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La Izquierda Diario
6 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

Stop à la répression !
Prison avec sursis pour des opposants aux bassines, le gouvernement poursuit la répression anti-écolo
Lorélia Fréjo

Les 5 et 6 janvier, 7 activistes passaient en procès après leur participation à des manifestations contre les méga-bassines en 2021. Les mois de prison avec sursis et les 500 000 euros de dommages et intérêts requis témoignent de l’acharnement judiciaire contre ces militants, après la répression de la mobilisation de Sainte Soline et alors qu’une nouvelle mobilisation est prévue en mars.

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Crédit photo : XAVIER LEOTY / AFP

L’acharnement répressif contre les militants écologistes continue en cette nouvelle année : ce 5 et 6 janvier avaient lieu le procès de 7 militants anti-bassines. Ils passent devant la justice pour avoir participé à des manifestations contre les méga-bassines 22 septembre et 6 novembre 2021.

Selon le média dijoncter.info, « le 5 janvier, 2 personnes accusées d’avoir participé au débâchage de la bassine de Cram-Chamban le 6 novembre 2021 [étaient] jugées au tribunal de La Rochelle ». Le porte-parole national de la confédération paysanne, Nicolas Girod, a déjà été condamné au paiement d’un euros symbolique pour la même action en 2021. Mais cette fois ce sont d’autres activistes qui risquent des condamnations. Le site ajoute que « le 6 janvier, ce sont 5 personnes dont 3 agriculteurs qui [étaient] jugées au tribunal de Niort pour l’envahissement le 22 septembre de la bassine en construction de Mauze-sur-le-Mignon, lors duquel une des pelleteuses du chantier fut mise hors d’état de nuire ».

Au procès de la Rochelle, des peines de 5 et 6 mois de prison avec sursis ainsi que 500 000 euros de dommages et intérêts, ont été requises. Les manifestants ont plaidé la relaxe et le délibéré aura lieu le 2 mars. A Niort ce sont des peines de 2 à 6 mois de prison avec sursis qui ont été prononcées, des amendes pour refus de prise de signalétique ou d’ADN ainsi que des interdictions de séjour dans les Deux-Sèvres pouvant aller jusqu’à 4 ans.

Cette énième convocation devant la justice, ainsi que les peines requises, montrent l’acharnement de l’État à réprimer toutes les contestations écologiques, ainsi que sa volonté d’en intimider les participants. D’autant plus que ce procès intervient deux mois seulement après la mobilisation de Sainte Soline contre un chantier de méga-bassines, marqué par un renforcement de la répression du mouvement écologiste.

Une volonté de criminaliser et intimider les manifestants, qui s’est illustrée lors des procès, et dans l’acharnement de l’Etat à les pister et les identifier. Libération rapporte ainsi : « Des suspects géolocalisés en temps réel, leurs relevés d’imposition, de CAF ou d’assurance maladie disséqués, leurs factures téléphoniques analysées dans le moindre détail, leur entourage identifié ; une femme suivie et photographiée par des gendarmes ». Un manifestant s’est ainsi vu reprocher la présence d’un poster de Notre-Dames-Des-Landes chez lui, ou des inscriptions ACAB et 1312 retrouvées sur les lieux de manifestations ont été citées.

Le collectif Les Soulèvements de la Terre, à l’origine de cette manifestation a appelé à se rassembler lors des procès pour soutenir les personnes inculpées. Dans son communiqué, le réseau militant déclare : « La justice décide aujourd’hui d’isoler quelques personnes pour tenter d’inhiber le courage des foules qui se rassemblent de plus en plus nombreuses, malgré les interdits, pour défendre l’eau et mettre fin aux projets de bassines ».

Dans les deux villes, les rassemblements ont ainsi réuni des centaines de personnes, soutiens, militants, organisations politiques, écologistes et syndicales. Lors du procès, des scientifiques, militants et paysans, témoins de la défense, ainsi que les accusés qui ont souhaité prendre la parole ont dénoncé l’aberration écologique des méga-bassines et la logique d’accaparement de l’eau au bénéfice d’une minorité d’agriculteurs qui la sous-tend. Ils ont également défendu le droit de s’y opposer.

Il est clair que le gouvernement mène une guerre acharnée contre le mouvement écologiste. Darmanin a ainsi qualifié « d’écoterrorisme » les actions contre les méga-bassines et organisé une répression violente contre la manifestation de Sainte-Soline, par la mise en place d’un lourd dispositif policier composé de 1700 gendarmes et 7 hélicoptères. 50 personnes ont été blessées lors de la mobilisation. Ensuite, 5 opposants ont même été condamnés à de la prison avec sursis.

Dans la lignée de cette offensive répressive, un article du Parisien révélait le 20 décembre une note des renseignements territoriaux sur le collectif Les Soulèvements de la Terre, un des organisateurs de la mobilisation récente contre les méga-bassines à Sainte Soline. Une note qui semblerait avoir pour objectif de donner des éléments en faveur d’une potentielle dissolution du collectif, ainsi qu’à l’ouverture d’instructions anti-terroristes à l’encontre de manifestants opposants aux méga-bassines. Un nouveau saut dans la répression et le flicage des militants écolo, qui vise également à intimider, alors qu’une nouvelle mobilisation d’opposition aux méga-bassines est prévue le 25 mars.

Face à la répression du mouvement écologiste, il faut organiser la solidarité pour l’abandon de toutes les poursuites. Mais, loin de s’arrêter là, il est essentiel de construire une mobilisation d’ensemble contre la politique anti-sociale et antiécologique du gouvernement, et les outils répressifs qui lui permettent de la mener. Les vœux de Macron l’ont montré : pour lui l’écologie n’est qu’un outil de communication. Alors que l’agenda social est marqué par la réforme des retraites, la lutte contre ce projet antisocial doit être l’occasion de coordonner un axe de forces large entre des secteurs du monde du travail et les militants écologistes, autour de la question du blocage de l’économie par la grève. Non seulement contre la réforme en elle-même, mais également contre son monde d’exploitation, de destructions écologiques, de répression et d’acharnement contre les militants.

 
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