Crédit photo : O Phil des Contrastes
A l’appel du collectif de syndicats et d’association contre la loi immigration, des centaines de personnes ont défilé ce samedi contre l’enfermement des sans-papiers en Centre de Rétention Administrative (CRA) et contre le projet de loi Immigration de Darmanin. Suite à cet appel signé par la Marche des Solidarités, la CGT, la FSU, Solidaires ou encore l’UNEF, des manifestations ont eu lieu à Paris, Marseille ou encore Bordeaux.
A Paris, la manifestation s’est élancée en direction du CRA de Vincennes pour dénoncer l’offensive xénophobe du gouvernement, le tri raciste des migrants et la répression des sans-papiers. Plusieurs collectifs de sans-papiers et associations étaient présents tels que Droits Devant, le Collectif des Sans-Papiers du 75 (CSP75) ou le CSP de Montreuil était présents ainsi que des travailleurs sans-papiers des plateformes logistiques de Chronopost à Alfortville (94) et de DPD à Coudray-Montceaux (91) en grève pour exiger leur régularisation.
Travailleurs des secteurs dits « essentiels » pendant la crise sanitaire, occupant les emplois les plus pénibles, subissant la précarité ou encore les carrières hachées, beaucoup défendent par ailleurs la jonction avec le mouvement contre la réforme des retraites. Ainsi, Dioum Elhadji, délégué des grévistes de DPD explique : « Certains travaillent plus de dix ans sans avoir de papiers, on ne peut pas avoir de retraites donc on est concernés par ces deux réformes ».
Alors que la question se pose sur la manière d’arriver à élargir la mobilisation contre la réforme des retraites afin d’être en mesure de gagner face à Macron, Denis, militant de la Marche des Solidarités affirme : « pour gagner, il faut que le mouvement actuel contre la réforme des retraites soit aussi un mouvement contre le racisme ». Avant d’expliquer que la loi immigration portée par Gérald Darmanin relève du même projet, à savoir « faire travailler les gens dans les conditions imposées par les patrons », notamment au travers du nouveau titre de séjour « métiers en tension » qu’elle prévoit de créer.
De même, Anasse Kazib, cheminot et porte-parole de Révolution Permanente, qui était présent en cortège dans la manifestation, est revenu sur la nécessité d’élargir le socle revendicatif du mouvement contre la réforme des retraite afin d’élargir la mobilisation, en y intégrant le retrait de la loi Darmanin et la régularisation de tous les sans-papiers : « Il faut une retraite à 60 ans à taux plein et 55 ans pour les métiers pénibles pour l’ensemble des travailleurs. C’est central que la classe ouvrière soit là au côté des camarades sans-papiers ».
A l’arrivée à proximité du CRA de Vincennes, les collectifs de sans-papiers ont appelé à se mobiliser à nouveau le samedi 4 mars, date de manifestation nationale contre la loi Immigration de Darmanin. Un appel auquel Révolution Permanente s’associe, en appelant à lutter contre l’ensemble du projet anti-social, xénophobe et raciste du gouvernement. [Seul un programme qui inclut la lutte contre les oppressions subies par l’ensemble de notre camp social, et en particulier par les secteurs les plus précaires, sera en mesure de mobiliser le plus largement possible afin de construire le rapport de force à même de faire reculer le gouvernement> https://www.revolutionpermanente.fr/Loi-immigration-la-bataille-des-retraites-doit-etre-l-occasion-de-faire-reculer-Darmanin] |
