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7 février 2023
Retraites : les raffineurs massivement en grève pour 48h, les sous-traitants rejoignent le mouvement
Gabriel Ichen

Comme les 19 et 31 janvier, les raffineurs et travailleurs de la pétrochimie sont encore une fois massivement mobilisés pour cette journée du 7 février. A leurs côtés, de nombreux travailleurs d’entreprises sous-traitantes.

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Crédits photo : AFP

Cette troisième journée de grève du 7 février est à nouveau particulièrement suivie dans la pétrochimie. Selon les chiffres donnés par la CGT TotalEnergies ce matin, les taux de grévistes dans les raffineries et sur les différents sites Total sont très importants et vont de 75% à 100% de grévistes selon les sites. A noter, un élément nouveau en cette nouvelle journée de grève : l’entrée importante dans la mobilisation des travailleurs des entreprises sous-traitantes.

Du côté de Total, la raffinerie de Normandie compte ainsi 87% de grévistes. La CGT annonce également 90 % de grévistes à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et 75% à la raffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône). Du côté d’autres groupes comme ExxonMobil, la grève à la raffinerie de Fos-sur-Mer est à nouveau extrêmement suivie avec 95% de grévistes, +5 points par rapport à la journée du 31 janvier. Les raffineurs du site de Lavera (Petroineos), dans les Bouches-du-Rhône sont également fortement mobilisés avec 70% de grévistes.

Alexis Antonioli, secrétaire du syndicat CGT de la plateforme Normandie souligne également l’importante mobilisation du côté des sous-traitants qui s’explique à la fois par le travail des militants syndicaux et par la colère cristallisée dans le projet de réforme des retraites du gouvernement : « chez les sous-traitants, un gros boulot a été fait avec des tractages. Il y a des syndicats actifs dans ces boites. Un des éléments les plus importants de contestation est évidemment l’inflation. Avec les retraites, tout s’additionne, et on a aujourd’hui un mouvement beaucoup plus puissant chez les sous-traitants qui s’investissent dans les grèves ».

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Sur les blocages de la zone industrielle du Havre organisés par la CGT, de nombreux salariés d’entreprises de la sous-traitance de Total ont ainsi rejoint le mouvement. C’est le cas par exemple de salariés d’Altrad Endel, de SPIE HNO ou Eramet, toutes des entreprises de sous-traitance des grandes entreprises de la zone comme Total ou Renault. Ludovic, salarié chez Altrad, qui fait de la maintenance sur l’usine pétrochimique de Total, témoigne au micro de Révolution Permanente : « on est en grève parce qu’on ne réussit pas à se faire entendre au niveau des salaires, ils sont trop bas, et ne nous permette pas de faire face au coût de la vie. Retraites, salaires, tout est lié ». A Grandpuits, au service instrument, 66% des salariés d’Actemium, sous-traitant de Total, sont en grève.

Cette nouvelle mobilisation très suivie dans la pétrochimie et l’entrée des travailleurs de la sous-traitance prouve la volonté de se battre qui s’exprime à la base. Pour Alexis Antonioli, cette volonté doit trouver des débouchés dans la construction d’un rapport de force plus dur, qui soit capable de véritablement faire plier le gouvernement sur les retraites mais aussi pour arracher d’autres revendications, sur les salaires par exemple. Chose que se refuse à faire l’intersyndicale pour le moment : « Ce qu’on porte à la FNIC et sur le terrain, c’est la revendication de 60 ans et 37,5 annuités, et non pas 62 parce qu’on se battait déjà contre en 2010. La CFDT n’a pas à borner ce que les manifestants veulent ou exigent. Aujourd’hui, quand on voit le niveau contre cette réforme, l’organisation à la base d’AG interpros doit aussi servir à élargir les revendications pour que ce mouvement se dote de ses propres revendications. L’inflation reste un sujet d’actualité, et on doit intégrer l’indexation des salaires sur l’inflation dans les revendications qu’on porte. »

C’est pourquoi la CGT des industries chimiques (FNIC) conjointement à la CGT Mine et Énergie et la CGT Ports et docks ont récemment appelé à la reconduction de la grève et appellent à une grève de 48h les 7 et 8 février : « cet appel de 48h doit être un point d’appui pour construire la grève reconductible » défend Alexis Antonioli.

 
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