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La Izquierda Diario
26 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

La jeunesse entre dans la danse
« Il faut agir maintenant » : au lycée Hélène Boucher, les lycéens multiplient les Assemblées Générales
Alexis Taïeb

Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites a été massive ce jeudi 19 janvier, dans plusieurs lycées les élèves se sont également organisés pour bloquer leur établissement et se joindre aux manifestations. C’est notamment le cas du lycée Hélène Boucher, qui s’est mobilisé régulièrement ces derniers mois. Et cela n’est pas étonnant.

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En effet, les lycéens de Hélène Boucher - un lycée qui regroupe 1 300 élèves – ont instauré une pratique consistant à se réunir hebdomadairement en assemblée générale. Rose, élève en première et organisée dans le collectif du lycée « insurrection HB », nous raconte : « Pour nous c’est très important, c’est dans ce cadre-là que l’on peut réfléchir à comment étendre la mobilisation, comment l’inscrire dans la durée et exprimer notre mécontentement. Lorsque l’on fait des AG, on invite tout le monde, même ceux qui ne sont pas convaincus de se mobiliser. ».

Une pratique qui leur permet de mettre beaucoup l’accent sur la démocratie et l’auto-organisation pour penser la mobilisation dans leur établissement, et donc logiquement de convaincre aussi plus largement. « On fait beaucoup de votes, on vote toutes les actions par exemple » témoigne Rose. Ce sont ainsi plusieurs lycéens qui se donnent la tâche de tracter à la sortie du lycée pour convaincre leurs camarades, organiser des actions en invitant des médias et préparer des blocus.

Pour cette lycéenne, alors que le projet du gouvernement doit faire face à un rejet largement majoritaire dans la population, « c’est maintenant le moment d’agir ». En ce sens, elle insiste beaucoup sur la nécessité de créer une jonction entre le personnel de l’éducation nationale et les élèves : « On est contre la réforme par solidarité avec nos proches dans la vie active, mais aussi nos profs dont on est très proches. On voit que c’est un métier de plus en plus difficile. »

D’autant plus que ce lien n’est pas toujours évident à construire car il nécessite de briser le rapport entre élèves et professeurs, c’est pourquoi Rose a ajouté : « On voit la difficulté dans notre établissement, même certains profs politisés et syndiqués sont réticents aux méthodes plus radicales des lycéens, notamment à cause de la répression policière à laquelle on doit faire systématiquement face. Mais on a besoin de s’allier. Si on se mobilise, c’est, encore une fois, aussi pour eux. On voit bien la dégradation des conditions de travail et de nos études depuis des années. Et la réforme des retraites ils vont en souffrir, on va en souffrir. On a besoin d’actions communes. »

Ces mobilisations permettent ainsi aux lycéens de porter des revendications plus larges qui ont touché les lycées ces dernières années, comme le rejet de la plateforme Parcoursup, la loi LOPMI, la réforme des lycées professionnels ou encore la dénonciation d’un système qui détruit la planète. « Notre colère revêt clairement des aspects idéologiques face au système et à l’avenir qu’on nous propose » explique ainsi Rose.

Avec des lycéens qui ont un caractère explosif et qui peut faire déborder les mouvement dont les directions syndicales essayent de cadrer, ce n’est pas étonnant de voir le niveau de répression déployée pour empêcher la tenue des blocus dans les lycées. Selon France Inter, la direction des services de renseignements de la Préfecture de police de Paris a mis en place un dispositif spécial pour surveiller les lycées le 19 janvier.

C’est pourquoi, il est nécessaire qu’un maximum de lycéens se mobilisent dès le 31 janvier en bloquant leur établissement et en rejoignant les manifestations aux côtés des travailleurs. Comme le dit Rose, « C’est nécessaire que tous les lycées bloquent, il faut que ce soit général, et il faut aussi que les lycées de banlieue aussi se mobilisent. On voit qu’on fait peur, on voit bien que les policiers sont toujours là, ce n’est pas pour rien. Il faut qu’on aille voir tout le monde, discuter et convaincre, on a des choses à revendiquer. »

Effectivement, alors que l’intersyndicale a appelé à une nouvelle date de mobilisation le 31 janvier, la jeunesse, de par son explosivité et sa radicalité, a un rôle important à jouer dans ce bras de fer contre le gouvernement, à l’image de l’AG tenue à Paris 8 avec les personnels et étudiants de la fac qui appelle les lycéens à les rejoindre dans leur AG lundi prochain à 18h.

 
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