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7 de septembre de 2022 Twitter Faceboock

Politique
Le « Conseil national de refondation » de Macron prend l’eau : la crise politique continue
Nathan Deas

La crise politique ouverte suite aux législatives est loin d’être refermée. Alors que le Conseil National de Refondation doit se réunir pour la première fois ce jeudi, le cadre sensé incarner la « nouvelle méthode » est largement boycotté.

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CNR : Macron face… à lui-même

Lâché de toute part, Emmanuel Macron a dû mouiller la chemise pour convaincre les derniers réticents de participer à son Conseil national de la refondation (CNR) qui se réunira pour la première fois ce jeudi. L’urgence a ainsi été jugée suffisamment forte pour que le chef de l’Etat libère deux heures lundi afin de recevoir les responsables des principales associations d’élus locaux. En conséquence, Régions de France (présidé par la socialiste Carole Delga), l’Assemblée des départements de France (présidée par François Savaudet de l’Union des démocrates et indépendants) et l’Association des maires de France (présidée par David Lisnard, Les Républicains) participeront finalement au CNR, quelques jours après avoir annoncé le contraire, en échange de quelques garanties financières et de la perspective d’une nouvelle « grande loi de décentralisation ».

Hormis ce « succès » tardif, le chef de l’Etat risque cependant de se retrouver bien seul jeudi à Marcoussis. Côté syndicat, la CFDT et la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) ont bien confirmé leur participation mais la CGT, FO, Solidaires, et même la CFE-CGC, le syndicat des cadres, ont fait parvenir une fin de non-recevoir à l’Elysée. Quant aux partis politiques, c’est un non net et massif. Ni le Parti socialiste, ni le Parti communiste français, ni Europe-Ecologie-les Verts, ni la France insoumise, ni Le Rassemblement national, ni les Républicains ne se joindront au CNR. Même dans les rangs de la macronie le dispositif peine à convaincre. Certes Horizons, Renaissance et le Modem seront de la partie mais Edouard Philippe a, lui, prétexté une réunion au Québec pour éviter le cadre.

Annoncé pendant la campagne des législatives, le CNR devait incarner la volonté de dialogue du gouvernement, lui donner de la légitimité et maquiller les attaques antisociales qu’une majorité aux ordres permettrait de toute façon d’entériner. Finalement, les résultats du second tour des élections ont quelque peu bouleversé ce plan. Désormais, c’est le CNR qui prend l’eau et s’annonce comme un chemin de croix solitaire, dont l’échec pourrait porter un coup fatal à la promesse de « nouvelle méthode » revendiquée pour ce nouveau quinquennat.

Une rentrée de crise politique

Alors que le vote de la « loi pouvoir d’achat », avec l’aide de LR et du RN, avait permis au début de l’été de donner l’impression qu’un chemin existait pour gouverner, cet échec symbolise la continuation de la crise politique ouverte avec les législatives. La macronie croyait avoir trouvé l’occasion de mettre les oppositions au pied du mur, le nouveau « machin » a fait pschit.

Face à une opposition vivifiée et une situation sociale potentiellement éruptive Macron pourrait rapidement recevoir un violent retour de bâton. Car, en cette rentrée, la colère ne manque pas, de même que les raisons de se mobiliser. Alors que partout en Europe la crise économique s’aggrave et que l’on voit surgir des grèves importantes dans de nombreux pays, à l’image des travailleurs du Royaume-Uni cet été ou des dockers en Allemagne, la France pourrait rapidement emboîter le pas à cette dynamique.

Cependant, dans ce contexte, l’absence de plan de bataille sérieux du côté des directions syndicales est frappante. A l’inverse de cette attitude passive, il y a urgent à s’organiser en faisant de la journée interprofessionnelle du 29 septembre un point d’appui pour poser la nécessité d’une bataille d’ampleur, pour l’augmentation des salaires et pour préparer la contre-offensive contre les attaques du gouvernement et des patrons.

 
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