraine, ainsi que sur les multiples expressions d’une aspiration de secteurs entiers de la jeunesse à lutter pour une autre société. Dans une situation marquée, d’un côté, par la volonté du gouvernement de poursuivre la précarisation des jeunes et les réformes contre les universités et les lycées, et, de l’autre, par une défiance croissante de la jeunesse envers les classes dominantes, les délégué·e·s ont souligné les possibilités d’explosions sociales dans ce secteur et l’enjeu de s’y préparer, en poursuivant la construction du Poing Levé sur tout le territoire.

Face aux enjeux de la situation, et alors que la NUPES alimente l’illusion d’une « rupture » avec le néo-libéralisme par la voie électorale, des délégué·e·s sont revenu·e·s sur les trahisons de la gauche au pouvoir à l’international, et la nécessité d’un projet politique qui assume la nécessité de renverser le capitalisme. Une organisation révolutionnaire, dont le centre de gravité soit la lutte des classes et qui ne se contente pas de prendre part aux luttes mais cherche à les transformer en profondeur et à les doter d’une stratégie gagnante, en lutte, notamment, contre les bureaucraties syndicales.

Une nouvelle organisation révolutionnaire face au bilan d’échec de l’extrême-gauche

Sur ce terrain, les délégué·e·s ont évidemment évoqué le bilan de l’extrême-gauche en France et le paradoxe de mobilisations intenses qui vont de pair avec la crise du NPA et de Lutte Ouvrière.

« Par peur de la marginalité, le NPA est entrain de liquider toute indépendance politique et va jusqu’à affirmer que le vote Mélenchon participe à ‘’la reconstruction de la conscience de classe’’. C’est une capitulation, dans la continuité des tendances qui avaient abouti à notre expulsion » notait ainsi Daniela Cobet en introduction du point. « Il y a un refus total de Lutte Ouvrière de critiquer les directions syndicales, de prendre des initiatives dans la lutte des classes ou de mener la lutte contre les oppressions comme le racisme, ça les rend incapable de dialoguer avec la nouvelle génération de travailleurs » notait de son côté un délégué, travailleur à la RATP, évoquant son expérience à la Fête de LO.

Dans ce cadre, la discussion a permis de revenir sur les tâches de construction d’une nouvelle organisation dans différents secteurs. A commencer par l’importance centrale de son implantation dans la classe ouvrière. « Les ouvriers doivent faire de la politique. Moi j’ai rejoint RP après la grève des retraites, et c’est grâce à ça qu’on a pu mener la grève reconductible à Grandpuits avec des liens inédits avec le mouvement écolo » a pointé Adrien Cornet de la CGT Total Grandpuits. « Une des forces du Poing Levé c’est son lien avec les luttes des travailleurs, on doit continuer de construire une jeunesse pro-ouvrière dans les facs et les lycées » notait une déléguée étudiante.

Les interventions successives de délégué·e·s issus de différents secteurs et exprimant différentes préoccupations ont permis d’égrainer les caractéristiques de l’organisation à venir : révolutionnaire, fondée sur la centralité de la classe ouvrière, cherchant à intervenir dans la lutte des classes autour d’une politique d’auto-organisation, d’unification de notre classe et de coordination des secteurs en lutte, prenant en charge activement la lutte contre les oppressions, anti-impérialiste et internationaliste, …

Des caractéristiques résumées dans l’appel voté par les 100 délégué·e·s à l’issue du week-end. « Nous lançons aujourd’hui un appel à la construction d’une nouvelle organisation révolutionnaire, à la hauteur de l’urgence d’en finir avec le système capitaliste et de jeter les bases d’une société communiste. » note celui-ci, s’adressant à « toutes celles et ceux qui partagent notre projet et qui ne se reconnaissent pas dans l’extrême-gauche actuelle, et en particulier aux travailleurs qui ont pris part aux luttes ouvrières des dernières années, aux militant·e·s antiracistes, antifascistes, LGBT, féministes, écologistes convaincu·e·s de la nécessité de la révolution, aux jeunes qui savent que cette société n’a rien à leur offrir. Il s’adresse également aux révolutionnaires qui veulent tirer les leçons de l’échec de l’extrême-gauche qu’ils soient militant·e·s au sein du NPA, et rejettent le tournant pris par la direction de ce parti, ou de Lutte Ouvrière. »

Un projet extrêmement ambitieux mais dont cette première Conférence nationale a permis de montrer à quel point il était réaliste et urgent. A ce titre, nous invitons toutes celles et ceux que ce processus intéresse à y prendre part !

 
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