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15 de février de 2023 Twitter Faceboock

Mouvement ouvrier
16 février : pour « mettre la France à l’arrêt », il faut préparer la grève reconductible !
Paul Morao

Face à l’inflexibilité du gouvernement, les directions syndicales ont durci le ton samedi en menaçant de mettre le pays à l’arrêt le 7 mars. Pourtant, pour gagner face à Macron, une journée isolée de plus, même massive, ne suffira pas. Il faut construire une grève reconductible large à partir de cette date.

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Crédit photo : Géraud D

Samedi dernier, nous étions encore des millions dans les rues, avec de nouveaux records de manifestants dans de nombreuses villes de France comme Paris, Rennes ou Toulouse. Face à l’inflexibilité du gouvernement, un sujet était au cœur de toutes les discussions : comment durcir le mouvement pour gagner ?

Un état d’esprit que semblent avoir senti les directions syndicales. En conférence de presse, l’intersyndicale a en effet menacé le matin même de « mettre la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars » si le gouvernement et les parlementaires refusaient d’entendre « la contestation populaire. » Un changement de ton notable, alors que trois jours plus tôt, Laurent Berger expliquait encore sur BFM : « on ne pense pas que le blocage soit la solution ».

Une annonce qui est cependant encore loin de dessiner la perspective d’une grève reconductible. En effet, comme l’a souligné immédiatement le dirigeant de la CFDT : « on n’est pas dans la logique de la grève reconductible (…) ce n’est pas un appel à la grève générale. » De son côté, Philippe Martinez bottait samedi en touche : « la question de la reconduction ne se décide pas au niveau des confédérations syndicales, mais dans les entreprises et les services ».

Ainsi, tout en durcissant le ton, l’intersyndicale maintient encore une stratégie de journées saute-moutons, refusant de construire un rapport de forces par un blocage effectif de l’économie jusqu’au retrait de la réforme. Pourtant, les quatre premières mobilisations l’ont montré : des dates isolées, aussi historiques soient-elles, importent peu au gouvernement.

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Raymond Soubie, conseiller de Sarkozy pour passer la réforme des retraites en 2010 et expert en mobilisations pour la bourgeoisie depuis 60 ans, l’assume : « je ne crois pas qu’une seule démonstration comme celle du 7 mars suffira pour faire reculer le gouvernement. Il en faudrait plusieurs, dans un laps de temps très resserré. »

Une déclaration qui indique la méthode à suivre : la construction d’une grève reconductible large. La date est toute trouvée pour initier un tel mouvement : le 7 mars. Certains secteurs appellent déjà en ce sens, à l’image de la CGT Cheminots et de SUD Rail, de l’intersyndicale RATP et de Solidaires, qui pourraient être rejoints par les raffineurs très rapidement. L’intersyndicale doit mettre toutes ses forces dans la construction d’un tel mouvement, non seulement en appelant à généraliser cette perspective, mais en utilisant les moyens humains et financiers dont elles disposent au service de sa construction !

En parallèle, il faut dès maintenant s’organiser à la base pour construire la grève reconductible. Cela implique, dès ce 16 février, de multiplier les AGs pour commencer à préparer un départ en reconductible. Pour éviter toute « grève par procuration », il est fondamental que les secteurs les plus habitués aux grèves dures et convaincus de l’enjeu de la reconductible, tels que les cheminots, les raffineurs, ou les électriciens, travaillent à étendre cette perspective en s’adressant aux secteurs autour d’eux : sous-traitants, entreprises locales, etc. En 2010, les AGs Interpros avaient joué un rôle pour convaincre des bataillons supplémentaires de rejoindre la lutte, de même que les cheminots et traminots des Rencontres RATP-SNCF en 2019.

Mais pour s’assurer que la grève reconductible entraîne l’ensemble de notre classe, il faudra aussi un programme qui donne à toutes et tous envie de se battre, en liant nos revendications sur les retraites à la question des salaires, mais aussi à des revendications pour en finir avec des conditions de travail qui nous brisent, la destruction des services publics ou encore le chômage et la précarité. D’ores et déjà, de nombreux manifestants assument que leur colère dépasse la question des retraites, allons plus loin et défendons un programme à la hauteur de la colère !

Seul un tel cahier revendicatif permettra de rassembler l’ensemble des travailleuses, des travailleurs et de la jeunesse dans un combat général contre Macron et son monde !

 
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