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17 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

Santé
Urgences de Thionville : plus d’effectifs et de moyens grâce à la lutte des personnels soignants

Depuis le 31 décembre, la mobilisation des infirmier.es et aide-soignant.es du service des urgences de Thionville avait défrayé la chronique : 93% du personnel était en arrêt maladie. Cette mobilisation inédite a permis d’arracher des embauches et des moyens matériels pour un service au bord de l’explosion.

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« Depuis dix ans c’est de pire en pire [...] On a été maltraitant malgré nous cet hiver, pour nous ce n’était pas acceptable donc on s’est mis en arrêt. [...] On est toujours dix soignants pour plus d’une centaine de patients tous les jours c’est pas tenable. » explique Corinne*, aide-soignante depuis dix ans à Thionville (Moselle) au micro de Révolution Permanente

En effet, à partir du 31 décembre, les urgences de Thionville ont vu plus de 90% des aide-soignant.es et infirmier.es de leur service se mettre en arrêt maladie. Une mobilisation qui cache son nom, sur fond d’épuisement, qui avait alors été suivie dans les mêmes professions au service des urgences de Sarreguemine, alors en grève depuis le 22 décembre, puis aux hôpitaux de Saint-Avold et de Forbach.

« Manque de moyens constant, épuisement moral et physique, au bout de 17 ans c’est usant, il faut que ça change », raconte Emilie*, soignante à Saint-Avold. « Je travaille à Forbach depuis peu, la plupart de mes collègues sont obligées de s’arrêter de temps en temps pour reprendre du poil de la bête » renchérit Monique*, témoignant de la difficulté des conditions de travail dans le service.

Alors que le ministre de la santé, qui a commencé son service à l’hôpital de Thionville, était au chevet des médecins en grève, qui voulaient augmenter le prix de leurs consultations, aucun mot n’a été prononcé sur ce phénomène inédit. Ceux que l’on applaudissait durant le Covid et qui doivent désormais faire face à une triple épidémie ne semblent plus en odeur de sainteté au ministère de la Santé.

Les organisations syndicales, prises de court par cette mobilisation, ses méthodes et son ampleur ont décidé de lancer un préavis de grève illimité entre les 6 et 22 janvier. Cette semaine, des rassemblements ont eu lieu dans toute la Moselle pour exiger plus de moyens dans l’hôpital avec près de 200 soignants en grève sur le département et des centaines de soutiens, notamment à Sarreguemine où 200 personnes se sont rassemblées devant l’hôpital.

A Thionville, c’est une victoire qui a été obtenue, comme le raconte Corinne. La direction a consenti à la plupart de leurs revendications : augmentation des effectifs infirmiers et aide-soignant, affectation de brancardier au service des urgences, ainsi qu’une nouvelle ambulance pour les retours-patients mais aussi l’agrandissement des locaux dédiés aux urgences.

Alors que c’est tout le système hospitalier qui souffre, entre manque de moyens et de reconnaissances et baisse du pouvoir d’achat, les infirmiers et soignants de Thionville montre que même dans les hôpitaux, où la question de la continuité du service public rend difficile les mouvements de grève, il est possible de faire plier les directions et le ministère par la lutte. Une victoire qui redonne du courage pour ces travailleurs, qui comptent bien prendre part à la lutte contre la réforme des retraites qui commence ce 19 janvier.

*Les prénoms ont été modifiés

 
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