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La Izquierda Diario
25 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Grève internationale
Amazon. Des milliers de grévistes dans plus de 40 pays pour le Black Friday
Rafael Cherfy
Lisa Mage

Ce vendredi, le collectif « Make Amazon Pay » appelait à la grève dans plus de quarante pays. Une mobilisation inédite pour les salaires, les conditions de travail et le climat qui pose l’enjeu de l’unité des travailleurs au delà des frontières, face à l’une des multinationales les plus puissantes au monde.

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Crédits photos : @AmazonWorkersIn / @dh_sau

Une grève internationale inédite

Ce 25 novembre, le collectif « Make Amazon Pay », regroupant des dizaines de collectifs, syndicats, organisations politiques et associatives, appelait à une grève internationale des travailleurs d’Amazon. Un appel à la grève d’autant plus symbolique puisqu’il concerne le jour du Black Friday, échéance extrêmement lucrative pour les géants commerciaux comme Amazon qui, tout en enregistrant des profits records, continue inlassablement d’amoindrir les conditions d’emploi des travailleurs.

La mobilisation a été suivie dans plus de 40 pays avec 200 actions recensées par le collectif. « C’est la première fois qu’Amazon est confronté à un appel à la grève à l’international », a affirmé Monika Di Silvestre, représentante du syndicat Verdi chez Amazon.

Ainsi, en Allemagne, plus de dix sites Amazon sur vingt étaient mobilisés selon Amazon Workers International tandis qu’en Espagne un rassemblement était organisé devant le siège de la multinationale à Madrid. En France, certains sites étaient mobilisés comme celui de Brétiny et de nombreux pays ont été touchés comme la Roumanie, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie, l’Inde ou encore les États-Unis. Au total, ce sont des milliers de grévistes à travers le monde qui se sont mobilisés contre le géant Amazon.

Une grève pour les salaires, les conditions de travail et le climat

Au fondement de la mobilisation, la volonté de « faire payer Amazon » comme l’indique le nom de collectif. Ainsi, ce dernier explique que « les salaires réels baissent tandis que l’entreprise engrange des revenus record -121 milliards de dollars pour le deuxième trimestre 2022 ». Cette grève internationale pose donc l’enjeu des salaires et dénonce aussi le non-paiement d’impôts alors même que Jeff Bezos, patron d’Amazon, est devenu la première fortune mondiale suite à la pandémie avec une fortune personnelle estimée à 211 milliards de dollars en juillet 2021.

Ainsi, le mouvement « Make Pay Amazon » demande à ce « Amazon paye ses travailleur·euse·s de manière équitable, paye pour son impact sur l’environnement et paye ses taxes ». L’amélioration des conditions de travail est aussi mise en avant, notamment avec l’allongement des temps de pause, la suppression du régime rigoureux de productivité et de surveillance, la rallongement des congés maladie payés, la création de commissions de santé et de sécurité, ou encore un protocole et un suivi des cas Covid.

Le collectif dénonce aussi l’offensive anti-syndicale menée par le géant du E-commerce et revendique la « fin à la répression des syndicats (…) en mettant immédiatement fin à toute forme d’espionnage des travailleur·euse·s et des organisateur·rice·s ».

Aussi, le symbole d’une grève pendant le Black Friday fait écho à l’absurdité du modèle économique qu’incarne Amazon concernant la question écologique. L’appel à la grève lie ainsi la « fin du mois et la fin du monde » en dénonçant une « empreinte carbone, qui est supérieur de deux tiers à tous les pays du monde. Ainsi, l’appel pointe une « croissance des activités de livraison et de « cloud computing » [informatique en nuage] d’Amazon (qui) accélèrent le dérèglement climatique mondial ».

Une première mobilisation qui pose la nécessité de l’unité internationale des travailleurs

Plus largement, ce mouvement s’inscrit dans la continuité des nombreuses grèves pour les salaires qui ont émergé ces derniers mois face à l’explosion des prix à l’échelle internationale. Ainsi, cette mobilisation rompt avec une vision locale ou corporatiste des récentes grèves menées entreprise par entreprise. Pour l’illustrer, en France, Amazon avait déjà connu une mobilisation inédite sur tous les sites logistiques en avril dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires). La grève internationale de ce vendredi vient poser les bases pour des luttes qui dépassent le cadre néolibéral des négociations salariales qui isole et enferme les différentes luttes pour les salaires.

Cette journée de grève montre le chemin pour la construction d’un rapport de force à la hauteur face à des multinationales surpuissantes comme Amazon, pour laquelle l’unité des travailleurs au-delà des frontières est un aspect inédit, mais également essentiel pour réussir à arracher des revendications conséquentes. Pour finir, si certaines revendications restent encore limitées, le programme que défend le mouvement « Make Pay Amazon » permet de lier directement les questions économiques et environnementales tout en mettant au centre la question de la grève pour imposer ces revendications. Ainsi, cette première grève internationale donne la voie à suivre pour faire plier les grandes multinationales qui concentrent des fortunes immenses au détriment de la santé des travailleurs et de la destruction de la planète.

 
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