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La Izquierda Diario
30 de décembre de 2022 Twitter Faceboock

Cheminots en colère
SNCF : après la grève des contrôleurs, les aiguilleurs de Bordeaux en grève pour le nouvel an
Simon Derrerof

Quelques jours après l’arrêt de la grève des contrôleurs, à Bordeaux, les aiguilleurs de la SNCF s’apprêtent à rentrer en grève sur le week end du nouvel an. Un nouveau signe que la colère des travailleurs de la SNCF contre leur direction est importante et qu’elle ne faiblit pas.

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Après un week-end de Noël marqué par la grève massive des controleurs, la direction de la SNCF et le gouvernement espéraient passer un nouvel an sous le signe de la tranquillité. En effet, après que la direction de la SNCF et le gouvernement aient multiplié le cheminot bashing et menacé d’attaquer le droit de grève, la direction a finalement réussi à signer un accord au rabais avec les directions syndicales sans que les grévistes soient consultés, levant ainsi le préavis de grève des contrôleurs pour le nouvel an.

Pourtant, un nouveau mouvement de grève à la SNCF va bel et bien entraîner des perturbations, le 31 décembre et le premier Janvier. Cette fois-ci, ce ne seront pas les contrôleurs mais les aiguilleurs de la région de Bordeaux qui seront en grève une nouvelle fois après le 24 et décembre. Ces derniers seront mobilisés pour des augmentations de salaire et contre la dégradation de leurs conditions de travail. À l’origine de la colère, des salaires qui ne suivent pas l’inflation et des conditions de travail toujours plus dégradées.

Comme nous le raconte une cheminote de Bordeaux syndiquée à Sud Rail que nous avons interviewé : « Il y a un an déjà la colère s’était exprimée suite à un manque criant de personnel et à un manque de reconnaissance du métier. Depuis, nous n’avons eu aucune évolution, il y a toujours autant de problèmes d’effectifs, des problèmes qui sont encore accentué par les démissions. Suite à une réunion d’équipe en septembre dernier, la direction s’est dite ouverte à répondre favorablement à certaines demandes et a proposé un groupe de travail dans lequel nous avons fait remonté les problèmes de sous-effectif, du manque de postulants et de la surcharge de travail. La direction est pourtant ensuite revenue même sur les choses qui ne posaient jusqu’ici pas problème et nous a affirmées qu’elle ne ferait rien. Depuis un an, la colère des cheminots ne cesse de monter face à l’absence de changement et face au mépris de la direction. Avant le début du mouvement de grève à Noël, la direction a refusé une réunion de conciliation, quand elle a vu que les aiguilleurs décidaient de ne pas lever le préavis pour le nouvel an, ils nous ont contacté pour qu’on décide d’arrêter, en nous disant qu’ils ne pouvaient rien faire pour répondre à nos revendications, que beaucoup avait déjà été fait au niveau national ».

En réalité, ce mouvement de grève des aiguilleurs n’est pas nouveau, depuis le début de l’année et plus particulièrement depuis le début du mois de décembre, ces derniers alertent sur la situation. En effet, début décembre du 15 au 19, quelques jours après la première grève des contrôleurs du 2 au 5 décembre, les aiguilleurs étaient déjà en grève à l’échelle nationale pour exprimer leur colère et leur ras-le-bol. On pense aussi au centre d’aiguillage du Bourget en région parisienne ou les cheminots se mobilisent une heure chaque jour depuis plus d’un mois pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

Plus largement, cela fait longtemps que les cheminots expriment une colère importante qui ne cesse de s’accumuler. Le 25 mai 2022, déjà un premier préavis était déjà posé pour les aiguilleurs avant d’être retiré, suite aux promesses de la SNCF affirmant qu’elle allait répondre aux revendications des cheminots. Des promesses en l’air qui n’ont jamais été suivies de faits et qui sont aujourd’hui à l’origine de la colère des travailleurs de la SNCF.

« Il faut savoir qu’à la base les aiguilleurs de Bordeaux ce ne sont pas des postes qui se mettent beaucoup en grève, mais il y a une prise de conscience face aux conditions de travail. La grève des contrôleurs a également été suivie, les menaces de réquisitions et le cheminot-bashing ont aussi encore renforcé la colère. En plus quand on a vu l’annonce des profits record de la SNCF on a vraiment pris ça pour du foutage de gueule après les négociations salariales qu’ils nous ont proposé. Les collègues ont décidé de dire stop à tout ça » résume la cheminote Bordelaise.

Quelques jours après que la grève des contrôleurs ait été contenue par un accord au rabais et le retrait du préavis pour le nouvel an, la grève des aiguilleurs à Bordeaux montre qu’au plus grand désarroi de la direction de la SNCF et du gouvernement, il y aura quand même une mobilisation des cheminots pour le nouvel an. Alors que la réforme des retraites commence à pointer le bout de son nez et que le gouvernement Macron espérait passer les fêtes tranquillement, la colère des cheminots vient rappeler le ras-le-bol des travailleurs face à la volonté du gouvernement de leur faire payer la crise.

 
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