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La Izquierda Diario
20 de juin de 2022 Twitter Faceboock

Augmentation des salaires !
Aéronautique : des centaines de salariés de deux entreprises de Figeac en grève pour les salaires
Adrien Belarc

A Figeac, plusieurs centaines de salariés des deux plus grosses entreprises de la ville, Collins Aerospace Ratier Figeac et Figeac Aero, se sont mis en grève à l’appel de la CGT pour revendiquer des augmentations de salaire.

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Crédits photo : Syndicat CGT Figeac Aero

Depuis ce lundi, la grève gronde à Figeac. Les deux grosses entreprises de la ville se sont mises en mouvement pour revendiquer des augmentations de salaires. Dès 7h30, 250 salariés de Collins Aerospace Ratier Figeac se sont mis en grève illimitée et plus tard dans la journée, ce sont les travailleurs de Figeac Aero qui les ont rejoints en débrayant de 12 h à 14 h.

Après une assemblée générale qui a eu lieu jeudi dernier, les salariés de Collins Aerospace Ratier Figeac ont décidé de demander au CSE du lendemain une augmentation de 300 euros face à l’inflation et les pertes de salaire dû à cette dernière. Fabien Trayaud de la CGT Ratier Figeac raconte que lors du CSE, la direction a refusé cette proposition ainsi que la réouverture des négociations sur les salaires. Ce qui a déclenché la colère des salariés qui ont décidé de lancer une grève illimitée ce lundi.

Pour le secrétaire du syndicat CGT Ratier Figeac, le mouvement doit servir à interpeller la direction et à demander l’ouverture de négociations rapidement. La CFDT, de son côté, ne s’est pas risquée à appeler à la grève, et préfère « dans cette période faire preuve de plus de retenue pour justement ne pas perdre davantage de pouvoir d’achat, et partir dans un conflit avec des revendications difficilement atteignable ».

Après une rencontre avec Philippe Atrous, DRH de Collins Aerospace Ratier Figeac, les grévistes ont décidé de refuser la proposition d’une hypothétique prime Macron en juillet, d’une potentielle augmentation lors d’une future session de NAO ou encore d’un interessement-participation non-uniforme qui aurait pour effet de pénaliser les bas salaires. La grève reprendra mardi 21 juin à 7 h 30, pour Fabien Trayaud, « on est parti sur une grève longue, les salariés sont très déterminés ».

La direction de Figeac aéro refuse l’augmentation des salaires malgré l’inflation

De leur côté, les salariés de Figeac Aero ont débrayé la veille d’une rencontre avec la direction. Dans le journal de la CGT Figeac Aero publié le 9 juin, le syndicat met en garde sur la perte du salaires avec l’augmentation des prix causées par l’inflation : « Avec seulement 2 % d’augmentation des NAO 2022 additionné au gel des salaires précédents, notre retard de salaire est de l’ordre de 8 % à 10 %. Pour nos salaires, c’est en moyenne 180 euros chaque mois qui nous manque ! Sois plus de 2000 euros sur une année ! ».

Une perte de salaire qui se passe sur fond de bonne santé économique de l’entreprise en pleine expansion. En effet, le jour du début de la grève coïncide avec l’annonce dans les journaux économiques de la reconfiguration du groupe au Mexique. Selon le journal Bourse Direct, le groupe « annonce avoir conclu un accord avec Latécoère pour la cession des actifs industriels et fonciers de sa filiale d’Hermosillo au Mexique », une « stratégie de rationalisation de l’outil industriel du groupe afin de le rendre plus agile et plus compétitif » poursuit le journal. Selon l’article de Boursorama, « ce contrat représente encore à l’heure actuelle plus de la moitié du chiffre d’affaire de ce site », un signe clair de la bonne santé économique de l’entreprise qui montre ses ambitions d’expansion outre-Atlantique.

Une bonne situation économique qui démontre encore toute l’hypocrisie de la direction qui, à travers la voix de son PDG, Jean-Claude Maillard, annonçait « avoir du mal à trouver du personnel » en avril dernier. À cette période, nous avions interrogé Jeremy Gargaros, responsable CGT Figeac Aero, qui dénonçait « un PSE de 220 suppressions d’emplois, mais il faut ajouter à ça l’arrêt de TOUS les CDD, de TOUS les intérimaires et le non-renouvellement des départs donc en vrai ça fait près de 450 emplois en moins ». Une démonstration de toute l’hypocrisie et du mépris de la direction pour les salariés. Une expérience passée qui motive d’autant plus les salariés à ne pas se laisser faire sur la question des salaires.

Pour nos salaires, luttons ensemble !

La grève de Ratier et le débrayage de Figeac Aero s’inscrivent dans la récente vague de grèves alimentées par l’explosion des prix et des salaires qui ne suivent pas. Un phénomène qui s’est particulièrement exprimé dans le secteur aéronautique, notamment avec les grèves de AAA, Safran ou encore plus récemment de Mechachrome. Des grèves qui montrent toute la combativité des salariés de l’aéronautique qui, face à l’explosion des prix, refusent de perdre du salaire d’autant plus quand leurs patrons s’en mettent plein les poches.

Comme l’expliquait Gaëtan Gracia, militant à Révolution Permanente et syndiqué CGT des Ateliers de la Haute-Garonne : « la question salariale pourrait devenir l’objet d’une lutte plus générale de notre classe, une lutte d’ensemble posant de fait le problème comme une question politique, concernant l’ensemble des salariés, et capable d’unifier les travailleurs du public comme du privé, avec ou sans papiers. » La question de la coordination de ces différentes grèves pourrait bien être la clef pour arracher aux patrons du secteur des réelles augmentations, mais aussi des mesures plus directement politiques telles que l’indexation de tous les salaires sur l’inflation.

 
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