Ce jeudi matin, Pascal Praud a réuni sa traditionnelle équipe de bras cassés réactionnaires pour commenter l’actualité. Au programme cette semaine, le meeting organisé par Révolution Permanente, plus précisément par ses collectifs Du Pain et des Roses et Le Poing Levé, à Paris 8 ce lundi. Une échéance dans laquelle sont intervenues des travailleuses, des étudiantes ainsi que la comédienne Adèle Haenel pour évoquer les enjeux féministes et antiracistes de la bataille des retraites.
Une phrase de cette dernière dénonçant un « gouvernement de violeurs », en référence aux témoignages visant Gérald Darmanin, pilier de la macronie, ou Damien Abad, éphémère ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a en effet été largement relayée ces derniers jours par l’extrême-droite. Un prétexte idéal pour s’en prendre à la comédienne mais aussi à l’extrême-gauche.
Sur le plateau Pascal Praud s’est en effet indigné que de tels propos puissent être tenus dans une « université ». « Vous imaginez une organisation dite d’extrême-droite tenant meeting dans une université en France ? Révolution Permanente… La ministre des universités (…) tolère que dans une université française, Révolution Permanente… » a expliqué le présentateur choqué. Depuis le plateau de sa chaîne dédiée à la promotion des idées d’extrême-droite, Pascal Praud n’apprécie pas que RP puisse s’exprimer dans une fac où ses militants ont récemment été propulsés comme première force politique.
L’attaque contre l’extrême-gauche a rapidement cédé la place aux attaques sexistes contre Adèle Haenel : « propos mécaniques », remarques sur le physique de l’actrice, accusations de « diffamation »… Les éditorialistes de CNews, plus sensibles aux sorties de Michel Sardou sur les excès de vitesse qu’aux appels à la lutte pour changer la société d’une comédienne engagée ont enchaîné les piques sexistes et réactionnaires. Une offensive dans la droite lignée de celle menée par l’extrême-droite ces derniers jours, face à laquelle tout notre soutien va à Adèle Haenel !
Finalement, les chroniqueurs ont profité de ce sujet pour étaler leur ignorance crasse. Assimilant la fac de Paris 8 à une « ZAD en plein Paris », l’inénarrable Eugénie Bastié était très en difficulté pour situer cette université historique, localisée à Saint-Denis depuis la fin des années 1970, dont elle a cependant tenu à rappeler qu’elle y avait été entartée. Il y a ceux qu’on acclame, et ceux qu’on entarte.
Un torrent de propos réactionnaires qui n’auraient aucun intérêt s’ils ne marquaient pas une inquiétude claire : celle d’une jeunesse qui, très loin des sorties « anti-wokistes » de plateaux télés, se politise et se radicalise dans la lutte contre le capitalisme, le patriarcat ou le racisme, et s’engage pour renverser le système aux côtés du mouvement ouvrier et d’artistes engagés comme Adèle Haenel. Une peur qui montre la voie !
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