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La Izquierda Diario
25 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

On strike !
Royaume Uni. Les soignants votent la grève : une première depuis 106 ans !
Antoine Weil

Au Royaume-Uni, le syndicat du personnel hospitalier a annoncé une grève pour les 15 et 20 décembre prochain. Une mobilisation inédite, en réponse aux dégradations du système de santé britannique et à la vague de grèves contre l’inflation qui se développe dans tout le pays.

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Ce vendredi le Royal College of Nurses (RCN), syndicat du personnel hospitalier, a annoncé le départ en grève des soignants, prévue pour les 15 et 20 décembre prochains.

Décidée plusieurs semaines à l’avance puisque, conséquence des lois anti-sociales en vigueur au Royaume-Uni ou une consultation des salariés doit être effectuée avant de pouvoir exercer son droit de grève, la mobilisation s’annonce déjà historique. C’est en effet la première fois depuis 106 ans qu’a lieu un tel mouvement. Une situation inédite, qui naît en réponse à l’importante dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux et qui fait écho la radicalité qui s’exprime dans tout le Royaume-Uni.

En effet, la colère des soignants répond à la situation économique particulièrement défavorable dans le pays, alors que leurs salaires réels ont baissé de 20 % depuis 2010, notamment à cause l’inflation récente, qui atteint 11 % sur l’année 2022 dans la monarchie britannique. En plus de revendiquer des augmentations de salaires, les grévistes se mobilisent contre la crise profonde de l’hôpital public, qui affecte durement leurs conditions de travail. Après des années de coupes budgétaires et de gestion néolibérale, les hôpitaux britanniques font face à une pénurie considérable de personnel, avec 47 000 postes d’infirmiers non pourvues.

Face à la détérioration des conditions de travail, aux bas salaires, et à la pression subie pendant toute la pandémie de coronavirus qui a fait 212 000 morts dans le pays, les travailleurs hospitaliers abandonnent massivement la profession. C’est ainsi 25 000 infirmiers et sages-femmes qui ont quitté l’hôpital l’année dernière, sur fond de paupérisation de ces travailleurs et travailleuses. À cet égard, Libération rapporte que un hôpital sur quatre a mis en place des banques alimentaires pour le personnel, leurs salaires ne permettant pas de se nourrir convenablement.

Dans ce contexte, c’est 7,1 millions de personnes qui sont en attente de recevoir un traitement. Autant de raisons qui ont motivé les soignants britanniques à partir en grève, et à rejoindre le mouvement national contre l’inflation.

La mobilisation du personnel soignant est en effet loin d’être un mouvement isolé. Il fait d’abord écho à des mouvements similaires dans de nombreux pays : épuisés par des années d’austérités, de manque de moyens et par le choc de la pandémie, les travailleurs de la santé en Espagne et en Argentine se sont aussi mis en grève au cours du mois de novembre.

Surtout, la grève des soignants britanniques s’ajoute à une vague de grèves contre l’inflation qui a commencé cet été au Royaume-Uni, et s’est amplifié touchant actuellement de nombreux secteurs. Après des grèves des postiers, de dockers et de cheminots au cours de l’automne, ce sont 100 000 fonctionnaires qui ont décidé le 10 novembre dernier d’entrée en grève, tandis que les transports publics londoniens sont régulièrement interrompus. Un climat social explosif qui intervient dans une situation politique instable, où, avec trois premiers ministres différents qui se sont succédé en quelques semaines le régime est particulièrement fragile.

De la même manière que la mobilisation au Royaume-Uni, pays ravagé par l’offensive néolibérale, est un exemple à l’heure où tous les travailleurs son touchés par l’inflation, la grève nationale des personnels hospitaliers est à regarder de près depuis la France. Ici aussi, les soignants vivent avec de bas salaires et subissent des conditions de travail dégradées après des années de casse de l’hôpital public. Et cela d’autant plus après la pandémie Covid que l’État et le gouvernement ont choisi de faire reposer sur leurs épaules.

 
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