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La Izquierda Diario
1er de mars de 2023 Twitter Faceboock

Inflation
10% d’augmentation dans les prix de l’alimentaire : une offensive d’ampleur du grand patronat
Yann Causs

A l’issue des négociations entre agro-industriels et grande distribution, les prix alimentaires devraient augmenter en moyenne de 10% à partir de mars. Un saut dans l’inflation qui rogne les salaires et appauvrit les travailleurs depuis un an et demi. Il faut urgemment augmenter les salaires !

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L’inflation n’en finit pas de grimper et le ticket de caisse s’annonce encore plus salé à partir du mois du mars. Alors qu’à minuit ce mercredi, les négociations entre industriels et distributeurs s’achèvent, les prix de l’alimentaire vont connaître une hausse considérable. C’est ce qu’a annoncé mardi, Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du Commerce et de la Distribution : « On devrait être avec les grandes marques aux alentours de 10 % à partir de début mars » . Une augmentation, concerne « tous les produits alimentaires, mais aussi certains produits de droguerie, de parfumerie et d’hygiène » .

Cette hausse devrait se répercuter fortement sur les prix des produits en supermarchés. Elle vient s’ajouter aux mesures de l’inflation de l’Insee sortie ce mardi, qui établit le taux d’inflation à 6,2% sur un an en février 2023. Mais en ce qui concerne l’inflation alimentaire, le taux explose à 14,5%. Sans surprise, c’est aux classes populaires que le grand patronat a décidé de faire payer la crise afin de garantir ses marges. Ceci, tant du côté des industriels, dont les grandes marques comme Nestlé ou Coca auraient mis sur la table des augmentations de 15 % ou 16 % selon Jacques Creyssel, que des distributeurs, largement gagnants de l’augmentation des prix depuis plus d’un an.

Déjà au cœur des préoccupations, cette nouvelle hausse de l’inflation pourrait très rapidement devenir un point très chaud pour le gouvernement déjà en grande difficulté face au mouvement historique contre la réforme des retraites. Dans ce sens, Dominique Schelcher, PDG de Système U, parle dans Le Parisien d’une situation grave dont « les politiques n’ont absolument pas pris la mesure ».

De son côté, le gouvernement continue de faire croire qu’il se positionne en arbitre, pour faire oublier qu’il joue pour les grands capitalistes. Macron, qui a tant oeuvré pour faire exploser les profits, poursuit ses appels pathétiques au grand patronat, à « contenir ses marges », tandis que Véran appelle à ce que « chacun prenne sa part ». Et en effet, chacun, industriels et distributeurs, prendra sa part sur le dos des travailleurs, dont les salaires n’augmentent pas.

En réponse, le gouvernement prépare un nouvel enfumage

Ce mercredi, Olivier Véran a promis que le gouvernement allait chercher à « casser les prix du quotidien » et que des mesures seront mises sur la table le 15 mars. Pour autant, celles-ci s’annoncent à l’image de toutes les mesures précédentes : un enfumage pour essayer de contenir la colère à grand renfort d’argent public. Toujours aussi flou, le panier-inflation, ou « autre chose » selon sa propre instigatrice, la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire, fait plus parler pour ses loupés en termes de com’ que de son efficacité.

Cette augmentation des prix des industriels et de la grande distribution représente une offensive d’ampleur envers des millions de travailleurs qui subissent de plein de fouets l’inflation. Tandis que le patronat et le gouvernement avancent main dans la main pour nous faire payer la crise, le mouvement massif contre la réforme des retraites est une occasion inédite pour notre classe de renverser la tendance et de changer réellement le quotidien.

En effet, dans la mobilisation contre la réforme des retraites, la question de l’augmentation des salaires est au cœur des discussions. Dans des centaines d’entreprises ont eu lieu ces derniers mois des débrayages, des grèves pour des augmentations de salaire, parfois la première expérience de grève de nombreux salariés. Mais lutter pour des salaires chacun dans son entreprise, au moment des négociations annuelles avec le patron ne suffit pas, il faut un mouvement national pour arracher des augmentations générales pour tous les travailleurs, maintenant !

Lier la bataille des retraites et la revendication de l’augmentation immédiate des salaires est une évidence pour de nombreux travailleurs, pourtant l’intersyndicale se refuse toujours à élargir les revendications du mouvement. Pour cela, il faut exiger que les directions syndicales intègrent aux revendications du mouvement en cours contre la retraite la hausse immédiate des salaires de 400€ minimum pour tous et toutes, ainsi que leur indexation sur l’inflation pour cesser de perdre du salaire chaque mois !

 
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