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La Izquierda Diario
7 de juillet de 2022 Twitter Faceboock

Impunité policière
Le bras droit de Lallement visé par l’IGPN après des violences sur un cycliste
Coline Isabel

Alexis Marsan, le bras droit de Lallement, est visé par une enquête pour avoir blessé un cycliste, alors qu’il était à moto. Mais la plainte déposée par Olivier V., le cycliste, piétine : les vidéos de surveillance ont été effacées et les jours d’ITT n’ont pas été versés au dossier.

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Crédit photo:JULIEN DE ROSA / AFP

Le 16 mars 2022 Olivier V. est violemment bousculé au sol par un motard pendant qu’il circule à vélo. Médiapart relate les faits suivant dans leur article qui révèle l’affaire : , Olivier V. circule sur son VTT sur une voie réservée aux bus mais aussi aux vélos dans le 5ème arrondissement de Paris. Un homme passe à moto lui demande de se pousser. Oliver V. lui indique que la voie n’est pas pour les motos, mais bien pour les bus et vélos. Ce à quoi l’homme, qui s’avère être Alexis Marsan rétorque : « Je m’en fous, d’ailleurs, je suis de la police, mets-toi sur le côté ». Il finit par le pousser avec son bras droit et Olivier V. atterrit violemment sur le sol. Un médecin qui l’examine le jour même décrit des « lésions multiples » ainsi qu’un léger arrachement osseux au coude. Tandis que le médecin de l’unité médico-judiciaire qui l’examine quelques jours plus tard lui donne 10 jours d’ITT.

Olivier V. dépose plainte pour « violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique » le jour des faits et apprend, que le motard a utilisé un véhicule de fonction de la préfecture de Paris. Et pour cause, Alexis Marsan est un haut gradé de la préfecture de police, proche du préfet Lallement.

Le cycliste est convoqué par le service du traitement judiciaire des accidents un mois et demi plus tard, c’est-à-dire le 27 avril, après ne plus avoir eu de nouvelles de la plainte déposée.

C’est à ce moment qu’il apprend des faits pour le moins scandaleux -bien que peu surprenant sur la gestion de son dossier : les enregistrements des caméras de surveillance n’ont pas été exploités lors de son dépôt de plainte et ont depuis été supprimés, car le délai légal de conservation a été dépassé. Une source de la préfecture de police interrogée par Médiapart revient sur cet aspect de la gestion de l’enquête : « Ce que je ne comprends pas, c’est que les collègues n’aient pas fait de recherches vidéo alors qu’il y a des caméras partout à cet endroit. Ont-ils fait les recherches ? Se sont-ils dit que ça sentait mauvais et qu’il valait mieux ne pas transmettre tout de suite ? ». Il explique aussi que le « téléphone a beaucoup sonné au STJA » lorsque la préfecture a appris que des recherches avaient été faites sur Alexis Marsan.

Mais ça ne s’arrête pas là : Olivier V. découvre aussi que ses 10 jours d’ITT n’ont pas été ajoutés au dossier. Or, comme l’explique Médiapart « au-delà de 8 jours, les faits relèvent du délit, et par conséquent du tribunal correctionnel ».

Après une deuxième convocation, le 27 juin, le cycliste apprend qu’il est aussi visé par une plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « refus d’obtempérer » déposée le 28 avril, c’est-à-dire le jour suivant de sa première convocation. La personne présumée être Alexis Marsan aurait même établi un rapport à sa hiérarchie, soi-disant le jour des faits, et qui contredit la version donnée par Olivier V. et le dépeint comme un cycliste perturbateur de la circulation et refusant d’obtempérer aux avertissements présumés cordiaux d’Alexis Marsan. L’IGPN a été saisi l’affaire le 4 juillet à la suite d’un signalement par Olivier V. sur la plateforme de cette instance.

Ce n’est pas la première fois qu’Alexis Marsan est visé pour sa gestion violente, il avait été remarqué par sa gestion de la finale de la Ligue des champions au stade de France à Saint-Denis, qui a fait 115 blessés et qui a choqué à l’international. Alexis Marsan, bras droit de Didier Lallement, avait aussi été dénoncé pour des méthodes de répression violentes lors des manifestations des gilets jaunes.

Un nouveau cas de violence policière qui surprend donc peu, mais qui rappelle la façon dont l’institution policière cherche systématiquement à couvrir et à protéger ses membres.

 
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