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La Izquierda Diario
16 de février de 2016 Twitter Faceboock

Quand Bolloré censure sur Canal+ sur tous les sujets concernant les entreprises

Les grands capitalistes ne s’achètent pas une chaîne de télévision comme on achète une machine à laver et d’ailleurs…

Léo Serge

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Lorsque Bolloré achète Canal+ il sait qu’il achète un pouvoir d’influence sur l’opinion publique, sur la classe politique, sur la société tout entière. Il sait également que c’est un investissement rentable, précisément pour cette raison. Ce qu’il achète c’est du temps d’influence sur nos cerveaux. Au mois de juin 2015, en devenant l’actionnaire majoritaire de Canal+, il décide de prendre le contrôle complet de la chaîne. Depuis, il se mêle personnellement du contenu de la chaîne et de ses choix éditoriaux. Il est accusé en premier lieu d’avoir décapité les Guignols de l’info — placés à un horaire qui les fera mourir à petit feu. Il est vrai que Bolloré est un ami proche de Sarkozy et que Sarkozy n’a jamais été épargné par les Guignols de l’info. Puis il censure un reportage d’investigation sur le Crédit Mutuel qui montrait que celui-ci facilitait l’évasion fiscale pour ses clients.

Le chef adjoint deSpecial Investigation,Jean-Baptiste Rivoire, vient de confirmer, le 12 février sur l’émission Arrêt sur images, qu’une liste inquiétante de sujets était interdite par la chaîne. Ce journaliste, délégué syndical SNJ-CGT à Canal+, a été soumis cet automne à une procédure de licenciement qui n’a finalement pas abouti. Il s’était plaint dans un courrier adressé au directeur général de Canal+ de la déprogrammation de l’émission sur le Crédit Mutuel. M.Bolloré assume puisqu’il aurait déclaré lors d’un comité d’entreprise en septembre 2015 qu’il ne fallait « pas embêter les partenaires du groupe ». Le journaliste, lui, affirme qu’un sujet sur la BNP a également disparu. « Autant vous dire qu’il n’y a pas un seul producteur qui nous ait envoyé le moindre projet d’enquête sur le monde bancaire. Il n’y aura plus de sujets sur les banques à Canal+, pour l’instant », conclut-il. Le journaliste constate que sous l’ancienne direction, les projets d’enquêtes passaient « dans 80% ou 90% des cas ».

Voici la liste des sujets refusés :

  •  « Volkswagen, l’entreprise de tous les scandales » ;
  •  « Le monde selon YouTube » ;
  •  « François Homeland », un projet d’enquête sur la capacité du président français à assumer ses engagements dans des conflits armés à l’étranger ;
  •  « Attentats : les dysfonctionnements des services de renseignement » ;
  •  « Les placards dorés de la République », qui devait explorer « comment des préfets se retrouvent nommés à 15000 euros hors cadre », ou « les emplois fictifs de la haute fonction publique » ;
  •  « Répression made in France », sur la façon dont la France exporte ses moyens de répression « comme les matraques électriques » dans des parties du monde dont les dirigeants sont « plus ou moins recommandables » ;
  •  « Nutella, les tartines de la discorde ».

    Voilà donc la liberté d’entreprendre chère aux libéraux et aux capitalistes : une hypocrisie totale. Comment parler du capitalisme comme s’il garantissait la liberté ? Il est en précisément l’inverse : le capitalisme, c’est la mafia des copains puissants prêts à tout pour noyer la vérité. C’est dans la logique même du capitalisme qui est là pour « optimiser les profits », en voici la seule règle d’airain.

    « Seule la vérité est révolutionnaire ».

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