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La Izquierda Diario
28 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

En grève !
Grève inédite des salariés d’Ubisoft : « Les travailleurs ne sont pas une ressource consommable »
Lisa Mage

Après avoir connu un pic d’activité pendant le covid, la direction d’Ubisoft cherche aujourd’hui à faire payer aux salariés la baisse de la demande et ses mauvais choix. En face, les salariés du géant du jeu vidéo ont répondu par une grève inédite dans l’entreprise ce vendredi 27 janvier.

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Ce vendredi, les salariés d’Ubisoft étaient appelés à débrayer de 14 à 18 heures par les syndicats Solidaires Informatique et le Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo (STJV). Un débrayage historique dans un secteur très peu habitué des mobilisations. A l’origine de la colère, un mail interne envoyé par le PDG Yves Guillemot qui parle d’ « ajustement structurel », doux euphémisme pour qualifier une menace de coupure de budget, qui va engendrer des suppressions d’emplois. De plus, ce mail annonce un potentiel gel des salaires dans ce secteur où les salariés sont déjà particulièrement exploités. Cette grève s’inscrit ainsi dans un contexte plus global de lutte contre des méthodes managériales oppressantes et de lutte pour les salaires et les conditions de travail.

Les revendications des grévistes sont multiples. Sur le plan salarial, ils demandent une ouverture des négociations salariales dans le but d’obtenir des revalorisations à minima à hauteur de l’inflation, en plus des augmentations salariales exigées. Leur combat concerne aussi les conditions de travail, avec une mobilisation pour la fin des politiques de harcèlement managérial et la fin du contrôle exercé sur les salariés sur le contenu et leur travail. Cette grève, comme le souligne Marc Rutschlé, représentant de section syndicale chez Solidaires Informatique dans Le Parisien, est la « première » d’une telle ampleur depuis la création d’Ubisoft en 1986.

Des revendications légitimes des salariés face à une direction qui cherche aujourd’hui à leur faire porter la responsabilité de la baisse d’activité, les incitant à donner « le meilleur d’eux même ». En effet, l’entreprise se justifie avec une baisse du chiffre d’affaires sur l’année 2021-2022 de 4,4 % en comparaison à la période de forte demande du plus fort de la crise Covid. Derrière cette rhétorique hypocrite, Ubisoft a engrangé plus de 400 millions d’euros de résultats d’exploitation sur l’année 2022-2023 : des profits exorbitants qui rendent encore plus violentes les annonces antisociales de la direction.

De plus, les grévistes dénoncent des conditions de travail désastreuses avec des cadences insoutenables. « Les travailleurs et les travailleuses du jeu vidéo ne sont pas une ressource consommable  » affirme le communiqué commun du Syndicat des Travailleurs·ses du Jeu Vidéo (STJV) et de Solidaires Informatique. Des conditions de travail désastreuses dont l’exemple le plus criant est le scandale de harcèlement ayant visé en 2020 plusieurs anciens cadres de l’entreprise. Plusieurs salariés avaient alors dénoncé du harcèlement et des agressions sexistes et sexuelles.

Plus largement, la grève inédite des salariés d’Ubisoft fait écho à un certain réveil des salariés des travailleurs du jeu vidéo. Pour l’illustrer, une première grève de cinq semaines des salariés de l’éditeur Activision Blizzard en 2021 avait abouti à la création du premier syndicat de l’entreprise états-unienne. Après avoir connu une augmentation phénoménale de la demande pendant la période Covid, le patronat cherche aujourd’hui à faire payer la baisse d’activité aux salariés. Ces derniers ont bien raison de refuser de payer la crise !

 
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