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La Izquierda Diario
20 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

Grève pour les salaires
Grève des conducteurs de bus dans l’Essonne : Keolis ferme le dépôt pour briser le mouvement
Gabriel Ichen
Noah Rapa

Depuis une semaine les conducteurs de Keolis du dépôt de Montlhéry dans l’Essonne sont en grève pour leurs salaires et leurs conditions de travail. Mais face à la détermination des grévistes, la direction fait tout pour briser le mouvement de grève et a annoncé la fermeture du dépôt pour ce vendredi. Une atteinte grave au droit de grève.

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Crédit photo : BFM TV

Pour aidez les grévistes, soutenez-les financièrement en donnant à la caisse de grève !

Depuis le jeudi 13 octobre, les travailleurs de Keolis Meyer du dépôt de Montlhéry sont entrés en grève reconductible pour exiger de meilleures conditions de travail, ainsi qu’une augmentation de salaire. Ils ont ainsi bloqué leur dépôt de bus, empêchant les bus de la compagnie de pouvoir sortir. En Essonne, sur le dépôt Keolis de Montlhéry 160 salariés sur 270 sont en grève, soit une grande majorité de travailleurs. Ils bloquent leur dépôt et ont forcé les bus à être à l’arrêt. Au total 90 % du trafic des bus a été interrompu.

Contacté par Révolution Permanente, Anis Rafa, conducteur de bus chez Keolis sur le dépôt de Montlhéry dans l’Essonne et délégué syndical FO revient sur les revendications des grévistes : « nous ce qu’on demande c’est une égalité de salaire avec les autres dépôts. Avec les appels d’offre mis en place par Valérie Pécresse en Île-de-France, certains dépôts vont fusionner. On va se retrouver avec une rémunération en dessous de celle de nos collègues, alors qu’on effectue exactement le même travail ! ». En effet, chez Keolis Meyer, les travailleurs touchent 13,25 euros brut de l’heure, quand dans les autres dépôts le salaire horaire est de 15 euros brut de l’heure. Aujourd’hui, les conducteurs de Keolis Meyer ont presque 15% de retard de salaire sur les autres secteurs du transport. « Depuis l’ouverture à la concurrence, l’état des transports est catastrophique, ils sont là que pour le profit », explique Anis Rafa.

Si la question des salaires est à l’origine de la mobilisation des conducteurs de chez Keolis, ces derniers se battent également pour leurs conditions de travail considérablement dégradées par l’ouverture à la concurrence des lignes de transports publics. Amplitude horaire allongée, réduction des temps de pause, absence de toilettes dans les terminus… autant de conséquences de l’ouverture à la concurrence du transport public que subissent les salariés de Keolis comme ceux des autres entreprises de transports privés et publique.

Pendant ce temps les profits de l’entreprise ne cessent de croître avec 6,3 milliards d’euros de chiffres d’affaires et près de 690 millions d’euros de profits générés en 2022. Mais pour les travailleurs du groupe, l’inflation continue de flamber et les salaires ne bougent pas voir son réduit lors qu’il est rapporté à l’allongement de l’amplitude horaire. la hausse des salaire est une préoccupation urgente pour l’ensemble des travailleurs.

Face à cette situation la revendication de l’indexation des salaires sur l’inflation qui émerge dans certains secteurs de la pétrochimie ou à la SNCF par exemple, trouve également un écho dans la grève des conducteurs de Keolis Meyer en Essonne : « C’est logique, si l’inflation est de 7%, on devrait augmenter automatiquement augmenter nos salaires de 7%, pour ne pas perdre de pouvoir d’achat. Nos salaires doivent être remis à niveau avec l’inflation » estime Anis Rafa.

Lock-out, intervention de la police… La direction prête à tout pour casser la grève

Mais face à la détermination des grévistes du dépôt de Montlhéry pour arracher des augmentations de salaires, la direction a cherché à tout prix à casser la grève et à diviser les travailleurs du dépôt et a même eu recours au lock-out. Jeudi soir, les travailleurs du dépôt ont reçu un message SMS sur leur téléphone de la part de la direction leur indiquant que le site allait être fermé ce vendredi pour empêcher les grévistes de faire grève et de se réunir sur le dépôt. Une pratique qui constitue une véritable atteinte au droit de grève et qui est habituellement utilisée en cas de force majeur par le patronat pour briser des grèves. Voici le message reçu par les travailleurs du site par la direction : « Aujourd’hui, l’atteinte portée à la sécurité des personnes et des biens et le blocage systématique des bus organisés par certains, empêche le maintien de l’activité de l’entreprise ce qui me contraint à fermer le site ce vendredi 21 octobre. Les salariés non-grévistes sont appelés à ne pas se présenter sur leur lieu de travail. Aucune retenue de salaire ne sera opérée les concernant ».

Le lundi 17 octobre dans l’après-midi, la direction avait également envoyé les forces de police pour casser le piquet de grève des travailleurs sur leur dépôt de bus. Contre la répression et cette atteinte au droit de grève de la direction qui est prête à tout plutôt que d’accorder des augmentations de salaires, il est important d’exprimer toute sa solidarité avec les grévistes de Keolis qui se battent pour leurs salaires et de dénoncer les attaques de la direction.

Leur grève s’inscrit dans le mouvement de grève initié par les raffineurs qui ont montré que seul le rapport de force permet d’arracher des augmentations de salaires. Une partie des cheminots de la SNCF, et une partie des travailleurs de la RATP ont ainsi suivi la mobilisation du 18 octobre pour les salaires.

Mais pour arracher bien plus encore que des augmentations de salaires et contrer l’ouverture à la concurrence qui casse les conditions de travail et faire face aux menaces de la direction et du gouvernement, il est urgent que les différents secteurs se coordonnent et se préparent à se battre ensemble. Comme l’explique Anis Rafa, la casse des conditions de travail et les salaires au rabais sont une attaque qui touche l’ensemble des travailleurs des entreprises de transports privés comme à Transdev, mais aussi du public comme à la RATP.« L’union fait la force. Si avec Transdev par exemple, on se coordonne et qu’on enlève nos étiquettes et on mets en avant nos intérêts de salariés, ça peut nous permettre de gagner ! »

 
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