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8 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Le travail tue
Brest. Les travailleurs du réseau de transport en grève après le suicide d’un salarié
Correspondant-e

A Brest, les salariés des transports étaient en grève ce lundi après le suicide d’un de leur collègue. Dans sa lettre d’adieu, il pointe la responsabilité de la direction et ses méthodes managériales.

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Crédits photo : Julie Jeunemaître/France Télévisions

Une grève après le suicide d’un travailleur

Ce lundi 7 novembre, le réseau de transport brestois Bibus était à l’arrêt. Environ 250 salariés étaient en grève après le suicide d’un de leur collègue samedi, qui a dénoncé « une trahison » et a pointé la responsabilité de l’entreprise dans un dernier message écrit selon le Télégramme. Malgré les appels à venir travailler lundi matin de la part de la direction, les travailleurs n’ont pas attendu le préavis réglementaire pour cesser le travail.

Le décès de Didier Cabon, resté plus de 30 ans dans l’entreprise et dont le père y travaillait déjà, a provoqué une grande émotion parmi ses collègues. Ceux-ci ont déployé dans la matinée une banderole où il était écrit : « un homme est mort » devant la direction et ont fait une minute de silence en hommage à leur collègue.

Un management agressif dans une filiale de la RATP

L’une des causes de son suicide est le changement de poste sans concertation de ce salarié. Il était agent d’intervention sur le réseau mais, comme l’explique Luc Daniel, délégué CFDT pour le Télégramme, « La direction lui demandait de redevenir chauffeur, il a vécu ça comme une rétrogradation »

Ce décès montre au grand jour des méthodes de management quotidiennes à Bibus comme des temps de parcours irréalisables dans le temps imparti. Ces méthodes qui ont pour but d’obtenir le maximum d’efficacité avec le minimum de salariés, nuisent à la santé des travailleurs en les mettant sous un stress permanent. Celles-ci sont d’autant plus présentes depuis l’arrivée de RATP Développement, une filiale du groupe RATP contrôlée à 100% par la RATP, en 2019. "La RATP a déshumanisé notre entreprise. Nous subissons un management violent" déclare le syndicaliste à France 3. Une situation à l’origine de la multiplication des démissions et des arrêts maladies comme le confient les salariés.

Des méthodes généralisées dans le monde du travail

Ces méthodes de management ne sont pas un cas isolé, et sont monnaie courante à la RATP où les réorganisations internes et les conseils disciplinaires contre des syndicalistes arrivent régulièrement. Ce mépris montre la vision qu’à la direction des salariés comme main d’œuvre jetable, qu’il faut briser physiquement et psychologiquement.

Des méthodes de management généralisées dans l’ensemble du monde du travail, mais particulièrement affirmées dans les entreprises publiques que les directions préparent à la privatisation et à l’ouverture à la concurrence pour maximiser les profits, comme à La Poste ou dans les télécoms, à la SNCF, à la RATP.

En faisant une grève sans le préavis réglementaire et en bloquant le dépôt de bus et la direction ainsi qu’en refusant d’aller au CSE convoqué en urgence, les salariés de Bibus montrent la voie à adopter en montrant leur refus de céder face aux pressions du patronat à reprendre le travail et en imposant directement un rapport de force. Aussi, les salariés appellent à cesser à nouveau le travail le 10 novembre, la journée des obsèques de leur collègue et dans le cadre de la journée de mobilisation interprofessionnelle.

Nos pensées vont à ses proches, sa famille et ses collègues.

 
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