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La Izquierda Diario
31 de décembre de 2022 Twitter Faceboock

Une année de crises et de luttes
Guerre, crise politique et lutte des classes : les évènements qui ont marqué 2022
Comité de Rédaction

L’année 2022 a été à l’image de la dynamique des dernières années : convulsive, marquée par des épreuves et de grands dangers pour notre classe symbolisés par le retour de la guerre entre puissances, mais aussi riches de potentialités.

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Guerre en Ukraine : le retour des conflits entre puissances

En 2022, l’année aura probablement commencé le 24 février, avec un évènement majeur : l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette guerre, qui se poursuit à ce jour, a signé l’accélération des tendances aux crises, guerres et révolutions. Face au conflit, Révolution Permanente est rapidement intervenu dans les débats à gauche et à l’extrême-gauche en insistant sur la nécessité de défendre une politique indépendante de Poutine et de l’OTAN dans le conflit et en dénonçant tout soutien aux sanctions.

Un enjeu d’autant plus important que la guerre a signifié un renforcement de l’OTAN et enclenché une dynamique de réarmement impérialiste, à l’avant-garde de laquelle on retrouve l’Allemagne. De quoi réactiver le spectre d’une nouvelle guerre mondiale alors que le conflit latent entre la Chine et les États-Unis continue de structurer les tensions internationales dans un contexte de crise économique qui se poursuit, mais aussi de crise écologique dont les effets se sont particulièrement fait ressentir cette année.

Pour autant, l’année 2022 aura aussi été marquée à l’internationale par des révoltes ouvrières et populaires importantes. Non seulement dans les pays semi-coloniaux comme le Kazakhstan, le Sri Lanka, l’Iran, qui connaît le processus le plus avancé, ou l’Équateur, mais aussi dans des territoires coloniaux comme la Corse ou la Guadeloupe. Au mois de décembre, la révolte des ouvriers de Foxconn en Chine et les mobilisations dans tout le pays ont également montré les changements subjectifs à l’œuvre dans le pays qui compte la plus large classe ouvrière du monde, qui jouera un rôle clé dans la période à venir.

Ce retour de la lutte des classes n’a pas épargné non plus des pays impérialistes où la lutte des classes était plus en sommeil, avec les phénomènes de syndicalisation aux Etats-Unis, comme chez Amazon, les grèves au Royaume-Uni ou en Allemagne. Un retour qui montre que partout, des brèches sont aujourd’hui ouvertes face à la barbarie capitaliste.

Inflation, lutte des classes et grève des raffineurs

En France aussi, 2022 aura également été le théâtre de grandes luttes. Alors que les premiers confinements ont imposé une parenthèse dans le cycle de lutte des classes ouvert en 2016, les grèves n’ont pas tardé à reprendre dès 2020 sur le terrain des salaires et des conditions de travail.

En 2022, celles-ci se sont poursuivies, encouragées par l’inflation croissante et donnant lieu à des mobilisations historiques à l’image du conflit à l’aéroport de Roissy sur lequel nous revenions dans le deuxième article le plus lu de l’année, des grèves dans l’aéronautique comme à Daher, Sabena, Mecachrome ou même Airbus, mais aussi plus récemment chez les contrôleurs de la SNCF.

Cependant, c’est la grève des raffineurs de Total et ExxonMobil qui a probablement marqué de la façon la plus importante l’année par son impact sur l’économie et la crise qu’elle a ouvert pour le gouvernement. Si celui-ci a joué sur le dialogue social et les réquisitions autoritaires pour briser le mouvement, celui-ci a dessiné le spectre d’un « tous ensemble » sur les salaires loin d’être encore réalisé mais riche de potentialités. Pendant les trois semaines du mouvement, RP s’est imposé comme le média de la grève des raffineurs, leur donnant la parole pour évoquer leur grève ou répondre aux mensonges du gouvernement et de Total.

