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La Izquierda Diario
6 de décembre de 2022 Twitter Faceboock

"La vraie question, c’est celle des salaires"
Aéronautique. Les salariés de AAA en grève pour une prime d’urgence de 1500 euros
Rafael Cherfy

Ce mardi 6 décembre, les salariés des différents sites du sous-traitant aéronautique AAA étaient en grève pour revendiquer en urgence une prime PPV de 1 500 euros. Une mobilisation suivie, qui intervient seulement deux jours avant l’ouverture des négociations annuelles obligatoires.

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Crédit photo : Piquet de grève à Toulouse le 6 décembre 2022. Andreas Nathan sur la page facebook « Collectif des Salarié·e·s de l’Aéronautique »

Suite à l’appel de la CFDT AAA, près d’une dizaine de sites du sous-traitant aéronautique étaient mobilisés ce mardi 6 décembre pour demander une prime PPV (partage de la valeur) à hauteur de 1 500 euros. À Toulouse, Bordeaux, Nantes, Biarritz, Carquefou, Meaulte, Saint Nazaire, Lanne et Marignane, des centaines de grévistes se sont rassemblés devant leurs usines.

Arnaud Robin, délégué syndical central CFDT AAA, parle d’un « mouvement national plus fort que lors de nos précédentes mobilisations, avec des centaines de grévistes à travers la France. À Toulouse, on a même décidé de reconduire la grève au lendemain, jusqu’à la réunion avec la direction sur la prime qui se tiendra à 15h ».

La mobilisation est forte, comme l’illustre le site de Lanne (Haute Pyrénées) ou plus de 80 % des salariés étaient mobilisés. « La prime PPV ridicule de 200 euros proposée par la direction a eu le mérite d’énerver les collègues, surtout que la plupart des entreprises du secteur ont obtenu des primes à hauteur de 1 000 euros », nous explique le syndicaliste.

Avant la grève, une communication de la CFDT interpellant l’entreprise sur l’urgence d’une prime face à l’explosion des prix avait été adressée à la direction. Une alerte restée sans réponse, qui provoque aujourd’hui la colère des salariés, deux jours avant la première réunion de négociations annuelles obligatoires (NAO) 2023, où le calendrier des négociations pour les salaires sera fixé.

« Même si on obtient la prime de 1 500 euros, cela ne va pas suffir. La vraie question, c’est celle des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix. Pour les négociations de 2022, on avait eu seulement 3,2 % d’augmentation générale, arrivée en fin d’année avec une inflation qui dépasse les 6 %, ce n’est pas du tout suffisant », résume Arnaud Robin.

Après un plan de suppressions d’emplois où 567 travailleurs avaient été licenciés grâce à la complicité de FO et de la CFE-CGC, l’activité du secteur aéronautique connait aujourd’hui une forte reprise. Un regain d’activité qui engendre une augmentation des cadences de production, d’autant plus en cette fin d’année avec le principal donneur d’ordre Airbus, qui cherche à atteindre les 700 avions livrés d’ici la fin de l’année.

Malgré les carnets de commandes remplis et de nombreux efforts demandés aux salariés, ces derniers se retrouvent avec des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix, perdant ainsi en niveau de vie. Dans ce contexte, les travailleurs du sous-traitant AAA avaient déjà mené plusieurs journées de grève en avril 2022 pour des augmentations de salaires. Aujourd’hui, ils se mobilisent pour une prime de 1 500 euros, tout en ayant en tête que ce ne sera pas suffisant pour palier l’inflation.

Arnaud Robin le résume ainsi : « Si l’on veut obtenir des augmentations de salaires à la hauteur de l’inflation, cela passera par la construction d’un rapport de force. La grève d’aujourd’hui montre que de nombreux salariés sont en colère. Et cette situation dépasse notre boite, on ne compte plus le nombre d’entreprises où les salariés se mettent en grève. Ça se voit particulièrement dans l’aéronautique, avec beaucoup de grèves inédites récemment. Il va falloir qu’on s’y mette tous ensemble pour obtenir de vraies augmentations, mais aussi l’indexation des salaires sur l’inflation : c’est le seul moyen de vraiment se protéger de la hausse des prix »

 
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