Alors que depuis deux ans les prix ne cessent de grimper, le gouvernement fait tout pour appauvrir les plus précaires, avec l’assurance-chômage notamment, et empêcher l’augmentation des salaires, en instaurant des primes défiscalisées, pour mieux sauver les profits. Selon un sondage réalisé par Cofidis en janvier, les sondés estiment en moyenne qu’il leur manque 476 euros par mois pour vivre convenablement. Une situation d’aubaine pour les sociétés de crédit comme Cofidis qui proposent aux gens de s’endetter pour continuer à vivre. L’argent que les patrons vous volent d’un côté, des spéculateurs peuvent vous le prêter, avec des taux d’intérêts, de l’autre.
Ces 476 euros représentent un manque énorme, quand la plupart des travailleurs sont obligés de réduire leurs dépenses au strict minimum en mettant de côté toutes celles jugées non nécessaires comme les achats de vêtements, les sorties, les vacances ou souvent, la santé.
L’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) a publié une étude dans laquelle il est fait été de la plus grande exposition des personnes âgées à l’inflation : « « Plus l’âge de la personne de référence est élevé, plus forte est (son) exposition ». Ce sont également les personnes qui vont le plus subir la réforme des retraites de Macron qui va avoir comme résultat immédiat de baisser les pensions des futurs retraités et, conjuguée au durcissement de l’accès au chômage, de mettre les travailleurs autour de 60 ans au RSA.
Nombreux sont les travailleurs qui sont convaincus que les salaires doivent être indexés sur l’inflation, c’est-à-dire augmenter aussi vite que les prix augmentent. Une nécessité vitale pour laquelle les mobilisations se multiplient. On ne compte plus le nombre de grèves locales qui ont lieu pour les salaires ces derniers mois. A la fois dans de très grandes entreprises (Renault, Stellantis, Total, Airbus, Sanofi, Dassault, Thalès…) mais aussi dans une multitude de petites boîtes et de sous-traitants dont les travailleurs font leur première expérience de grève. Ainsi chez M.A. France, un sous-traitant de Stellantis, au bout de seulement trois jours de grève, les travailleurs ont obtenu 6% d’augmentation, une prime de 2 000€ et le paiement des jours de grève.
 - Canal Telegram : @revolution_permanente
Si des grèves locales permettent d’obtenir des petites victoires ou de limiter la baisse des salaires, rognés par l’inflation, pour obtenir de réelles augmentations de salaire, il faut la force de l’ensemble des travailleurs qui frappent ensemble sur le même clou. Et c’est ce qui est en train de se passer avec le mouvement de grève contre la réforme des retraites. Dans les manifestations, à côté de la question des retraites, celle des salaires et dans toutes les têtes. Aujourd’hui, pour vivre convenablement, il faut que l’ensemble des salaires augmentent immédiatement de 400€ et suivent l’inflation !
Mais dans plusieurs entreprises où ont lieu des grèves sur les salaires, la division artificielle qui est maintenue par les directions syndicales entre lutte contre la réforme des retraites et lutte pour les salaires aboutit à une situation absurde. Face aux journées isolées contre la réforme, certains travailleurs préfèrent « s’économiser » pour mener des grèves de plusieurs jours face à leur patron et essayer d’arracher des hausses de salaire. Pour en finir avec la dispersion et la division des forces des travailleurs, l’intersyndicale doit désormais clairement lier ces deux questions dans les revendications. Lutter contre les retraites doit être synonyme d’une bataille plus large pour l’augmentation des salaires pour faire face à l’inflation. C’est une condition essentielle pour réunir dans le même mouvement ceux qui sont d’ores et déjà pris au cou par la fin du mois avant de penser à la fin de carrière.
A lire : Lier bataille des retraites et lutte pour les salaires, une condition pour vaincre contre Macron |