Toute l’année, sur les piquets et depuis la rédaction, RP aura ainsi cherché à donner la parole à ceux qui luttent, mais aussi à discuter de la stratégie et du plan de bataille pour leur permettre de gagner. Que ce soit autour de la lutte contre les salaires, de la grève des raffineurs ou de la préparation de la bataille des retraites, RP a cherché à jouer un rôle d’aiguillon stratégique et à dessiner une stratégie alternative pour le mouvement ouvrier, qui permette d’aller au-delà des plans de la défaite des directions syndicales et du « dialogue social ». Une question qui demeure centrale alors que la réforme des retraites du gouvernement sera annoncée le 10 janvier prochain.

Réélection de Macron, recomposition : une année d’approfondissement de la crise politique

La crise économique dans le pays s’est accompagnée d’un approfondissement de la crise politique à l’issue de l’élection présidentielle et des élections législatives de cette année. Du côté de RP, la première a été marquée par la tentative de présenter la candidature ouvrière et révolutionnaire de Anasse Kazib. Une campagne de longue haleine dont nous tirions le bilan en mars, qui s’est affrontée à un black-out médiatique rarement vu, à une offensive de l’extrême-droite du début à la fin de la campagne, tout en suscitant l’enthousiasme dans des secteurs de la classe ouvrière, de la jeunesse mais aussi chez des personnalités de l’avant-garde.

Le projet politique porté par cette campagne s’est prolongé au cours de la présidentielle dans la volonté d’y défendre un vote d’indépendance de classe, en refusant le chantage au vote barrage pour défendre une position d’abstention active. A l’issue de l’élection, Emmanuel Macron a été réélu par défaut avant de subir une défaite historique aux élections législatives, débouchant sur le premier gouvernement de la Vème République sans majorité parlementaire, signe d’un approfondissement de la crise politique en France.

Les deux élections auront également été le théâtre de recompositions. A gauche, l’émergence de la NUPES a signé le retour d’une opposition parlementaire de gauche au gouvernement, une impasse sur laquelle nous revenions, qui s’inscrit dans l’histoire récente du néo-réformisme. Une alliance électorale dirigée par La France Insoumise, qui s’est imposée comme la principale force politique à gauche mais qui se retrouve en cette fin d’année fragilisée par l’affaire Quatennens d’une part et par la réorganisation interne imposée par Jean-Luc Mélenchon de l’autre. Mais également à l’extrême-droite, avec des avancées dans l’institutionnalisation du parti de Marine Le Pen qui s’est accompagnée de l’émergence sur sa droite du phénomène Zemmour.

Crise du NPA, fondation de Révolution Permanente : refonder une gauche révolutionnaire

Mais, cette année aura également été traversée par les recompositions de l’extrême-gauche. Après une campagne présidentielle marquée par l’émergence d’une troisième force aux côtés de NPA et de LO incarnée par la campagne d’Anasse Kazib, le mois de décembre aura ainsi été marqué par l’explosion du NPA, d’un côté, et le Congrès de fondation de Révolution Permanente comme nouvelle organisation révolutionnaire, de l’autre. Ce dernier a commencé par une séance d’ouverture en présence de figures ouvrières, antiracistes et intellectuelles, à revoir sur RP.

Il a [affirmé le projet de construire une organisation défendant « un projet de société émancipateur, le communisme, et une stratégie révolutionnaire qui articule le rôle central de la classe ouvrière, au sens large, avec la lutte contre toutes les formes d’oppression et contre la destruction de la planète » et qui ait « pour centre de gravité l’intervention dans la lutte des classes, le développement de l’auto-organisation des travailleuses et travailleurs et le combat contre la bureaucratie syndicale. »

En 2023, continuera d’être un outil pour notre classe, qui donne la parole à toutes celles et ceux qui luttent contre ce système, pour les salaires, contre les oppressions ou la destruction de la planète, dans les entreprises, sur les piquets de grève, dans la rue ou dans les facs. Mais nous continuerons également d’être un outil pour reconstruire la gauche révolutionnaire que nous appelons de nos vœux et défendre une stratégie révolutionnaire qui sera décisive pour mener les batailles face au gouvernement et en finir avec ce système capitaliste, qui nous mène vers de nouvelles guerre, plus de misère et la destruction de la planète.

 
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