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21 de février de 2023 Twitter Faceboock

Guerre réactionnaire
Après la visite de Joe Biden à Kiev, Poutine promet une nouvelle escalade dans la guerre
Nathan Deas

Vladimir Poutine s’est longuement exprimé devant l’Assemblée fédérale russe ce mardi, près d’un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’occasion d’assurer que son pays développerait les technologies les plus modernes pour son armée et mènerait la guerre « jusqu’au bout ». Il a également annoncé que Moscou interromprait sa participation au dernier accord majeur sur les armes atomiques avec Washington.

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Crédit photo : AFP

Lors d’un discours fleuve, le président russe Vladimir Poutine a annoncé ce mardi 21 février que la Russie suspendait sa participation à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire et a menacé de réaliser de nouveaux tests nucléaires si les Etats-Unis en font d’abord. Entamée il y a cinquante ans, l’ère de la limitation des armes nucléaire « touche peut-être à sa fin ».

« Poutine se retire d’un traité sur les armes nucléaire, signifiant ainsi une rupture plus nette avec l’Occident » titre The New York Times avant de souligner que le traité New Start est « le dernier accord de limitation des armes qui survive entre les deux plus grandes puissances nucléaires » et que l’annonce de Vladimir Poutine offre « un nouveau signe que l’ère de la réduction officielle des armes touche peut-être à sa fin ».

Sur cette voie, le locataire du Kremlin a promis l’escalade et l’intensification du conflit sur le sol ukrainien. « Nous introduirons toutes les technologies les plus modernes pour le développement de notre armée » a-t-il déclaré. Quelques jours avant le premier anniversaire de l’intrusion réactionnaire de la Russie en Ukraine, Poutine a ajouté : « Ils veulent en finir avec nous, ils veulent transformer un conflit local en un conflit mondial et nous anéantir une fois pour toutes […], l’OTAN a des plans agressifs à notre encontre, mais nous nous battrons jusqu’au bout ».

Il fait peu de doute que la visite surprise de Joe Biden à Kiev, la veille, aura eu pour conséquence de renforcer la rhétorique anti-occidentale du « discours à la nation » que Vladimir Poutine a adressé ce mardi au Parlement russe. « Pour le Kremlin, il s’agit d’une preuve supplémentaire que les Etats-Unis ont définitivement misé sur la défaite stratégique de la Russie dans cette guerre, et que la guerre elle-même s’est irrévocablement transformée en une guerre entre la Russie et l’Occident », explique la politologue Tatiana Stanoya directrice de la revue R.Politik.

Aussi, à peine arrivé sur le sol ukrainien, Joe Biden avait annoncé un paquet d’aides militaires à hauteur de 500 millions de dollars, essentiellement composée de lance-roquette HIMARS et de munitions avant de s’envoler pour la Pologne où il devait rencontrer, mardi, le président Duda et les leaders des Neuf de Bucarest, les pays du flanc Est de l’OTAN. Quelques jours plus tôt, la conférence de Munich sur la sécurité s’était conclue sur la décision des puissances occidentales d’intensifier l’envoi d’armes lourdes, de chars et de l’aide financière en direction de l’Ukraine.

Un an après l’envahissement de l’Ukraine par l’armée russe, l’heure est plus que jamais à la surenchère belliciste et guerrière. Sur ce terrain, la décision de Poutine de se retirer de l’accord New Start et de promettre un déluge de feu et de sang est avant tout le produit des difficultés militaires et politiques de la Russie sur le sol ukrainien. Pour la classe ouvrière et les classes populaires de Russie et d’Ukraine, mais aussi de tout le continent, la situation n’en est pas moins chaque jour plus inquiétante. Engagées dans un conflit qui n’en finit pas et dans lequel elles n’ont rien à gagner, le tableau d’une militarisation à marche forcée de l’Europe toute entière est un horizon qui se rapproche.

La guerre en Ukraine a déjà fait des milliers de morts, des villes détruites et des millions de déplacés. Ses conséquences sont désastreuses bien au-delà des frontières d’Ukraine, frappant les économies d’Europe et de nombreux pays, attisant inflation et famines, dont les travailleurs et les travailleuses paient le prix. L’escalade belliciste promise par Poutine d’un côté, et l’Union européenne et l’OTAN de l’autre, ne peut qu’aggraver cette situation.

Plus que jamais contre la folie meurtrière de Poutine et les intérêts des oligarques qu’il défend, mais aussi contre l’hypocrisie belliciste et la surenchère militariste de l’OTAN, le mouvement ouvrier doit se mobiliser pour imposer la fin immédiate de cette guerre réactionnaire. La seule porte de sortie qui puisse garantir la fin du conflit, et que celui-ci ne recommence pas demain, c’est que les travailleurs de Russie et d’Ukraine refusent de servir de chair à canon et se retournent contre leurs propres dirigeants, et que partout en Europe, ils s’opposent aux projets de militarisation décidés par leurs gouvernements.

 
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