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La Izquierda Diario
31 de janvier de 2023 Twitter Faceboock

Réforme des retraites
« Si la base ne contrôle pas le mouvement, on est morts » : plus de 150 cheminots en AG à Gare du Nord
Nathan Deas

Ce matin, près de 150 cheminots ainsi qu’une trentaine de travailleurs de la société de sous-traitance Onet et des soutiens étaient rassemblés en assemblée générale à Gare du Nord. L’occasion de compter ses forces et de préparer la suite du mouvement.

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« Les salariés d’ONET sont en grève aujourd’hui pour dire non la réforme des retraites et on ira jusqu’au bout ! » explique Fernande Bagou, salariée dans l’entreprise du nettoyage. Ce mardi, près de 100% des travailleurs et des travailleuses de la sous-traitante Onet sont mobilisés sur le secteur Paris nord. Ils sont plus de trente à avoir fait le déplacement à l’assemblée générale des cheminots.

« Vendredi, en assemblée générale, nous avons décidé de faire grève aujourd’hui contre la réforme des retraites mais aussi contre nos conditions de travail et la SNCF » poursuit Fernande. En effet, l’entreprise du ferroviaire a décidé à l’approche des JO 2024 d’opérer une réduction complète de la sous-traitance du nettoyage sur la ligne du RER B pour se prémunir de toute possibilité de contestation. « La SNCF veut nous isoler et nous diviser pour pouvoir attaquer plus encore nos conditions de travail » dénonce la syndicaliste de la CFDT.

A Paris Nord, le niveau de mobilisation est proche de celui du 19 janvier dernier. Tout l’axe nord est mobilisé : un train sur 10 circule sur le RER D, un train sur quatre sur les lignes H et K. Pour Laura Varlet, cheminote et syndicaliste à Sud Rail : « aujourd’hui encore à la SNCF il y a des taux de grève impressionnants, comme le 19. Comme l’ont dit les ONET, la question ce n’est pas que les retraites, ce sont aussi les conditions de travail, l’ouverture à la concurrence et les salaires ».

Dans l’assemblée générale, les grévistes se questionnent sur les suites du mouvement. La succession des journées de grèves de 24h portée par l’intersyndicale et la très longue attente entre chaque journée de mobilisation peinent à convaincre. « Il va falloir mettre les pieds dans le plat » exprime ainsi Laura. « Cette AG doit servir à préparer la suite. La réalité c’est que l’intersyndicale va probablement nous proposer une prochaine date de mobilisation un samedi. On ne peut pas se satisfaire de cela, alors qu’on vient de faire deux journées de grèves extrêmement importantes dans tous les secteurs du monde du travail. Le 19, il y avait des secteurs, notamment du privé, qui ne font jamais grève qui étaient là. La colère existe et pour l’instant le plan de l’intersyndicale nous fait foncer dans le mur. Plusieurs fédérations syndicales appellent à la grève les 7 et 8 février, il faudra en être et le plus nombreux possible » précise la cheminote

Le son de cloche est identique du côté de Anasse Kazib. « Tout nous montre qu’il y a un rejet massif de cette réforme et que la mobilisation aujourd’hui sera massive. Mais cela ne suffira pas, parce qu’on n’est pas assez à se retrouver en assemblées générales, parce que tant qu’on n’aura pas la main sur notre grève on ne gagnera pas. Sans auto-organisation à la base on est morts. » a -t-il expliqué.

Une question urgente, alors que l’intersyndicale pourrait annoncer ce mardi une date de mobilisation le samedi. « On va faire samedi, après on va faire au mois de mars, et le 26 mars c’est terminé. Le problème c’est pas que nous on est pressés, mais que le gouvernement frappe vite. C’est pour cela qu’il faut aller vers la reconductible, et il faudra surtout que ce soient des journées qui nous appartiennent et qui servent à ancrer le mouvement à la base, à construire des assemblées générales et des comités de grève. » explique le cheminot.

Des étudiants de l’université Paris 8 (Saint Denis) étaient également venus soutenir les grévistes. « Je suis très fière de pouvoir dire que je me bats aux côtés des travailleurs et des travailleuses d’Onet et de la gare du Nord. Aujourd’hui on vous soutient parce qu’on sait que sans le monde du travail et la grève reconductible et générale on va nulle part. Sans vous il n’y a pas de victoire » explique Irène Karalis, militante au Poing Levé.

Grève reconductible et auto-organisation à la base, voilà la perspective à construire pour une partie des cheminots de Paris Nord. Au bout du quai 36 de la Gare du Nord, en cette deuxième journée de mobilisation de masse contre la réforme des retraites une question est dans toutes les têtes : comment faire pour que la formidable colère contre le gouvernement Macron ne soit pas cette fois un coup d’épée dans l’eau ?

 
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