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4 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Répression
Interdictions d’accès, contrôles abusifs : quand l’université Paris-Cité s’attaque aux militants
Antoine Weil
Le Poing Levé - Université de Paris

Depuis la rentrée, l’université Paris-Cité multiplie les attaques contre le droit de militer, entre interdictions d’accéder à certains campus, coups de pression des vigiles et contrôles des cartes d’identités des militants. Le symptôme d’une fac anti-démocratique, qui montre les muscles à chaque menace de mobilisation étudiante.

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Plusieurs vigiles devant l’entrée du campus de Grands Moulins, ce vendredi 4 novembre

Connue pour sa proximité avec des représentants patronaux et ses entraves répétées au droit de militer, l’université Paris-Cité a encore renforcé la répression contre les étudiants depuis la dernière rentrée universitaire. 

Cette fac de 60 000 étudiants, répartie sur plusieurs campus dans Paris et sa proche banlieue, notamment celui Grands Moulins dans le 13e arrondissement, de Boulogne, Malakoff et dans le campus Saint-Germain-des-Prés dans le 6ème arrondissement de Paris, s’est déjà fait remarquée par son hostilité contre les tentatives des étudiants de s’organiser collectivement et de parler de politique, en interdisant des réunions publiques et en menaçant de fermer l’établissement en réponse à des Assemblées générales étudiantes

Les militants du Poing Levé pas les bienvenus sur le campus de Boulogne ? 

Au cours des dernières semaines, l’université Paris-Cité est allée un pas plus loin dans la répression : les militants du Poing Levé étudiant dans cette université sont désormais empêchés d’accéder à certains campus. C’est notamment le cas à l’Institut de psychologie de Boulogne, où le 21 octobre dernier un militant s’est vu refuser l’accès à l’établissement, sous prétexte qu’il étudie en temps normal sur le campus de Grands Moulins, pourtant dans la même université.

Pendant qu’il rentrait dans la fac au même moment qu’un groupe d’étudiants, les vigiles l’ont isolé et lui ont demandé de s’écarter, avant de contrôler uniquement cet étudiant. Après avoir exigé de consulter sa carte nationale d’identité, la sécurité de la fac lui a notifié qu’il ne pouvait pas pénétrer dans l’établissement. L’étudiant en question n’avait ni tracts ni autocollants signalant son appartenance à un groupe politique, les vigiles ayant sans doute reconnu ce militant du Poing Levé déjà venu distribuer des tracts les semaines passées. 

Un exemple qui n’est pas isolé, à de nombreuses reprises depuis le début de cette année universitaire des militants du Poing Levé ont été menacés de ne pas pouvoir pénétrer dans le campus de Boulogne, ne rentrant qu’au prix d’insistances et de rappel du règlement intérieur auprès des vigiles. A Malakoff, où se trouvent les départements de droit, d’économie et de gestion, à plusieurs reprises les militants ont aussi dû présenter leur carte d’identité avant de pouvoir rentrer dans l’université. 

Une entrave scandaleuse à la liberté d’association qui contrevient aux propres règles de l’établissement, puisque le règlement intérieur de l’université Paris-Cité indique bien que la possession d’une carte étudiante autorise l’accès aux différents campus. Dans ces campus éloignés des principaux centres estudiantins, peu fréquentés par des militants politiques et syndicaux, et peu habitués à voir des étudiants distribuer des tracts, l’université Paris-Cité cherche à dissuader les militants de s’y installer, à force d’intimidations. Un choix assumé par l’université, et clairement exprimé par un responsable administratif du campus de Boulogne déclarant explicitement « on ne fait pas de politique ici » en s’adressant à des militants du Poing Levé.

Un fac anti-démocratique, inquiète des mobilisations étudiantes dans cette période d’inflation et de précarité 

 
Loin d’être des cas isolés causés par le zèle de certains vigiles, ces exemples de répression sont l’expression de la politique générale mise en œuvre par cette faculté. Sur le campus de Grands Moulins par exemple, la sécurité interdit régulièrement les étudiants de distribuer des tracts dans l’enceinte de l’établissement. Une entrave, là encore, au propre règlement intérieur de l’université. 

Aussi, à chaque embryon de mobilisation étudiante dans les autres universités parisiennes, la présidence de Paris-Cité engage une sécurité privée et impose un contrôle systématique des cartes étudiantes. L’université a ainsi récidivé lors de ce mois d’octobre, suite aux rassemblements étudiants pour rejoindre la mobilisation impulsée par la grève des raffineurs, pour des hausses de salaires contre l’inflation. 

Alors que des Assemblées générales accueillaient environ 50 étudiants dans le site de Grands Moulins, seule une entrée était accessible, encadrée par une vingtaine de vigiles. A l’heure où les universités multiplient les coupes budgétaires, et que la présidence de Paris-Cité a déjà annoncé limiter le chauffage cet hiver à 19 degrés, on peut imaginer le coût d’un tel recours à des entreprises de sécurité privées. 

Dans une période de forte inflation dans laquelle la précarité étudiante est plus forte que jamais, Paris-Cité est prête à mettre les moyens nécessaires pour empêcher les étudiants de militer et de s’organiser. Un tel déploiement de force qui exprime l’inquiétude de la présidence de l’université face à des futures mobilisations étudiantes, et souligne à nouveau son caractère profondément anti-démocratique. 

Obsédée par son « image de marque » et sa place dans le classement de Shanghai, la présidence de l’Université Paris-Cité veut à tout prix éviter de voir les étudiants s’organiser dans un mouvement d’ampleur contre la sélection et la précarité, et prépare donc le terrain en intimidant des militants, quitte à multiplier les entraves à son propre règlement, et à la liberté d’expression dans l’université. 

 
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