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La Izquierda Diario
24 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

Motion de censure
Le gouvernement évite la censure à l’Assemblée, mais la crise politique et sociale couve toujours
Paul Morao

Ce lundi, le gouvernement, qui a dû faire face à un soutien surprise du RN à la motion de la gauche, a échappé comme prévu à la censure grâce au soutien des Républicains. Il n’a cependant pas de quoi être serein face à la crise économique et sociale qui couve.

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Crédits photo : AFP

Ce lundi après-midi, suite à l’usage par Elisabeth Borne du 49.3 la semaine dernière pour passer en force son budget et sa loi de financement de la sécurité sociale, trois motions de censure visant le gouvernement étaient examinées à l’Assemblée nationale. Les textes, déposés respectivement par les députés de la NUPES et par ceux du Rassemblement national, ont été successivement battus.

 
Un résultat attendu, mais marqué par un rebondissement de dernière minute. A l’Assemblée, avant les votes, Marine Le Pen a en effet annoncé que son groupe voterait finalement la motion de la gauche. « Au RN, nous ne craignons pas les menaces de dissolution. (…) L’urgence c’est l’alternance. » a-t-elle notamment expliqué. Un soutien qui a permis à la motion de la NUPES de recueillir 239 voix.

 
Une manœuvre imprévue, destinée à réaffirmer le statut d’opposant du RN après des mois marqués par les compromissions avec le gouvernement à l’Assemblée. Alors que depuis les législatives le parti de Marine Le Pen cherche à apparaître comme une opposition « responsable » pour se légitimer sur un terrain institutionnel, il doit également continuer d’apparaître comme une réelle « opposition » à Macron.
 

D’où la nécessité de jouer une partition qui alterne entre soutien au gouvernement à l’Assemblée, défense d’un programme pro-patronal et postures d’opposition, notamment sur le terrain social. Un jeu d’équilibriste auquel est habitué le RN depuis des années.

 
Ce lundi, la manœuvre était d’autant moins coûteuse que la motion de censure était certaine d’être rejetée. Ce week-end, les députés Les Républicains avaient en effet cherché dans le JDD à afficher leur responsabilité, en expliquant : « Nous vivons une crise économique et énergétique depuis quelques mois, l’inflation réactive la crise sociale. Ajouter une crise politique et institutionnelle serait irresponsable. »

 
Une tribune dont Pierre-Henri Dumont (LR) résume les objectifs en expliquant que les députés Les Républicains n’ont « pas été élus pour foutre le bordel et avoir l’ensemble des Français dans la rue dans une incertitude institutionnelle ». Le message est clair, face à la crise politique, la droite craint une déstabilisation par en haut qui renforcerait la colère d’en bas et ouvrirait la voie à une explosion.
 

Alors que la grève des raffineurs a changé la situation dans le pays, imposant dans le paysage la question de la généralisation de la grève et obligeant la direction de la CGT à quitter les concertations avec le gouvernement et à poser plusieurs dates de mobilisation, le gouvernement n’est probablement pas à la fête ce soir.

Car si la censure a été évitée au Parlement, celle de la rue pourrait ressurgir dans les mois à venir, face à la crise économique ou à la volonté d’imposer une contre-réforme des retraites rejetée par la majorité de la population. 

 
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